Où il est question de bilan des Jeux Olympiques vu par « a poor lonesome cowboy ».

Cet article n’a pour autre prétention que de relater ce que, de ma modeste lorgnette, j’ai pu apprécier de l’organisation de ces JO 2016 à Rio.

Avant notre arrivée, le dimanche le dimanche 7 août, que n’avait-on entendu quant à la préparation plus qu’approximative des Brésiliens par rapport à leurs jeux : des retards en tout genre, des bâtiments non terminés, des stades à peine « secs », des immondices sur l’eau (qui n’a pas vu cette image, toujours la même d’ailleurs, de cochonneries flottant dans un coin d’eau non identifié), des Brésiliens pas motivés ni impliqués dans ces jeux, des moustiques tueurs … Il y avait de quoi s’attendre au pire !

Pour être tout à fait franc, je n’ai vu ni de près ni de loin, ce que notre bonne vieille presse nous avait promis. Au contraire ! Les transports permettant de circuler d’un ensemble sportif vers l’autre (plusieurs dizaines de kilomètres dans certains cas) étaient remarquablement efficaces : malgré les centaines de milliers de personnes voyageant chaque jour, le réseau de trains spéciaux, bus etc… était tel que si des queues se formaient inévitablement, elles étaient fluides, car des moyens mis en place permettaient de les absorber sans difficulté. De plus, tous les 50m le long des parcours, on rencontrait des Brésiliens équipés d’une main géante pour vous indiquer la direction à suivre. Comme ils sont brésiliens, ils ne pouvaient pas s’empêcher, en plus de vous montrer la route, de faire le show… Je me souviens en particulier d’une fille qui, sa main à la main, chantait « a girl from Ipanema », perchée sur sa chaise haute… Magique !

Côté immondices, j’ai pu faire le tour de la Lagoa à pied (c’est là qu’ont eu lieu les épreuves diverses d’aviron) et j’ai plutôt vu une eau claire et propre. Cela dit, je n’ai pas fait d’analyses… Pour ce qui est des moustiques, nous sommes partis, lourdement équipés de bombes en tout genre, mais personnellement, je n’ai pas vu un seul moustique au cours de ces 2 semaines … Peut-être de la chance ?

Enfin, côté installation sportive, toutes les compétitions auxquelles j’ai eu la chance d’assister se sont  bien passées, en dehors de la montée automatique de la barre qui était prévue pour la perche lors de la finale qui a vite dû être remplacée par la bonne vieille méthode manuelle.

Bref, pour le spectateur moyen que je suis, tout s’est très bien passé et je n’insisterai jamais assez sur l’ambiance globale bon enfant et festive due à la décontraction, à la gentillesse et au sens de la fête des Brésiliens ! J’ai entendu dire que vu de la France, voire d’autres pays, ils ont donné l’impression d’un peu trop encourager leurs équipes, ou de tenter de décourager celles des autres par des sifflements inappropriés … Peut-être … Quoique …

Ils sont naturellement et au premier degré supporter de leurs équipes et ils les soutiennent, il est vrai, de manière indéfectible. Peut-on leur reprocher ? Je pense que non, surtout après avoir été attaqués de toutes parts avant ces jeux. On les disait démotivés et non intéressés, ils ont montré que c’était faux.

Une petite parenthèse pour revenir sur l’évènement qui a fait la une de la presse française : l’affaire Renaud Lavillenie ! Il se trouve que j’ai eu la chance d’assister à la finale de la perche au milieu de nombreux Brésiliens et de quelques Français. Lavillenie était attendu comme le messie, les Brésiliens, le pouce levé, me confirmant qu’il était de loin le meilleur. Tous les sauts qu’il a passés à son premier essai jusqu’à 5m98 ont été largement applaudis même si, il est vrai, il était parfois difficile de dissocier encouragement et sifflets. Puis, est venu le coup de poker du brésilien qui a intelligemment shunter le saut à 5m98, son record personnel n’étant je crois « que de » 5m93… Évidemment que le public l’a soutenu et lorsqu’il a accompli l’exploit de passer 6m03 à son deuxième essai, les brésiliens étaient en transe ! C’était exceptionnel sur le plan sportif, n’en déplaise à Renaud Lavillenie : Thiago Braz da Silva avait juste réussi le saut de sa vie au moment où il le fallait ! Évidemment, pas très fair play de siffler Lavillenie lors de ses tentatives à 6m03 et surtout lors de son dernier échec à 6m08, mais nous étions au Brésil, en finale avec un public nombreux et excité… De là à traiter le public de « public de merde » (sic…), il y a un pas que Lavillenie n’aurait pas dû franchir, à mon avis. D’autant qu’étant moi-même dans ce public, je me sens un peu concerné… Non, décidément, rien ni personne ne lui a interdit de franchir 6m03 à ses deux essais et s’il a perdu, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même en n’ayant pas su, comme le dit Teddy Riner, supporter la pression !

Bilan des Jeux Olympiques 2016 - le public, l'organisation & RenaudSifflé pendant la remise des médailles, le public brésilien n’aura pas apprécié la comparaison avec les JO de 1936. Si l’attitude du public lors de la cérémonie est honteuse, le commentaire du français n’était pas très inspiré. Allez Renaud, médaille d’or en 2020 !

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Pour résumer, j’ai trouvé l’organisation opérationnelle de ces jeux tout à fait sympathique et efficace et j’y ai pris beaucoup de plaisir !

Quant à une certaine presse française, malheureusement, elle continue à se complaire dans la polémique, la recherche de l’exceptionnel ou du détail qui tue, l’information (désinformation ?) anxiogène, le parti pris franchouillard et en plus, elle se croit investie d’une mission de grand juge que personne à ma connaissance ne lui a confiée… Je ne peux m’empêcher de me dire que la plupart de ces journalistes n’ont pas fait grand-chose d’autre dans leur vie que de commenter, confortablement installés dans leur fauteuil, ce que les autres « devraient ou auraient dû faire » et j’éprouve une certaine révolte par rapport à ceux qui transpirent pour que les choses se réalisent…

Superbe manifestation donc à Rio avec, quand même, une touche sombre au tableau : la vente de billets ! Là, c’est une autre histoire, car j’ai vécu cela depuis le début comme un exercice dans lequel le but unique est de vous tirer le maximum d’argent possible avec le minimum de service. Une fois de plus, je ne peux relater que ce que j’ai vécu et cet article n’a pas la prétention d’apporter un jugement de fond sur telle ou telle organisation …

Acte premier : la première mise en vente de billets a lieu près d’un an avant le commencement des jeux : en France, la seule possibilité est de passer par l’intermédiaire officiel Eventeam qui est le seul à pouvoir vendre des billets sur notre territoire. Le site brésilien en vend également en précisant que seuls les Brésiliens sont autorisés à en acheter et que les cartes d’identité seront demandées à l’entrée des compétitions. Ils ont raison d’insister et de préciser : il y a environ un facteur deux entre le prix des billets vendus par le site brésilien et Eventeam. Les billets sont distillés par Eventeam avec adresse en ne mettant en vente que quelques-uns d’entre à chaque fois afin probablement de faire croire au risque de pénurie. Bêtes et disciplinés, nous faisons donc l’acquisition de quelques billets hautement sélectionnés en étant conscients que lorsqu’on retient un billet pour un ¼ de finale par exemple, on ne sait pas quelle équipe on va voir, mais en se disant qu’il y aura forcément une bourse d’échange qui sera organisée sur place…

Acte second : quelques jours avant le commencement des jeux, on apprend par hasard que maintenant, on peut acheter des billets sur le site brésilien et donc à moitié prix… Le coup du passeport ne marcherait-il plus ? Nous en profitons pour acquérir des billets pour la phase finale des +100kg en judo en espérant bien retrouver notre Teddy Riner national… Nous ne le regretterons pas, vous connaissez la suite. Effectivement, une fois sur les sites sportifs, personne ne nous a jamais demandé notre passeport pour voir d’où l’on venait… En gros, on se retrouvait à la tête d’une collection de billets qui nous avaient coûté 2 fois plus cher que si on avait attendu un peu pour les acheter, voire si on les avait achetés directement sur place…

Acte troisième : avoir des billets pour un ¼ de finale en handball, c’est bien, mais évidemment, ça ne tombe pas sur le match dans lequel joue la France… A ce moment-là, vous vous dites : « c’est là qu’Eventeam va nous servir à quelque chose, car on va forcément trouver un moyen avec eux d’échanger les précieux billets contre ceux qui nous intéressent ». Hé bien pas du tout… Ils vous répondent qu’ils ne sont pas autorisés à reprendre les billets ni à les échanger… Et même on vous décourage fortement de le faire vous-même sous peine de représailles policières ! En gros ils ne servent à rien qu’à prendre leur marge en vous vendant des billets deux fois plus chers. On a beau se dire que la base du commerce est de revendre des biens plus chers qu’on ne les a achetés, on se sent quand même un peu pris pour des pigeons…

Acte quatrième : les Experts en demi-finale ! Super ! On se jette sur internet dès que l’information concernant l’heure du match est disponible et on regarde s’il reste des places … Suspens… Oui ! On achète, ravis. Le lendemain, jour du match, horreur, les deux demi-finales sont inversées : France-Allemagne, qui devait se jouer dans la nuit heure européenne est ramenée à 20h30 et Danemark-Pologne se jouera la nuit. Tant mieux pour les Français et les Allemands, tant pis pour les Danois et les Polonais et bravo aux chaînes françaises et allemandes qui ont probablement eu des moyens plus … convaincants que leurs collègues danois et polonais pour pousser l’organisation à changer les horaires… Et nous alors, que devient-on avec nos billets ? Rien à faire. Impossible de les échanger et on vous explique très sérieusement qu’on vous a vendu « un » match ayant lieu à un certain endroit et à une certaine heure sans garantie de qui jouera contre qui !… Des pigeons… On nous prend décidément pour des pigeons…

En conclusion, bravo aux Brésiliens qui décidément sont des gens que j’adore, bravo aux opérationnels, bravo aux équipes et à leurs membres qui nous ont offert des spectacles remarquables, bravo à l’équipe de France qui a su dépasser les 40 médailles malgré des débuts difficiles, mais carton rouge à ceux qui nous ont pris pour des pigeons et un modeste conseil à nos amis journalistes : contentez-vous de relater ce que vous voyez vraiment, ça simplifiera la vie à tout le monde…

 

Rendez-vous en 2020 à Tokyo !

BDC

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