Lors des Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles s’est tenu le premier marathon féminin de l’histoire. Une course où la suissesse Gabrielle Andersen a montré ce qu’était le courage malgré la souffrance.
Après des années de lutte acharnées pour avoir comme les hommes leur place aux Jeux olympiques. Les marathoniennes ont enfin pu en 1984 concourir comme n’importe quel athlète. Une attente très (trop) longue pour ces coureuses jugées auparavant par ces messieurs incapables de boucler 42 km. Heureusement, Kathrin Zwitzer a prouvé le contraire en étant la première femme à participer au marathon de Boston en 1967. Elle aura par la suite combattu pour que le marathon féminin soit inscrit officiellement aux JO. Chose faite donc à l’occasion de Jeux de Los Angeles.
5 août 1984, le moment de gloire pour les 50 athlètes engagées est enfin venu. Le premier marathon féminin olympique de l’histoire verra son arrivée dans le stade du Memorial Coliseum. Parmi les coureuses, la suissesse Gabrielle Andersen. Alors agée de 41 ans, cette zurichoise vivant en Idaho et monitrice de ski de profession décide donc de représenter son pays sur cette épreuve. Un marathon qui sera remporté par l’américaine Joan Benoit en 2 h 24 min et 52 sec. 20 minutes après le franchissement de la ligne d’arrivée par la gagnante, voilà que Andersen fait son entrée dans le stade olympique. Comme le veut la tradition, il reste au moment de rentrer dans l’enceinte un tout de piste à réaliser soit 400 m. Ces dernières foulées seront un véritable calvaire pour la suissesse. Visiblement à bout avec de nombreuses crampes dans les jambes, Gabriella Andersen va serrer les dents pour boucler ce marathon.
Épuisée, à la limite du malaise, la coureuse va montrer une détermination immense. Ne pouvant à peine marcher, elle réussira quand même à franchir la ligne d’arrivée sous le regard attentif des médecins, mais aussi de Kathrin Zwitzer présente comme commentatrice pour NBC. Après avoir bouclé ces 42 km en 2 h 48 min et 42 sec, Andersen qui finit ainsi 37e est tout de suite pris en charge par les soigneurs et transporté sur une civière. Deux heures plus tard, la suissesse a pu miraculeusement remarcher normalement.
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Véritable héroïne de l’olympisme, Gabrielle Andersen est revenue en 2014 dans le quotidien helvète Le Matin sur sa fin de course. Elle expliquait ainsi que lors des derniers mètres « J’essayais de courir, mais je n’y arrivais plus. Je ne contrôlais plus rien, les crampes dans les jambes étaient trop fortes […] Je n’ai jamais eu de souffrances aussi violentes. C’était des crampes inimaginables, ça me brûlait de partout. Mes jambes étaient en feu et en plus il faisait tellement chaud. »
Suite à ce marathon, elle fut élevée au rang de gloire de l’athlétisme suisse. Invitée sur plusieurs courses en tant que guest-star, Andersen qualifie cette renommée « d’injuste ». Aujourd’hui âgée de 71 ans, Gabrielle Andersen a arrêté la course depuis une quinzaine d’années à cause de douleurs récurrentes au genou.
Une belle histoire comme seul le sport peut en écrire.
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