Ah oui, et il en est actuellement à 10 victoires consécutives. Pour un total de 13-3 à l’UFC. À 25 ans… Une présentation dans les règles s’impose. Direction Roissy-Charles de Gaulle, calepin dans le sac à dos : rendez-vous à Hawaii.
C’est beau le béton quand même…
Malgré ses 1,5 million d’habitants et sa situation géographique pour le moins merdeuse en cas de black-out aérien, le 50e état des États-Unis fut, reste et restera sûrement un des plus prolifiques exportateurs mondiaux de combattants gamme « première main ». Au vu de la quantité d’arsenaux humains sortis des pépinières hawaiiennes au cours des ans, c’est à se demander si leurs statistiques n’ont pas été à moitié trafiquées dans le menu « création du personnage ». Voyez plutôt : BJ Penn, Travis Browne, KJ Noons, Brad Tavares, Kendall Grove, Yancy Medeiros ou encore Louis Smolka, pour ne citer qu’eux…
Particularité commune à tous les gentlemen susnommés à part peut-être Tavares qui n’a pas terminé un combat depuis bientôt 6 ans, ils viennent pour se BATTRE. Ils ne sont pas là pour une victoire aux points, ils ne viennent pas pour une gestion au round par round, ils sont là pour clore le deal. Avec la manière.
Et quand on parle de finir avec la manière, on parle de Max « Blessed » Holloway.
Élevé à la dure dans les rues de Waianae, Max se bat dans tous les sens du terme pour ne pas se faire avaler par l’obscurité d’une vie rongée par les vices et l’immoralité. Élevé par son père, sa mère étant tombée dans la drogue pour ne jamais en sortir, il se caractérisera déjà par un mental différent malgré les vents défavorables. « J’accepte pas ça » se dira-t-il, « J’accepterai pas que toute cette merde constitue ma vie, c’est pas pour moi. J’accepterai pas cette vie. » Puissant.
Le « mieux » commencera par la découverte des sports de combat, en commençant par le kickboxing. À 16 ans il avouera avoir rêvé d’une carrière au K-1, la Mecque du pied-poing à cette époque. Mais à 18, il s’apercevra que l’UFC ayant pris une telle ampleur, c’est probablement dans le MMA que son beurre allait se baratter le plus efficacement. C’est donc après seulement 1 combat amateur et 4 combats professionnels qu’il est appelé par l’UFC en remplacement de dernière minute. Son adversaire : Dustin Poirier, lui-même énorme prospect à l’époque.
Il sera soumis au premier round.
Mais à regarder le combat aujourd’hui, on a l’impression de ne même pas avoir la même personne en face de nous que celle qui combattra demain. Pas encore développé physiquement, sa technique et sa puissance sont à des années-lumière de ce qu’il a pu offrir ces derniers mois contre des featherweights pourtant parmi les plus côtés.
Pourtant déjà à l’époque, à 20 ans, on pouvait entrapercevoir son exceptionnel sens du timing en Anglaise, sa créativité dans les échanges pied-poing, sa défense en striking et sa défense de takedowns. Après avoir dominé le combat debout et surpris Dustin, il fut mis au sol et ira s’empêtrer dans une clé de bras d’abord avant de se jeter littéralement la tête la première dans un bon vieux triangle des familles.
C’est la première et dernière fois qu’il se fera finir dans l’octogone.
Il rebondira par 3 victoires successives contre d’honnêtes combattants, avant de prendre un gros Bermudez sur le rable, contre lequel il s’inclinera par décision partagée, et un McGregor en mission pour l’Histoire. Il est le seul fighter avec Nate Diaz à ne pas avoir été labouré avant la limite par la déchaumeuse Irlandaise. Bon d’aaaccord on peut mettre un astérisque à côté de tout ça parce que Conor s’était pété le genou au premier round, mais quand même.
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Après ? Après, un carnage. Une St Barthélémy saveur des Îles. Un massacre.
9 combats en 2 ans, 5 finitions ½ (Charles Oliveira s’étant pris une embuscade niveau médiéval par son propre œsophage qui s’est déchiré tout seul au beau milieu du premier round, contraignant ainsi le brésilien à abandonner) et des dominations totales dans tous les secteurs.
On parle énormément de la diversité de ses attaques debout, mais sa défense est également une véritable pièce de collection. Que ce soit en blocage, en esquive, en in-&-out ou tout simplement dans sa gestion des distances en général, Max a une lecture du rythme et du mouvement de ses adversaires qui force l’émerveillement. Surmontez tout ça d’un timing en contre parfaitement au point, et vous obtenez un mec vraiment, vraiment flippant quand il commence à mettre la pression. Et pas de bol, mettre la pression c’est grosso modo son mantra. Un peu à la McGregor, il sera constamment sur vous en avançant et en contrôlant le centre de l’octogone, vous forçant à attaquer pour essayer de vous défaire de l’étau Waianaeien est quand vous attaquez, vous vous faites cueillir. Là où la comparaison s’arrête, c’est que « Blessed » est plus dans le volume quand Conor est dans le snipe. Ou comme on dit plus précisément, dans la « Sniping Shots selection » (peu de coups, mais efficacité MAXIMALE dans la finition).
En lutte il a résisté sans problèmes aux assauts de Ricardo Lamas, pourtant excellent wrestler, que ce soit contre la cage ou au milieu de la pampa octogonale.
Une technique parfaitement au point, servie aussi il faut le dire, par un physique toujours plus imposant. Et si sa physionomie a autant changé entre celle de ses 20 ans et aujourd’hui 5 piges plus tard, c’est aussi la consécration d’un travail de fond avec le préparateur physique, et son système de « Tactical Strength & Conditioning », Darin Yap.
Et puisqu’on est dans les accolades alors allons y franco et donnons tout le crédit qu’ils méritent à Rylan Lizares et Ivan Flores pour respectivement le Jiu-Jitsu et le Muay-Thai à la Gracie Technics Honolulu.
C’est grâce à toutes ces bonnes gens et dans un environnement 100% Hawaii, 100% local, 100% fête des voisins que Max aura réussi à se développer un vocabulaire et une grammaire martiale de niveau top 3 mondial. Et au-delà du respect éternel que ça nous inspire, c’est une intéressante réflexion sur l’environnement idéal pour l’éclosion et la maturation d’un combattant, qui ne serait pas nécessairement et uniquement une question de titres et palmarès des entraîneurs et du camp en général, mais plutôt une question d’alchimie et d’acceptation de la greffe de l’athlète à son cadre. De la relation du combattant avec les gens et l’atmosphère qui l’entourent. Après tout Conor n’est-il pas devenu double Champion sous l’égide de John Kavanagh son entraîneur de toujours, avec les mêmes sets de sparring-partners et entraîneurs que depuis ses tout débuts ?
Au sol il n’a pas encore retrouvé à qui parler depuis cette dernière défaite contre Mystic Mac. Et les démonstrations de contrôle contre l’énorme Jeremy Stephens et le grappler de métier Ricardo Lamas ne peuvent que rassurer : il sait ce qu’il fait. D’autant que s’il n’a qu’une ceinture bleue en Jiu-Jitsu brésilien, il est fort probable que ça ne soit absolument en RIEN représentatif de son niveau de grappling en « no-gi » (le grappling sans la veste et le pantalon en tissu porté par exemple au BJJ et au Judo).
Dans les petits problèmes, on pourrait soulever son attitude un peu trop prompte à brawler comme un berserk, mais comme même au milieu du chaos c’est toujours bibi qui finit au-dessus parce qu’il arrive malgré la mêlée à garder un semblant de technique, ben on peut pas trop lui reprocher en fait si ce n’est par respect pour sa santé cérébrale à long terme.
La bonne nouvelle en plus, c’est qu’il est polynésien. Et on sait tous ce que ça veut dire : ça veut dire que s’il le veut, il montera en welterweight TRANQUILLE. Et franchement, ça touinfferait pas le style 3 ceintures différentes coiffées de colliers à fleurs ?
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