Librement adapté du roman Fingersmith de Sarah Waters (disponible aux éditions 10-18), Mademoiselle est le nouveau chef-d’œuvre de Park Chan-Wook. Connu pour Stoker (avec Nicole Kidman et Mia Wasikowska) et surtout pour le mythique Old Boy (sorti en 2003), le réalisateur coréen nous plonge dans la Corée des années 30 pour un thriller magistral sur fond d’escroquerie, de portes coulissantes et de lecture érotique.
Pour sa nouvelle réalisation, Park Chan-Wook choisi la Corée des années 30 qui subit à cette époque l’invasion du Japon. Sookee une jeune coréenne est engagée comme servante pour le compte d’Hideko, une riche japonaise, vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Tout ceci dans le but de lui voler son héritage, avec l’aide précieuse d’un escroc qui va se faire passer pour un comte japonais et qui tentera de la séduire pour mieux la soudoyer.
Une véritable affaire d’escroquerie qui ravira les fans du genre tant elle est complexe et bien construite. Park Chan-Wook va raconter de différentes manières la même histoire. À chaque partie de Mademoiselle (il y en a trois au total), le cinéaste nous invite à prendre un point de vue différent (qui est lié à l’un des trois personnages) en ajoutant à chaque fois un nouvel élément qui sert à l’avancée de l’histoire. Des persoannges interprétés par des acteurs d’un talent incroyable. Les fans de cinéma asiatique reconnaîtront Hua Jong-Hoo (The Chaser et The Murderer) dans le rôle du comte ainsi que Kim Min-Hee (Un Jour avec, Un Jour Sans) dans le rôle d’Hideko. Pour incarner la pétillante Sooke c’est la jeune Kim Tae-Ri qui pour sa première apparition au cinéma est détonante.
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Si l’histoire est passionnante, Mademoiselle est surtout un véritable chef-d’œuvre esthétique. Mélangeant habillement les cultures coréennes, japonaises et britanniques, Park Chan-Wook nous offre une ambiance unique d’une beauté à pleurer. Chaque scène, chaque plan est un pur régal pour les yeux. Tourné en numérique (mais utilisant un objectif anamorphique), ce film propose des perspective rarement vu cette année en termes de mise en scène (quel dommage qu’il n’a pas été tourné en 3D pour cause de manque de financements). Une atmosphère troublante parfais très érotique (avec de nombreuses scènes « kéchichiennes »), mais qui est l’une des plus belles qu’on ait vu cette année.
Mademoiselle conclut à merveille cette année qui fut un excellent cru de la part du cinéma coréen (Le Dernier Train pour Busan, The Strangers,…). Chef-d’œuvre esthétique, Park Chan-Wook signe peut-être l’un des meilleurs films de 2016. Le film du mois de novembre à ne pas rater.
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