Retour sur les STIHL TIMBERSPORTS et leurs épreuves dantesques, là où les bûcherons entrent dans la légende.

Lorsque de vierges oreilles entendent pour la première fois le terme « bûcheron de compétition », elles s’attendent immédiatement à voir débarquer un mastard d’un mètre quatre-vingt quinze, nourri au cerf sauvage, avec logée entre les deux épaules une tronche à faire le sale boulot d’un lieutenant de mafia Moscovite. Et quand on les voit enfin apparaître, on se rend compte qu’en fait, c’est exactement ça.

Créés en 1985 aux États-Unis, les STIHL TIMBERSPORTS sont la Mecque, le Carneggie Hall, la NBA des sports de bûcheronnage compétitif. C’est ici que sont sacrés les meilleurs sans que ça ne souffre aucune discussion. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser avec un petit rictus satisfait, le sport est même largement médiatisé ! Il a réussi à décrocher des emplacements de télévision sur les chaînes câblées majeures telles que ESPN aux States ou Eurosport en Europe, et remplit régulièrement des arènes de plusieurs milliers de personnes.

Les épreuves, individuelles ou par équipes et masculines ou féminines, se déclinent en une poignée seulement : six en tout et pour tout. Chacune d’entre elles prend ses racines dans la longue Histoire du Bûcheronnage, recréant les gestes et techniques utilisés pour abattre et dépiauter les monstres sylvestres des grandes forêts canadiennes ou australiennes (pour ne citer qu’elles).

Stihl ChampionshipsLe chien s’apprête à prendre son tour et remplacer le mec à gauche,  tout ça pour quelques misérables croquettes et un peu de bois pour la niche… Une autre époque.

Les épreuves à la hache

Le Springboard par exemple, qui est assurément l’épreuve la plus spectaculaire, consiste à creuser des entailles suffisamment profondes dans un tronc pour y ficher une planche (le spingboard), et ainsi grimper d’un étage. L’opération est réitérée une seconde fois afin de permettre à l’athlète d’accéder à la bille de bois finale, qu’il doit couper en deux le plus rapidement possible. Le tout en équilibre sur des planches d’une vingtaine de centimètres de large. Cette technique de coupe était utilisée par les bûcherons pour se hisser à une hauteur ou le diamètre du tronc était plus faible que le diamètre de la base. Leur permettant alors de gagner du temps lors de la coupe.

le record du monde établi par le Canadien (et sosie de l’acteur de Breaking Bad Jesse Plemons) Stirling Hart

Le Standing Block Chop, c’est ce moment de la compétition ou tous les mecs présents dans les gradins ravalent violemment leurs couilles. Toute la puissance dévastatrice de la chaîne cinétique développée par les athlètes est libérée sans retenue sur un rondin de trente centimètres de diamètre placé à la verticale. Le but est de traverser la bille de bois à la hache, ni plus ni moins. Les meilleurs éclateurs de tronc du monde se débarrassent généralement de cette épreuve en moins de vingt secondes. Vingt. Secondes.

Stihll’Allemand Dirk Braun dans ses oeuvres

Le Underhand Chop quant à lui simule la mise aux dimensions d’un tronc une fois celui-ci abattu. Le bûcheron se tient donc debout sur la bille de bois (solidement) installée à l’horizontale. L’entaille doit se faire d’un côté PUIS de l’autre avant de pouvoir donner le coup de hache final. Et la petite pépite de M&M’s saveur « hémorragie » qui fait plaisir, c’est que chaque coup de battoir passe à quelques centimètres seulement des pieds du bûcheron ne portant généralement qu’une simple paire de baskets. Les haches étant affûtées spécialement pour la compétition et maniées par des bonshommes capables d’assommer des percherons à mains nues… On n’a donc pas besoin de vous expliquer à quel point la précision et le contrôle sont CRUCIAUX dans l’exercice.

Les épreuves de sciage

Vous les attendiez : c’est maintenant que les tronçonneuses-batteuses de leurs morts entrent dans la danse. On vous disait que les haches étaient en acier spécial, uniquement utilisables en compétition, et bien en va de même pour nos scieuses automatiques. Modifiée avec un moteur de jet-ski ou de motocross, la « Hot Saw » utilisée dans l’épreuve éponyme est une mule deux-temps monocylindre pouvant développer jusqu’à quatre-vingt chevaux, envoyant valser sa chaîne à plus de 240km/h. Ah, et j’oubliais : cette « Mother of all Chainsaws » pèse aussi 27kg. 27 kilos.

Vous avez sûrement déjà rencontré cette situation ou vous tentez de maîtriser un chat un peu énervé et bien décidé à s’échapper. Pas évident hein ? Imaginez maintenant avec une tronçonneuse génétiquement modifiée d’une trentaine de kilos… Là ou je veux en venir, c’est qu’à moins d’avoir été mis au monde suite à une expérience secrète de l’armée américaine, vous devriez sentir une inflammation dans les lombaires à la simple vue de ce descriptif. Toute la difficulté pour le bûcheron sera donc de réussir à maîtriser la puissance considérable du monstre, afin découper les rondins de bois en conservant la plus grande précision possible.

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Mater moi la bécane deDiou !

Le « Hot Saw ». On vous en a déjà trop dit. Un bûcheron, une tronçonneuse tunée et dopée aux hormones, une bille de bois de 46 centimètres de diamètre, 3 cookies (crêpes de bois) à scier sur une largeur de 15 centimètres au maximum en un temps minimal. Let the game begin.

Le « Stock Saw ». À la différence de la Hot Saw et de ses monstres de métal hurlant, les tronçonneuses utilisées dans cette épreuve sont disponibles en magasin puisqu’il s’agit de la STIHL MS 661 C-M Magnum. Yep, tout ça en même temps. Le but est ici aussi de découper deux cookies sur une largeur maximale de 10 centimètres.

Le Single Buck. On revient pour cette épreuve aux techniques à l’ancienne, celle que notre imaginaire collectif a assimilée comme étant la discipline de sciage traditionnelle. Plus de tronçonneuses, on repasse à une épreuve certifiée « 100% huile de coude ». Le matériel utilisé est une scie crantée de 2 mètres de long découpée au laser et affûtée à la main. Le but ? Toujours le même, scier un rondin le plus vite possible dans une bille de 46 centimètres. Ici le rythme et l’endurance sont les maîtres mots, bien que l’épreuve soit souvent expédiée en une dizaine de secondes.

Stihl Championships scie

La Légende du Game 

Si le bûcheronnage sous sa forme compétitive est relativement jeune, le sport a d’ores et déjà vu émerger des bûcherons d’exception. Mais s’il ne devait en rester qu’un, ce serait sans aucun doute Jason Wynyard.

La Nouvelle-Zélande et l’Australie, places fortes du bûcheronnage sportif, produisent chaque année leur lot de sportifs d’élite. Mais le continent océanique n’a encore vu personne dépasser le palmarès du géant néo-zélandais de 44 ans et 1m95 pour 135 kilos de pur muscle fonctionnel. Initié à la découpe à six ans par un père lui-même bûcheron, il a moissonné pas moins de neuf titres de Champion du Monde et détient les records du monde dans deux catégories d’épreuve (9,395 secondes au Single Buck, et 12,11 secondes au Standing Block).

Jason Wynyard – le plus grand bûcheron du monde

Les pays généralement représentés au plus haut niveau sont la Nouvelle-Zélande, L’Australie, les États-Unis, le Canada et certains des pays ou le bûcheronnage fait partie du patrimoine comme l’Allemagne, la France, la Suisse ou des pays de l’Est comme la République tchèque ou l’Autriche.

En France certains de nos représentants de bons gros clients, affichant de très encourageants résultats dans les compétitions majeures. On pense notamment à Pierre Puybaret (31 ans – 1,93m – 105 kilos, double Champion de France (2015, 2017), 5ème/12 aux Championnats du Monde 2015, 6ème/12 aux championnats du monde 2017) ou encore le vieux Lion Roger Gehin (51 ans, Champion de France 2016, 6ème/12 aux Championnats du Monde 2010).

ALERTE À LA POPULASSE !!! 

Le Champions Trophy (les Champions Nationaux qui se la mettent entre eux juste pour remettre les points sur les « i », les barres sur les « T » et les haches dans les « troncs ») et le Rookie World Championship (compétition entre les jeunes bûcherons les plus prometteurs) aura cette année lieu à Marseille !

C’est ce samedi 26 mai sur l’esplanade du J-4 ! Alors si ce petit en-cas vous a émoustillé les chaînes et fait frémir les STIHL MS 661 C-M Magnum, n’hésitez plus c’est par là bas que ça se passe.

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