Notre interview du tennisman angevin Nicolas Mahut

Avec Pierre-Hugues Herbert, Nicolas Mahut est cette saison inarrêtable en double, en témoigne sa place de N° 3 mondial dans cette catégorie. La paire Mahut-Herbert est actuellement première au classement de l’ATP Race. Quelques jours après sa victoire aux Masters 1000 de Monte-Carlo, on a rencontré Nicolas Mahut pour faire le point sur la saison en cours.

Tu viens de remporter le tournoi de Monte-Carlo en double avec Pierre-Hugues Herbert, comment s’est passée la finale contre la paire Murray-Soares gagnée en 3 sets (4-6, 6-0, 10-6, en 1 h 14) ?

Nicolas Mahut : Les conditions étaient différentes par rapport aux autres jours. Il a plu juste avant le match donc on a eu des conditions plus lentes. On a commencé à se libérer à la fin du premier set et on a ensuite déroulé lors du deuxième set. C’était donc un début de match compliqué, mais on a réussi à obtenir la victoire lors du tie-break.

Avec celle-ci plus les triomphes à Indian-Wells et Miami c’est une très bonne saison pour vous deux…

Nicolas Mahut : C’est exceptionnel. Jusqu’à cette année, je n’avais fait qu’une seule finale de Masters 1000 dans ma carrière et là on en fait 3 et on les a toutes gagnées. On a commencé par l’Open d’Australie et on n’a pas été content de notre perf. Ensuite, avec notre entraîneur on a énormément travaillé sur le terrain et sur la vidéo. Tranquillement ça s’est mis en place et bien qu’avec un peu de réussite en sauvant des balles de match à Miami et Monte-Carlo on arrive à faire quelque chose d’exceptionnel.

Comment se passe la relation avec Pierre-Hugues Herbert ? Le fait d’avoir 9 ans de différence n’est pas un problème ?

Nicolas Mahut : Justement il y a que des avantages. Quand j’ai commencé avec lui, il découvrait le tennis pro et j’ai donc dû me responsabiliser. Il a fallu le guider et très rapidement il a pris ses marques et a progressé. L’avantage d’avoir 9 ans de différence, c’est qu’on a jamais été en concurrence étant plus jeune. Mon but et mon envie c’est qu’il progresse le plus rapidement possible. On partage énormément de choses, cela fait une bonne alchimie.

Comment s’est faite la rencontre avec Pierre-Hugues ?

Nicolas Mahut : Je le suivais depuis un petit moment déjà. Olivier Ramos entraîneur de la FFT qui est un ami à moi et qui coach des jeunes m’a dit à l’époque que ça allait être un bon joueur. En le voyant jouer sur le circuit, j’ai tout de suite pensé la même chose et quand Michaël Llodra a arrêté sa carrière, je me suis dit pourquoi pas tenter de jouer avec lui. C’était un pari au départ, mais à l’arrivée il s’avère payant.

Dans 2 mois, il y a en Coupe Davis, le match France — République Tchèque. On parle de vous comme une option possible pour le double. Qu’est ce que tu en penses ?

Nicolas Mahut : Ce n’était pas l’idée première de Yannick Noah, mais aujourd’hui on est une option crédible à ses yeux en cas de petit pépin ou si on continue à performer. Il sait en tout cas qu’il peut compter sur nous, autant on était très loin de l’équipe de France lors du tour précédent en Guadeloupe, autant là je pense qu’on est une option crédible. Dans tous les cas, on se concentre sur autre chose avec des objectifs plus précis comme Roland Garros, Wimbledon et les JO. Quand c’est un choix de capitaine, c’est plus compliqué de se projeter.

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Qu’est ce que tu penses du retour de Yannick Noah en tant que capitaine de l’équipe de France ?

Nicolas Mahut : Je l’ai très peu côtoyé, mais j’ai l’impression que les joueurs sont satisfaits et que l’ambiance est très bonne. Tout le monde a envie de gagner cette Coupe Davis et rien que pour cela que tout le monde se sente concerner, c’est à mettre à son profit.

Ta priorité c’est vraiment le double ou le simple reste encore important ?

Nicolas Mahut : Non, en simple j’ai réalisé un bon début de saison. Le simple est encore bien présent, je peux encore avoir de bons résultats et je travaille dans ce sens-là. Maintenant en double, les objectifs sont plus haut comme viser une victoire en grand chelem et une médaille aux jeux. En simple j’ai toujours envie d’être performant, de faire une deuxième semaine en Grand Chelem. Je suis dans le Top 50 et je n’ai absolument pas tiré un trait sur le simple.

Est-ce que tu en as marre qu’on te parle du match légendaire contre Isner à Wimbledon ?

Nicolas Mahut : Non, je n’en ai pas marre c’est quelque chose dont je suis très fier. Au début il y avait un décalage entre ce que les gens ont perçu de ce match avec le côté historique, les valeurs et le fait que j’ai perdu. Maintenant je l’ai digéré et j’en garde beaucoup de positif. Aujourd’hui, je suis content que lors de ces trois dernières années il y ait eu de nombreux succès avec les titres et ma sélection en Coupe Davis. Ce sont toutes ces choses qui me permettent de dire aujourd’hui que je me suis affirmé en tant que joueur grâce à ces résultats et pas uniquement grâce à ce match contre Isner.

Le week-end dernier, il y a eu un tour de Fed Cup organisé à l’Aréna Loire de Trélazé (près d’Angers). Étant originaire de la région, je suppose que tu souhaiterais jouer un jour là bas avec l’équipe de France…

Nicolas Mahut : Oui très clairement. Les deux dernières fois où la France a eu un premier tour, j’ai essayé de pousser les candidatures de Trélazé, mais malheureusement cela ne s’est pas fait. J’ai eu un écho des filles et elles ont adoré avec un public rarement vu en Fed Cup. J’espère qu’un jour il y aura un premier tour ici, pour les jeunes de la région ce serait magnifique. Quand j’étais petit, il n’y a pas eu ce genre d’évènement, je reste très attaché à ma région, je n’oublie pas d’où je viens.

Enfin pour terminer, on voulait savoir si tu avais un morceau particulier que tu écoutais avant un match.

Nicolas Mahut : Non plus maintenant. En début de carrière, j’écoutais beaucoup de musique, aujourd’hui plus du tout. J’en écoute dans ma chambre, mais les heures avant les matchs je n’en mets pas.

Merci, Nicolas et bonne chance pour les prochains tournois.

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