Retour sur l’époque des Broad Street Bullies durant les 70’S. Une décennie où Philadelphie régnait grâce à un régime de terreur avec bastons et intimidations.

Années 70, à cette époque dans la NHL, le hockey sur glace ressemblait plus à un combat de boxe. À ce petit jeu-là, l’équipe des Philadelphia Flyers qu’on surnommait les « Broad Street Bullies » excellait en terrorisant leurs adversaires. Retour sur cette équipe de racailles qui régnait en maître sur toute la Ligue Nationale.

Une team qui en imposait

Après avoir intégré la NHL en 1967, les Philadelphie Flyers fondés par Ed Snider (propriétaire du club jusqu’à sa mort cette année) ont à partir des 70’s changé de mentalité. Après s’être fait démonter en playoffs face aux Saint-Louis Blues, Snider décide d’engager en 1971 un nouveau coach. Son nom : Fred Shero, un entraîneur qui changera en profondeur cette équipe à fort potentiel. Avec des entraînements un  peu plus poussés que la normale et surtout un jeu beaucoup plus robuste, les Flyers vont devenir l’une des équipes les plus redoutables de la Ligue.

Car c’est cela le vrai changement, à partir de 71, Philadelphie va se forger une réputation de brutes qui frappe sur tout ce qui bouge. Objectif à chaque match : faire peur à l’adversaire et le déstabiliser en allant chercher systématiquement le combat. Pour ce faire, les Flyers pouvaient compter notamment sur 2 joueurs : Dave « The Hammer » Schultz et Bobby Clarke. Le premier (lire notre présentation des 7 plus grands goons) était une véritable brute et est considéré comme le plus grand bagarreur de l’histoire la NHL. Il a sans aucun doute passé plus de temps en prison que sur la glace. Le second, était quant à lui la véritable âme de cette team de barbares, adorable en dehors des patinoires, mais fou furieux en match.

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Le sourire légendaire de Bobby Clark

Rapidement, les Philadelphie Flyers vont se faire surnommer les « Broad Street Bullies » qu’on pourrait traduire en français par les racailles de la rue. Détestée à travers le continent, cette équipe avait une sale réputation à l’extérieur. Quand la bande à Schultz s’amenait en ville, les journaux locaux conseillaient à ses lecteurs de garder leurs enfants à la maison. De vraies racailles qui vont cependant faire briller toute une ville qui n’aura jamais vraiment eu de réussite dans le sport professionnel.

Une équipe de winners dans une ville de loosers

À l’issue de la saison 1973-74, l’ère de règne de cette bande de lascars va débuter avec l’obtention de la première Coupe Stanley. Durant les séries éliminatoires ils materont successivement le Canadien de Montréal, les New York Rangers et les Boston Bruins en finale dans des matchs très engagés. Pendant ces playoffs, les Flyers auront enchaîné les bagarres générales un travail d’usure qui aura permis de terrasser leurs adversaires jusqu’à l’obtention du titre de champion NHL. Outre leurs poings dévastateurs, les Broad Street Bullies pouvaient compter sur leur gardien Bernie Parent. Une vraie gueule des 70’S avec sa fine moustache et sa carrure imposante. En plus du hockey, le portier originaire de Montréal avait un faible pour le cigare qu’il s’allumait après chaque victoire.

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Lors de la saison suivante, les Flyers vont décrocher une seconde coupe d’affilée.  Ils l’emporteront en finale face aux Buffalo Sabres après une série qui se jouera en 6 matchs. Un nouveau titre qui va faire de cette équipe, le porte-étendard de toute une ville qui ne jure désormais que par ses hockeyeurs. Alors que les Eagles en NFL et les 76ers en NBA trustent les bas-fonds du classement, les Flyers étaient les seuls à montrer une belle image de Philly. Il est désormais bien loin le temps où au moment de l’arrivée de la NHL, les habitants ne savaient même pas ce qu’était le hockey sur glace.

La fin d’une domination

Malheureusement, cette suprématie va se terminer en 1976 à l’issue de la finale contre le Canadien de Montréal. Quasiment invincible cette saison-là, le club du Tricolore va balayer les Flyers en 4 victoires nettes. Au cours de ces playoffs, la franchise québécoise ne perdra qu’une seule fois en demi-finale contre les New York Islanders. Malgré cet échec, on notera que les coéquipiers de Bobby Clarke auront tout de même participé à 3 finales de suite. Une performance extraordinaire.

Si Philadelphie ne remportera plus jamais de Stanley Cup, elle réussira quand même à battre en cette année 76 la solide équipe russe de l’Armée Rouge (la Red Army) au cours d’une rencontre totalement folle. Habitués à du hockey plus fluide et beaucoup moins violent, les soviétiques vont être déstabilisés face aux Broad Street Bullies. Suite à des charges très rudes (notamment celle de Ed Van Impe) et à l’attitude de l’arbitre très partiale, le club de l’Armée Rouge décidera en plein match de rentrer aux vestiaires. Ils reviendront quelques minutes plus tard pour finalement perdre pour la première fois de cette tournée sur le score 4-1. Auparavant, les coéquipiers de Viacheslav Fetisov avaient dominé les Rangers et les Bruins et avaient fait match nul contre le Canadien. Un véritable exploit de la part des Flyers face à la meilleure équipe de hockey de tous les temps.

Si le comportement des Philadelphie Flyers à l’époque était plus que limite, il leur a permis de régner en maître sur la NHL et d’empocher deux Coupe Stanley d’affilée. Depuis, cette équipe n’est plus que le fantôme de ce glorieux passé. Bien qu’elle participe régulièrement aux séries éliminatoires avec même une finale perdue contre les Chicago Blackhawks en 2010, elle n’a plus gagné de trophées depuis 1974. Tout sport professionnel confondu, la ville de Philly n’a plus remporté de titres majeur depuis 1983 avec celui des 76ers. Une éternité.

Pour en savoir plus sur les Broad Street Bullies, on ne peut que vous conseiller de regarder le documentaire éponyme de HBO avec Liev Schreiber (Ray Donovan, X-Men) à la voix off. Disponible facilement sur internet.

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