Dans ce biopic sur Edward Snowden, véritable héros qui a révélé les écoutes illégales de la NSA sur des millions de citoyens américains, Oliver Stone revient quasiment au meilleur de sa forme. Si ce n’est pas un bijou de mise en scène, Snowden s’en sort avec les honneurs grâce à un Joseph Godon-Levitt excellent.
Edward Snowden fait partie de ces justiciers qui ont véritablement existé. En révélant les méthodes de renseignements de la NSA (l’agence américaine de surveillance), il a mis en lumière l’un des plus grands scandales de ce siècle. Sensationnelle, son histoire méritait une adaptation sur grand écran. C’est donc Oliver Stone, célèbre réalisateur de Wall Street, mais aussi Platoon et JFK qui s’y colle. On pouvait craindre le pire, car Stone s’était un peu perdu ces dix dernières années avec la suite très décevante des péripéties de Gordon Gekko et Savages, un gentil film d’action sur les cartels mexicains.
Pour raconter l’histoire de Snowden, Oliver Stone a choisi comme fil rouge de son film, d’adapter le magistral documentaire oscarisé de Laura Poitras Citizenfour (qui racontait comment Snowden a révélé les premiers éléments à un groupe de journalistes dans une chambre d’hôtel). Pour ceux qui l’ont vu, vous revivrez ainsi les mêmes plans et les mêmes scènes que dans le documentaire. Si ce choix, se comprend parfaitement, tant ces moments sont importants pour comprendre l’affaire Snowden, on peut se demander si le biopic de Stone est finalement nécessaire, si c’est pour voir la même chose (en moins bien pour le coup) que dans Citizenfour. Heureusement, le cinéaste nous emmène un peu plus loin en réalisant un portrait complet de son héros. De son parcours militaire raté au moment où il relève l’affaire en passant par l’histoire d’amour avec sa petite copine (incarnée par Shailene Woodley), on a droit à absolument tout sur les 2 h 18 du film.
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Ce choix assumé par Oliver Stone fait que son long-métrage n’explique que le minimum sur le scandale de la NSA et privilégie le personnage et ce qu’il a fait pour son pays, montré ici comme un véritable patriote. Un positionnement qui peut être discutable, tant il y a des éléments qui sont loin d’être utiles. Le fait de laisser une place importante à cette relation entre Snowden et sa girlfriend qui manque de passion est bien regrettable.
Pour incarner Snowden, le choix Jospeh Grodon-Levitt est indiscutable. Son incarnation du lanceur d’alerte crève l’écran. S’il y a beaucoup à redire sur ce film, la ressemblance entre l’acteur et l’ex-agent de la NSA sur le physique comme dans la voix est juste bluffante.
Cette interprétation remarquable en plus du choix de ce concentrer sur l’homme et non sur l’affaire en est elle-même, fait de ce biopic le plus bel hommage qui soit à Edward Snowden actuellement exilé en Russie (le réalisateur est venu le rencontrer plusieurs fois à Moscou). Apparaissant à la fin (désolé pour le spoil), Snowden compte bien surfer sur le succès annoncé de ce film pour pouvoir se sortir d’affaire. Son avocat Robert Tibbo, avait d’ailleurs déclaré que le long-métrage d’Oliver Stone est devenue la meilleure arme de défense pour son client. On espère en effet qu’il règlera la situation dramatique dans laquelle il se trouve. Oliver Stone aura au moins réussi une chose même sur son long-métrage qui lui permet tout de même de revenir dans la partie après une longue traversée du désert.
En conclusion, Snowden est beaucoup moins intéressant que Citizenfour mais il a le mérite de rendre l’affaire accessible.
[…] adaptation de l’affaire du Mediator, bien documenté et compréhensible par tous. Après un Snowden décevant, ce thriller rend un très bel hommage du travail nécessaire des lanceurs d’alertes. […]
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