MMA – Dans la nuit de samedi à dimanche, le champion welterweight Kamaru Usman retrouve Jorge Masvidal en main-event de l’UFC 261.

Après plus d’un an de pandémie mondiale et de combats à huis clos, l’UFC compte devenir ce samedi la première organisation américaine à réouvrir au public et à pleine capacité dans une salle fermée. Pour célébrer cet évènement historique, l’organisation a décidé de proposer une carte chargée à bloc, avec en conclusion, trois titres en jeu. Décortiquons ici, l’ensemble de la carte et ses enjeux. RMC Sport (disponible ici) diffuse l’événement dès 4h du matin en direct dimanche 25.

Carte pré-préliminaire (00h00)

Na Liang vs. Ariane Carnelossi (poids paille) : À l’image de la championne de la catégorie Zhang Wheili, la jeune Na Liang (13-4) compte imposer une domination chinoise en poids paille. À seulement 24 ans, Liang a déjà combattu 17 fois en professionnel pour 13 victoires sans décision. Malgré un éphémère passage au Bellator en 2017, Liang n’a combattu qu’en Chine depuis 2016, essentiellement au WFL. Sur une série de 4 victoires consécutive. Elle affrontera une autre jeune de l’UFC, du nom d’Ariane Carnelossi (12-2). Cette dernière a connu son premier combat dans l’organisation en septembre 2019, face à la très expérimentée Angela Hill, un combat qu’elle perd après arrêt du médecin en raison d’une coupure profonde à l’arcade gauche.

Un combat de styles en approche, entre la Chinoise qui cumule 7 soumissions en professionnel et la Brésilienne qui culmine à 8 victoires par KO.

Qileng Aori vs. Jeffrey Molina (poids mouche) : Tout comme Na Liang précédemment, le jeune Qileng Aori (18-6) a connu un long passage au WLF et même un très court passage en France dans l’organisation 100% Fight en 2016.  Sur une série actuelle de 6 victoires consécutives, il fera ses débuts à l’UFC face à Jeff Molina (8-2), qui lui aussi débute dans la promotion. Ce dernier a obtenu sa place dans l’élite après un passage réussi au Dana White’s Contender Series (DWCS) à la suite d’une victoire sur Jacob Silva, l’amenant sur une série de 7 victoires consécutive.

Kazula Vargas vs. Rong Zhu (poids léger) : Lors de son dernier combat face à Brok Weaver, Rodrigo Varga (11-4) a su exposer tous ses talents en striking, en connectant 50 coups pour seulement 6 pris lors du premier round. Malheureusement, à la fin de celui-ci, Vargas a eu la mauvaise idée d’envoyer un coup de genou alors que son adversaire était au sol. Le disqualifiant immédiatement et le faisant enchaîner une deuxième défaite consécutive à l’UFC. Ce samedi, il aura l’occasion de se rattraper et de démontrer ses capacités en boxe face à un autre amateur de KO, Zhu Rong (16-3). Ce dernier est le troisième et dernier ancien pensionnaire de la WLF présent sur la carte.

Du haut de ses seulement 21 ans, Zhu Rong a déjà connu 19 victoires en professionnelles et reste actuellement, sur une série de 10 victoires consécutives avec un finish rate de 94%. Avec des chiffres aussi impressionnants à un si jeune âge, Zhu Rong se présente sans doute comme l’un des plus grands espoirs chinois.

Malgré leurs 14 ans de différence d’âge, les deux hommes sont de purs finisseurs culminant ensemble à 18 KO… Watch OUT !

Danaa Batgerel vs. Kevin Natividad (poids coq) : La carte pré-préliminaire sera clôturée par deux combattants, qui encore une fois, sont assez peu expérimentés à l’UFC.

D’un côté Danaa Vatgerel (8-2), qui reste sur une victoire par KO au premier round contre Guido Canetti à l’UFC 248 après avoir perdu à la décision lors de ses débuts dans l’organisation face à Heili Alateng en août 2019.

De l’autre côté, Kevin Natividad (9-2) fera sa deuxième apparition à l’UFC après avoir raté le coche lors de sa première fois, face à Miles Johns.

Deux anciens poids plume, qui descendent en poids coq pour apporter quelques grains de puissance dans la catégorie.

Carte préliminaire (2H00) :

 Patrick Sabatini vs. Tristan Connelly (poids plume) : Lors de ses débuts à l’UFC en septembre 2019 sur la carte Cowboy vs Gaethje, Tristan Connelly (14-6) a su faire preuve de flegme pour vaincre le très peu orthodoxe Michel Pereira. Malheureusement pour lui, un accident de voiture couplé à une opération à l’œil l’a rendu inactif pendant plus d’un an et demi. À désormais 35 ans, le Canadien sait qu’il lui reste peu d’années pour atteindre les sommets et compte sur ce samedi, pour pouvoir enchaîner de nouveau.

Pour cela, il devra faire face à l’ancien champion du Cage Fury fraîchement signé par l’UFC, Patrick Sabatini (13-3). Celui-ci a signé avec la promotion plutôt cette année en tant que remplaçant en short notice pour combattre Rafael Alvesà l’UFC Fight Night 185 en février, mais son combat a été annulé lorsque Alves a raté sa pesée de presque 5,5kg.

L’ancien du Cage Fury entamera ses débuts à l’UFC sur une séquence de deux victoires consécutives. Sa seule défaite lors de ses six derniers combats est due à une blessure au bras en février 2020.

Karl Roberson vs. Brendan Allen (poids moyen) : À seulement 25 ans, Brendan Allen (15-4) a réussi à devenir champion LFA, à être diplômé de criminologie à l’université et devenir père de famille. Avec un destin aussi prodigieux, rien ne semble l’arrêter en 2019 lorsqu’il obtient un contrat à l’UFC au DWCS. Il enchaînera dans la promotion une séquence de trois victoires consécutives (dont une première face à Kevin Holland), jusqu’à sa première embûche dans l’octogone lors de sa dernière sortie, face à Sean Strickland. Malgré une domination évidente au premier round, Allen prendra une leçon de maturité et de patience de la part de Strickland, qui le termine sur TKO au 2e round. L’élève de Henri Hooft tentera de rebondir face à un autre combattant plus mature, Karl Roberson (9-3).

Ce dernier a connu un combat en Kickboxing face à la légende Jérôme Le Banner juste avant sa transition définitive en MMA, il est par la suite l’un des tout premiers combattants à être signé par l’UFC en passant par le DWCS. Malgré un parcours en dents de scie dans la promotion, sa maturité sera forcément un atout pour lui ce samedi, lui qui a connu des combats contre, entre autres : Ryan Spann, Darren Stewart, Glover Teixeira, en dernièrement Marvin Vettori…

Dwight Grant vs. Stefan Sekulić (poids mi-moyens) : Dwight Grant (10-3) sort d’une défaite face à Daniel Rodriguez en août 2020, dans un combat assez chaotique où Grant a eu la possibilité de finir son adversaire au premier round avant que Rodriguez claque un énorme retour en envoyant Grant au tapis une minute après. Pour se ressaisir et pérenniser son parcours à l’UFC, Grant accueille Stefan Sekulic (12-3), absent de la promotion depuis son seul combat dans celle-ci en 2018. Un combat que le Serbe a perdu par décision, pour lequel l’USADA a révélé deux mois plus tard que Sekulic était positif aux stéroïdes. Après une suspension de deux ans, Sekulic est libre de combattre de nouveau depuis octobre dernier.

Alex Oliveira vs. Randy Brown (poids mi-moyens) : Comme son homologue Américain Donald « Cowboy » Cerrone, la légende du MMA brésilien Alex « Cowboy » Oliveira (22-9-1) se distingue comme un passionné à qui cela démange d’être absent plus de 6 mois de la scène. Le Brésilien sort d’une défaite en octobre dernier face à Shavkat Rakhmonov, concluant 2020 sur deux victoires pour une défaite.

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Son adversaire du soir, Randy Brown (12-4), n’a jamais su enchaîner plus de deux victoires consécutives depuis son arrivée à l’UFC en 2016. Difficile de lui reprocher quand l’on regarde de plus près ses anciens adversaires : Belal Muhammad, Niko Price et plus récemment Vincente Luque. En revanche, l’Américain n’a connu que 3 décisions en 7 combats à l’UFC et les deux hommes cumulent ensemble à 19 victoires par KO en professionnelles… On espère donc un joli feu d’artifice en apéritif de la carte principale.

Carte principale (4h00) :

Anthony Smith vs. Jimmy Crute (poids mi-lourd) : Depuis son combat pour le titre perdu face à Jon Jones en 2019, Anthony Smith (34-16) a depuis eu du mal à enchaîner de nouveau et se retrouve depuis, à deux victoires pour deux défaites. Son dernier combat s’est soldé par une victoire par soumission au 1er round (étranglement en triangle) face à Devin Clark en novembre dernier. Remplaçant de Johnny Walker ce samedi, le numéro 6 mondial prend un pari risqué où il a beaucoup à perdre face au numéro 13 mondial, Jimmy Crute (12-1).

En effet, malgré sa position rétrograde au classement, Crute se retrouve à seulement 25 ans, quasiment invaincu en carrière, avec un finish rate de 100%, sur une série de deux victoires en 2020 toutes les deux au premier round et toutes les deux couronnés d’un bonus performance of the night. L’occasion est idéale pour l’Australien pour s’inscrire dans cette nouvelle génération gagnante de poids mi-lourd post-Jon Jones.

Uriah Hall vs. Chris Weidman (poids moyen) : Depuis sa perte du titre contre Luke Rockhold en 2015, Chris Weidmann (15-5) n’a jamais su réellement se relever. En débarquant en 2020 sur une lancée de 1 victoire pour 5 défaites, l’ancien lutteur All-American a sûrement frôlé son éviction de la promotion en sortant vainqueur sur Omari Akhmedov par décision en août dernier. Classé numéro 11 chez les poids moyens, une victoire ce samedi est indispensable pour lui. Il compte réellement pouvoir prétendre de nouveau au Top 5 mondial… mais rien n’est sûr d’autant qu’il devra d’abord passer par le numéro 9 mondial, Uriah Hall (16-9). Un combattant qu’il connaît puisque, les deux hommes se sont déjà affrontés il y a plus de 10 ans, dans un combat que Weidman a gagné par KO au 1er round.

Mais entre-temps, les choses ont bien changé et Uriah Hall est désormais le combattant qui enchaîne le mieux entre les deux hommes. Sur une série de trois victoires, Hall sort d’un combat gagné par TKO au 4e round face à Anderson Silva. Un combat peu convaincant, mais suffisant pour enchaîner sa meilleure série depuis 2015. Ceinture noire de karaté, vainqueur de The Ultimate Fighter et amateur de KOs (12 en professionnelle), Uriah Hall a l’occasion de montrer qu’il est encore présent au sein de l’élite de la division.

Valentina Shevchenko (c) vs. Jessica Andrade (pour le titre poids mouche) : En presque trois ans de règne, Valentina Shevchenko (20-3) a déjà nettoyé une partie de la catégorie, ceinture noire de Judo, de Taekwondo, avec plus de 50 combats en Kickboxing, Muay-Thai, Boxe Anglaise et bien sûr championne de l’UFC avec quatre défenses de titre à son actif, semble clairement intouchable.

Face à ce constat, et pour éviter de se retrouver avec une situation proche d’Amanda Nunes où la championne navigue seule dans ses eaux, l’UFC lui propose ce samedi l’un de ses plus gros défis en poids mouche, en affrontant l’ancienne championne poids paille Jessica Andrade (21-8).

La Brésilienne dispose d’un style bien plus chaotique, mélangeant pression constante et puissance. Elle affiche un nombre de coups significatifs portés par minute de 6,38, soit deux fois plus élevés que la championne (2,98 pour Shevchenko). Cependant, elle reçoit deux fois plus de coups significatifs par minute, soit 5,26 par minute contre seulement 2,03 par minute pour Shevchenko.  

Étant plus petite et ayant une allonge plus courte, la brésilienne devra sûrement rester au plus près de Shevchenko pour maintenir une pression en boxe, afin d’éviter les kicks dévastateurs de la championne. Concrètement, une stratégie proche de celle-ci adoptée par Joanna Jędrzejczyk lors de son combat face à la Shevchenko, si cela n’a pas complètement fonctionné pour la Polonaise, c’est que la championne a décidé rapidement d’assouvir sa domination par du grappling. Un aspect qui ne fera sûrement pas peur à Andrade, elle qui est ceinture noire de jiu-jitsu brésilien et possède 7 victoires par soumission.

Une chose est sûre, même si le défi est énorme pour la championne, une victoire de cette dernière prouvera une nouvelle fois que rien ne semble pouvoir lui résister. Si ce n’est, peut-être, Amanda Nunes…

Zhang Wheili (c) vs. Rose Namajunas (pour le titre poids paille) : Sur une série unique en MMA féminin de 21 victoires d’affilée en professionnel, Zhang Wheili (21-1) a réussi à devenir championne en tout juste un an à l’UFC, en mettant KO Jessica Andrade après seulement 40 secondes. Malgré sa relativement courte expérience de cinq combats dans l’organisation, la Chinoise a su montrer toutes ses qualités de boxeuse précise et puissante issue de la boxe chinoise et du kung-fu. D’énormes qualités en striking qui ont pu être complètement démontrées lors de son dernier combat face à Joanna Jędrzejczyk, durant sa première défense. Pendant 25 minutes de guerres, Zhang Wheili a prouvé une durabilité et une endurance rarement vues en MMA.

Même à des moments où son rythme a baissé, Zhang Wheili a continué de régulièrement envoyer des combinaisons mélangeant pieds et poings, finissant par complètement défigurer la Polonaise après 5 rounds.  

De l’autre côté, l’ancienne championne Rose Namajunas (9-4) a aussi connu des guerres face à Karolina Kowalkiewicz, Joanna Jędrzejczyk et plus récemment face à Jéssica Andrade en juillet dernier. Par un style issu du karaté, mélangeant timing et une certaine légèreté sur ces jambes, la concurrente numéro une possède des atouts très intéressants, bien que différents de la championne.

Kamaru Usman (c) vs. Jorge Masvidal (pour le titre poids mi-moyens) : En finissant Gilbert Burns au troisième round il y a quelques semaines, Kamaru Usman (18-1) a montré deux choses : d’abord qu’il s’établit peu à peu comme l’un des champions les plus dominants de l’UFC en atteignant 12 victoires consécutives dans la promotion. Il a aussi prouvé que les critiques estimant qu’il n’est qu’un lutteur « ennuyant » sont fausses et que ses qualités en boxe existent bien.

Pourtant lors de son premier combat face à Jorge Masvidal (35-14) en juillet dernier, le Nigérian a défendu son titre en dominant Masvidal pendant 25 minutes de contrôle en lutte. Subissant par la suite de nombreuses critiques, pour l’un des plus gros évènements PPV de l’histoire de l’UFC.

Si beaucoup voulaient une nouvelle guerre pour le titre face à Colby Covington ou Leon Edwards, l’UFC a décidé d’accorder immédiatement un nouveau title shot pour Masvidal estimant que ce dernier n’a pas eu le temps de réaliser une vraie grosse préparation pour ce combat de dernières minutes. 

Usman semble être le favori incontesté de ce combat, mais le Nigérian se retrouve quelque peu dos au mur, en étant presque condamné à ne pas utiliser ses positions de contrôle en lutte pendant 25 minutes. Pour notre plus grand plaisir !

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Crédits photosZuffa LLC

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