L’UFC donne rendez-vous aux fans de MMA dans la nuit de samedi à dimanche pour Fight Night opposant Edson Barboza à Giga Chikadze.

Ce week-end l’évènement UFC on ESPN 30 prendra place à l’UFC APEX de la ville d’Enterprise (Nevada). La finale du TUF « Team Volkanovski vs Team Ortega » se déroulera au cours de cette UFC et occupera donc une bonne part de la carte principale. Par conséquent, la plupart des combats opposeront des nouveaux noms issus, pour la plupart, de circuits locaux. Ces rencontres mises à part, la carte réserve quelques combats de bonne tenue, l’attraction principale promettant même d’être un véritable feu d’artifice entre deux strikers flamboyants.

Dustin Jacoby vs Darren Stewart

Enjeux : Les deux combattants sont actuellement non classés au sein de la catégorie light heavyweight. Dès lors, cette rencontre est l’occasion de consolider sa position au sein de l’organisation pour les deux combattants.

Conditions : Dustin Jacoby (14-5-1, 3-0-1 à l’UFC) a gagné quatre de ses cinq précédents combats, le dernier en date face à Ion Cutelaba s’étant achevé sur une égalité au terme d’une dure lutte. De son côté, Darren Stewart (12-7-2, 5-6-2) est sur un run plutôt négatif en ce qu’il n’a remporté qu’un seul de ses 5 derniers combats.

Résumé : Combat de la dernière chance pour Stewart et opportunité de rebond pour Jacoby après une dernière sortie à l’issue amère, cette rencontre promet d’être divertissante.

Issu du kickboxing professionnel de haut niveau, Dustin Jacoby est un striker technique et complet misant sur sa taille, son allonge et son endurance pour dépasser ses adversaires. En outre, l’américain fait preuve d’une bonne technique de scrambling le rendant compliqué à maintenir au sol et compensant d’une certaine manière sa takedown defense défaillante. Au-delà de ces considérations techniques, Jacoby fait surtout preuve d’un grand courage et, comme l’a démontré son dernier combat face à Cutelaba, n’abandonne pas la lutte à la première difficulté. Son travail en jabs, en kicks à longue distance et en genoux en interception lui permet de méthodiquement mettre en pièce ses adversaires, une fois ceux-ci fatigués.

Striker également, Darren Stewart ne possède ni l’allonge ni le raffinement technique de Jacoby. Il a néanmoins pour lui un bon punch et une bonne vitesse d’exécution. Son style demeure toutefois limité, et cette défaillance n’est pas compensée par son envie de bien faire et ses mains lourdes. Ceci est regrettable car, dans ses bons jours, Darren Stewart fait preuve d’une bonne mentalité pour le combat, d’un flair pour le finish certain et d’une intensité appréciable. Bien entraîné et bien entouré, Stewart pourrait voir son niveau s’accroître considérablement. En l’état actuel, les failles de son jeu expliquent la nature de son bilan à l’UFC.

Prono : Sur le papier Dustin Jacoby devrait pouvoir l’emporter assez aisément sur Stewart. Ce dernier dispose toutefois d’un avantage en expérience en ce qu’il a effectué plus de combats à l’UFC et a, de manière générale, rencontré de meilleurs noms. Sauf KO éclair de Stewart, Dustin Jacoby devrait pouvoir bénéficier de sa dureté et de sa technicité pour s’imposer. Victoire de Dustin Jacoby par TKO au round 2.

Makhmud Muradov vs Gerald Meerschaert

Enjeux : Les deux combattants sont non classés au sein de la catégorie des moyens. Il s’agira surtout d’un test visant à déterminer le potentiel de Makhmud Muradov.

Conditions : Mahmud Muradov (31-6, 3-0 à l’UFC) surfe sur une série de 14 victoires consécutives dont 11 avant la limite. De son côté, Gerald Meerschaert (32-14, 7-6 à l’UFC) sort d’une victoire contre Bartosz Fabinski mais s’est incliné 3 fois sur ses 5 dernières rencontres.

Résumé : Mahmud Muradov passe par la case obligatoire visant à le confirmer comme prospect de qualité. Il doit pour se faire battre un des gatekeeper de la catégorie, en la personne de Gerald Meerschaert. Il dispose pour se faire du style adéquat, Gerald n’appréciant pas rencontrer des combattants explosifs et agressifs.

Muradov est un striker dynamique et prometteur se fondant avant tout sur sa boxe anglaise et sur sa condition physique. Son passé de kickboxeret sa participation à de nombreuses compétitions de combat sambo ont développé chez lui un style complet et une bonne efficacité dans les transitions. Sa récente affiliation avec la money team lui a permis en outre d’accéder à une préparation physique optimale. Enfin, la vie pour le moins mouvementée du jeune ouzbèke l’a doté d’un mental en acier et d’une grande volonté de vaincre. Toutes ces qualités font de lui un acteur à suivre de la catégorie.

Véritable vétéran, Meerschaert se fonde sur ses aptitudes en clinch, en scrambling ainsi que sur son flair pour les soumissions opportunes pour triompher d’adversaires généralement plus athlétiques que lui. Capable et expérimenté, il représente le test parfait pour toute recrue aspirant à s’élever au sein de la catégorie. Son striking demeure néanmoins perfectible et sa défense debout reste poreuse. Il offre donc de grandes opportunités aux strikers précis et dynamiques à même d’exploiter ses carences défensives et sa relative lenteur de déplacement.

Prono : Le match up favorise considérablement Makhmud Muradov qui dispose des armes posant habituellement problème à Gerald Meerschaert. Le prospect ouzbèke est en outre suffisamment complet en endurant pour maintenir le contrôle sur la totalité du combat dans le cas où le finish ne serait pas obtenu lors de la phase initiale. Victoire de Makhmud Muradov par KO au premier round.

Kevin Lee vs Daniel Rodriguez

Enjeux : Les deux combattants sont actuellement non classés au sein de la catégorie welterweight. Ce match sera l’occasion pour Kevin Lee de tenter un nouveau run dans cette catégorie et pour Daniel Rodriguez de sortir de l’ombre médiatique en accrochant le scalp d’un combattant connu.

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Conditions : Kevin Lee (18-6, 11-6 à l’UFC) sort d’une défaite contre l’actuel champion des légers (Charles Oliveira) et, en règle générale, ne s’est incliné que devant des combattants de haut standing. De son côté, Rodriguez (15-2, 5-1 à l’UFC) a gagné ses deux derniers combats, dont l’un face à l’inénarrable Mike Perry.

Résumé : Ce combat est un excellent test pour déterminer le niveau actuel de Kevin Lee, ce après sa fluctuation entre la catégorie des légers et des mi-moyens. En effet, Daniel Rodriguez dispose de suffisamment d’armes pour représenter une bonne menace, sans pour autant être un match up particulièrement compliqué pour le Motown Phenom.

Kevin Lee dispose de tous les atouts pour être un grand combattant : Athlétique, complet, disposant d’une excellente lutte en explosions, d’un bon pouvoir de KO et d’un topgame suffocant et mortel, le combattant de Détroit pourrait hypothétiquement battre n’importe qui dans les bonnes circonstances. Le problème réside avant tout dans son mental : impeccable, intelligent et impitoyable lorsque son adversaire lui cède du terrain, Kevin Lee perd en revanche ses moyens lorsque la lutte se complique et que son vis-à-vis l’entraîne dans une guerre d’attrition. Le brio fait alors place à l’amateurisme, l’intelligence à l’empressement et le contrôle à la panique. Ceci est d’autant plus aggravé par un manque évident d’endurance, amplifié par la stratégie en explosions de Kevin Lee. A 28 ans, le Motown Phenom peut encore surmonter cette carence et prendre confiance en lui. Avec un peu plus de ténacité et une meilleure gestion de son effort lors du combat, Kevin Lee pourrait encore accomplir de grandes choses.

Daniel Rodriguez est un combattant complet disposant d’une boxe anglaise efficace et ne montrant pas de failles réelles dans son jeu. Courageux, résistant et habile, Rodriguez est malheureusement peu mis en avant, ceci étant dû au caractère extrêmement compétitif de la catégorie des welters. D-Rod est pourtant divertissant et efficace : Evoluant à partir d’une garde southpaw, se déplaçant sur la pointe des pieds par de constants in-and-out, Rodriguez cherche avant tout à placer son crochet du bras arrière, que ce soit en contre ou en agression, utilisant dans le dernier cas un jeu actif du bras avant pour l’amorcer. Ce qui interpelle chez Rodriguez est avant tout son relâchement et son sang-froid dans l’octogone. En cela, il est l’exact opposé de Kevin Lee : moins rapide, moins athlétique et probablement moins talentueux, il est en revanche serein dans la guerre, tenace et déterminé. En ce sens, s’il parvient à nullifier l’avantage en lutte de Lee et à transformer cet affrontement en guerre de tranchés, il disposera de tous les outils pour triompher.

Kevin Lee bénéficie de la suprématie en lutte et d’un arsenal debout plus complet. Sur le papier, il devrait donc être le grand favori. Néanmoins, Rodriguez a pour lui le cœur et la volonté de gagner le combat quoiqu’il en coûte. Dès lors, tout dépendra du gameplan et des ajustements mentaux de Kevin Lee.

Prono : On ne peut jamais être sûr avec un profil comme Kevin Lee. En outre, Daniel Rodriguez est actuellement sous-évalué. Néanmoins, la suprématie en lutte et en grappling devrait assurer à Kevin Lee un début de combat assez facile. Le fait que l’opposition ne se fasse qu’en trois rounds complique davantage les choses pour Rodriguez qui, de son côté, devrait briller en fin de combat. Victoire de Kevin Lee par décision unanime.

Edson Barboza vs Giga Chikadze

Enjeux : Les numéros 10 (Giga Chikadze) et 9 (Edson Barboza) de la catégorie se rencontrent pour confirmer leur position au sein du top 10 de la catégorie et s’assurer une place de potentiel futur contender.

Conditions : Giga Chikadze (13-2 ; 6-0 à l’UFC) est invaincu à l’UFC et jouit d’une série de 8 victoires consécutives, sa dernière défaite remontant à plus de trois ans. De son côté, Edson Barboza a stabilisé sa position d’acteur sérieux des featherweight, ce après une prolifique carrière dans la catégorie du dessus. En effet, après une défaite serrée face à Dan Ige, Barboza a enchainé deux victoires consécutives face à des acteurs sérieux de la catégorie (Makwan Amirkhani et Shane Burgos).

Résumé : La rencontre de ces deux kickers d’exception promet d’être spectaculaire. En effet, nous avons ici affaire à deux strikers portant l’emphase sur des techniques dynamiques et flamboyantes et ayant un goût prononcé pour les finishs tonitruants. En outre, ces deux gentlemen sont actuellement sur une série positive pouvant potentiellement les conduire vers le titre. Il est donc à parier qu’ils mettront tout en œuvre pour remporter cette rencontre décisive pour leur carrière respective.

A 35 ans, et après une glorieuse carrière de contender chez les lightweight, Edson Barboza semble avoir trouvé une nouvelle maison au sein des poids plumes de l’UFC. Fondamentalement, son style et son arsenal n’ont pas changé lors de sa transition : Edson Barboza demeure un striker explosif se reposant essentiellement sur un des kicking game les plus dangereux de l’UFC. Son athlétisme allié à sa technique de Muay thai/tae kwon do en font l’un des combattants les plus versatile et létal en distance de Kick-boxing. Par ailleurs, son opposition fréquente avec quelques-uns des meilleurs lutteurs/grapplers de l’organisation (Nurmagomedov, Lee, Dariush) a, par la force des choses, développé favorablement ses capacités en takedown defense et en scrambling. De leurs côtés, les limites du jeu d’Edson demeurent les mêmes, l’écueil principal du brésilien étant son incapacité manifeste à contrôler sa position au sein de l’octogone et son aversion patente du jeu en pression de ses adversaires. Pour le dire autrement, Edson Barboza semble invulnérable lorsque l’on lui laisse l’opportunité de s’exprimer au centre de la cage, mais apparaît désemparé lorsqu’on le contraint à reculer. Heureusement pour lui, il est beaucoup plus difficile et coûteux de lui mettre la pression en featherweight qu’en lightweight, cela étant dû principalement à l’avantage de puissance et de punch qu’il possède sur cette nouvelle catégorie (en témoigne son combat contre Shane Burgos).

Après une fructueuse carrière de kickboxing, Giga Chikadze a effectué une transition réussie vers le monde du MMA et s’affirme comme l’un des grands espoirs des poids plumes de l’UFC. De manière assez amusante, les forces et faiblesses du géorgien sont analogues à celle de son présent adversaire : Giga Chikadze est un excellent kicker se reposant sur un style hybride mêlant brillamment combinaisons conventionnelles de kickboxing, techniques de jambes issus du karate traditionnel et fréquents changements de garde. Comme Edson Barboza, Giga Chikadze est le plus dangereux lorsqu’il bénéficie de l’espace suffisant pour dérouler son jeu de kicks à distance, et à l’inverse, peine lorsqu’on le pousse sur le reculoir. Toutefois, si l’idée principale gouvernant le style de ces deux combattants est la même, des différences subsistent quant à son exécution respective. Là où Edson Barboza se base presque exclusivement sur sa vitesse d’exécution et son explosivité pour dérouler un jeu assez conventionnel de striking, Giga Chikadze fait preuve d’une sophistication plus poussée pour appliquer des techniques moins habituelles. En ce sens, bien qu’évoluant à partir d’une garde orthodox, le géorgien la modifie fréquemment en cours de combat pour se retrouver en opposition ouverte face à son adversaire (Exemple : southpaw si son adversaire est orthodox et inversement) et dérouler un jeu de kicks fondé sur la triple menace, alternant entre low kick, crescent kick et high kick. Le crescent kick (coup de pied circulaire visant à connecter, avec le bol du pied ou les orteils, la partie médiane de l’adversaire) constitue d’ailleurs l’arme fatale du géorgien, héritage manifeste de sa pratique du karate gojo-ryu.

L’opposition est extrêmement équilibrée en ce que Edson et Giga disposent chacun d’avantages leur permettant de prendre le dessus. Pour Barboza, ses qualités physiques, son expérience et son punch pourraient lui permettre de résister aux coups durs du georgien et de le surprendre lors d’échanges en anglaise (les contres du Brésilien demeurent l’un des aspects de son jeu le plus sous-estimé). Pour Chikadze, sa technicité, ses variations de gardes ainsi que son jeu de kicks inhabituel pourrait l’aider à dépasser et à submerger son vis-à-vis. En outre, la stratégie établie pour vaincre Edson Barboza est aujourd’hui bien connue, et il est probable que le georgien cherche à l’appliquer afin de réduire drastiquement les aléas d’une lutte à distance.

Prono : A mon sens, tout dépendra de la préparation et du gameplan établie par Chikaddze en amont de ce combat. En effet, ce dernier semble le plus à même d’adapter son style au jeu d’Edson Barboza qui, de son côté, n’a pas connu de véritables modifications au cours de ces dernières années. A distance, j’aurais tendance à privilégier une victoire de Barboza, ses capacités athlétiques et son anglaise lui assurant un avantage non négligeable face à Chikadze. En revanche, si le géorgien parvient à appliquer une pression fondée sur des feintes et son jeu en changement de garde il devrait s’imposer de manière assez évidente. Personnellement je mise sur cette dernière éventualité, Giga Chikadze ayant à plusieurs reprises démontré une bonne capacité d’adaptation à ses adversaires. Victoire de Giga Chikadze par décision unanime.

Le reste de la carte :
Alessio di Chirico vs Abdul Razak Alhassan :
Victoire de Di Chirico par soumission au deuxième round.
Bryan Battle vs Gilbert Urbina : Gilbert Urbina par décision unanime.
Ricky Turcios vs Brady Hiedstand : Ricky Turcios par soumission au premier round.
Andre Petroski vs Michael Gillmore : Andre Petroski par KO au deuxième round.
Sam Alvey vs Wellington Turman : Wellington Turman par décision unanime.
J.J. Aldritch vs Crystal Vaessa Demopoulos : J.J. Aldritch par décision unanime.
Pat Sabatini vs Jamall Emmers : Jamall Emmers par décision partagée.
Guido Cannetti vs Leomana Martinez : Leomana Martinez par KO au troisième round.

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Crédits photosUFC

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