Des titres « Jamais » à « Laisse tomber » C’est surtout vers la fin de l’année 2017 que j’ai commencé à accrocher sur Les flows De Fall et Braken de Le Carré Officiel.

Ces deux mcs de la vingtaine témoignaient d’une relative innocence, mais ils avaient cette facilité à lâcher Des performances assez matures, une aisance à passer rapidement d’un rap travaillé aux chants mélodieux les plus doux. Les versions vidéos de ces deux premiers hits vinrent confirmer qu’ils étaient bien destinés à bien plus que la petite ville de Toulouse dans laquelle tous deux vivaient. Lorsqu’ils lâchent leur première tape en novembre 2018 je ne me fais pas prier pour l’écouter.

C’est 12 titres qui viennent je pourrai dire relativement en retard, vu le nom du projet « MMXVII » soit « 2017 ». J’avais compris que le concept était plus de sortir cette mixtape en fin d’année 2017 pour faire état du travail abattu et de l’éclosion du groupe en 2017, mais sans aucun doute ces deux artistes en indé avaient besoin de mieux préparer leur monture avant de se lancer sur cette longue route rocailleuse du rapgame français. Le morceau « Laisse tomber » était une bonne manière d’aborder le projet et comme je pouvais le constater dessus, Karl Braben dit Braken d’origine togolaise était plus dans les vers chantés et les chœurs. Depuis que je l’avais découvert sur la très appréciée « French Cover » de « Mad Over You » de Runtown, je prenais un véritable plaisir à déguster ses vibes mesurées sur une belle voix qui passaient sur son style doux voir nonchalant. De l’autre côté, Ibrahima Babacar soit Fxll apportait cette vitalité à travers des couplets qui pouvaient être très dynamiques, mais aussi chantés. Une complémentarité qu’on pourrait retrouver sur tous le projet, ils tendaient à s’égaler ou à s’échanger les rôles, Fxll pouvait se mettre à chanter comme Braken savait aussi se lâcher dans des kicks sévères endiablés comme sur le freestyle « Flow débit phase 2 ».

Cette tape bien qu’étant la première est un véritable coup de chef à mon avis, ils ont l’occasion d’étaler ce qu’ils savent faire sur de grosses productions et ils le font bien, c’est une vague douce, un voyage musical, un cocktail de R&B et d’ambiances imprimés d’émotions. Le titre « Studio » est léger, facile à écouter, on accroche très vite, ils nous tirent vers leur univers, parler d’amour, de relations sérieuses ou légères. On sent facilement cette orientation US dans le style de kickage, on sent du Drake, du Chris Brown, du Tory Lanez et ce sont clairement leurs influences depuis le début de leur carrière. « Je te rappelle demain, je te laisse, je n’ai pas le temps, je suis au studio, je t’ai vu tu as retourné ta veste depuis que je passe à la radio », le refrain simple et efficace communique l’authenticité du morceau qui reflète le quotidien d’un artiste partagé entre studio et relation amoureuse, une belle mise en scène musicale. Quand j’écoute « Euros », j’ai l’impression de réécouter « Studio », mais sous une autre thématique, mais c’est loin d’un morceau d’amour même si c’est chanté ainsi. C’est un morceau d’égotrip, mais qui est chanté et rappé doux et posément, je pense qu’ils sont en train d’imposer leur marque, ils s’essaient à des choses que les rappeurs francophones n’ont pas l’habitude de faire, « y’a que des bonhommes dans ma clique, je veux tout prendre même l’arbitre, c’est Le Carré dans ta ville ». Ils occupent à 100% le projet et chantent seuls sur le projet à l’exception de la collaboration avec Aurianne. Beau morceau ! Dès le début de l’instrumental de « Réseau », on croit écouter la musique à Shin Sekai, c’est leur modèle musical et ce titre est l’occasion de montrer leur côté afrobeat accompagné de la belle voix d’Aurianne. Un morceau qui dépeint les disputes et les imperfections de la vie en couple, une mélodie qui invite à la danse tout comme « Laisse-moi rêver », dont la vidéo est sortie avant le projet lançant l’engouement autour du groupe, des pas de danse, une belle cadence, une vidéo riche en couleurs.

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S’ils se sont fait attendre, les deux chanteurs se rattrapent bien et comblent leurs fans de clips vidéos. À la sortie de la mixtape, le clip « J’en veux plus » en son phare mets la barre haute, ils font dans la démonstration technique, la vibe est toujours dansante mais cette fois-ci elle fait plus américaine, chacun y trouvera pour son compte en club ou en soirée. L’un de mes coups de cœur est « Fille de joie », un délire lyrical où ils s’amusent à décrire une relation avec une fille aux mœurs légères, le refrain est une belle trouvaille, super performance !

Sur l’ensemble, ils s’expriment très bien dans leur domaine de prédilection, l’amour, la joie, la danse avec un bon dosage musical, rap, afro, R&B, dancehall, ça fait plaisir de découvrir des expériences musicales comme « Esmeralda », et beaucoup moins de constater qu’il y a moins de morceaux destinés exclusivement à du rap vu leurs capacités de kickage. Toutefois les deux mcs ne sont qu’à leur premier projet et vu ce que j’ai écouté je pense qu’on entendra parler d’eux sans aucun doute dans pas longtemps parmi les meilleures têtes du rap hexagonale. Pour l’instant, on espère qu’ils tiennent la route, s’adaptent aux tendances en mettant davantage en avant leur essence musicale. « Avec ou sans eux, je sais que j’irais loin », leurs intentions sont claires !

Par Jude.

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