Dana White l’a même avoué la semaine dernière : 2019 est LA plus grande année de l’histoire de l’organisation… Et si cette déclaration fait allusion à l’aspect économique généré par l’UFC (on parle au moins de 800 millions de dollars de chiffre d’affaires), l’intérêt sportif n’en demeure pas moins. Voici les dix leçons à retenir du dernier millésime.

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Henry Cejudo, la double perf’

Pour le champion olympique de lutte, il s’agissait de confirmer en défendant son titre des flyweights. Chose faite dès janvier face à TJ Dillashaw grâce à une victoire expéditive (32 secondes). Un ground and pound d’une agressivité extrême permettait au Messenger de s’imposer honorablement… Mais au-delà d’une simple défense de titre, Cejudo avait l’intention d’étendre son ambition sur un autre terrain : dans la catégorie bantamweight. En main-event de l’UFC 238, Henry Cejudo était donc opposé à Marlon Moraes pour récupérer la ceinture laissée vacante par TJ Dillashaw. Dans un combat où il doit faire le dos rond pendant l’intégralité du premier round, Cejudo commence à développer sa boxe dès la seconde reprise. Il parvient à toucher le Brésilien, et donc à prendre le dessus. Au troisième round, le champion flyweight profite du ralentissement de Moraes pour s’imposer par TKO après un ground and pound terrible. Il devient double champion UFC, un cas unique chez les hommes actuellement.

Adesanya, l’étoile qui est montée d’un seul coup

L’année 2018 avait déjà donné quelques indicateurs sur les qualités effrayantes de Stylebender. 2019 n’a fait que confirmer l’immense talent du Néo-Zélandais. Une victoire sur Anderson Silva en février, puis une leçon donnée à Kelvin Gastelum deux mois plus tard (4 knockdowns infligés à l’Américain). Ces performances ne pouvaient que l’amener à un combat pour le titre. Un 6 octobre à Melbourne face à l’Australien Robert Whittaker, dans un Marvel Stadium plein à craquer. Plus de 57 000 spectateurs venus battre le record d’affluence pour un événement UFC. Le Nigérian d’origine, auteur d’une entrée artistique dans l’octogone, ne pouvait que réaliser l’exploit. Celui de faire tomber le champion en titre, The Reaper, invaincu depuis 2014 et double tombeur de Yoel Romero entre 2017 et 2018. Dans ce choc, Israel Adesanya parvient à mettre knockdown son adversaire à la toute fin du premier round… Et accélère à la deuxième reprise en contrant Whittaker sur un crochet pour de nouveau faire tomber le champion. Le Nigérian termine le travail avec des frappes au sol et soulève la ceinture ! Paulo Costa, Yoel Romero, tenez-vous prêts…

Jorge Masvidal, LE rouleau compresseur de l’année

On pourrait l’appeler « Monsieur 2019 ». Il a terrorisé son monde en distribuant deux immenses KO, et en provoquant le TKO de Nate Diaz. En mars, il affronte Darren Till en terre hostile, à l’UFC Fight Night 147 qui se déroule à Londres. Il parvient vite à refroidir le public anglais sur un crochet du gauche au second round, qui éteint littéralement les lumières cérébrales du Gorilla. Quelques mois plus tard, Gamebred écrivait l’histoire face à l’invaincu Ben Askren d’un coup de genou sauté à l’entame du combat. 5 secondes pour faire ce de massacre le KO le plus rapide de l’histoire de l’UFC. Une sauvagerie qui allait continuer à s’écrire avec une dernière victime : Nate Diaz, dans un combat inédit. Trois rounds largement dominés par Gamebred pour soulever la fameuse ceinture du Baddest Motherf*cker. Des coups, du sang et des points de suture. Oui, avec Jorge, c’est Halloween toute l’année.

Jon Jones aurait pu y goûter

Si le PSG est connu pour ne pas passer les quarts, lui est réputé pour ne pas perdre. Officieusement invaincu en MMA, Bones n’a jamais été aussi proche de goûter à la défaite cette année. 7 juillet, main event de l’UFC 239 : Jon Jones affronte Thiago Santos à la T-Mobile Arena. Dans une opposition intense et indécise, Bones est vaguement touché par son adversaire brésilien (qui parvient même à décrocher le protège-dents du champion). Une rencontre serrée où Jones n’arrive pas complètement à prendre l’ascendant. Finalement, il gagne sur décision partagée. C’est la première fois dans sa carrière que l’un des trois juges le donne perdant sur un combat. Quelques mois plus tôt, Jones s’était imposé sur une triste décision unanime face à Anthony Smith… Loin de ses impressionnants KO des années précédentes, il reste tout de même le champion pound-for-pound. Une année qui ne restera certainement pas dans l’esprit du champion, qui pourrait monter en heavyweight d’ici 2020.

UFC 239 Jon Jones Thiago Santos

Les Frenchies ont tout cassé

Même si Tom Duquesnoy a décidé de prendre sa retraite, le drapeau tricolore n’a pas manqué de briller dans l’octogone cette année grâce à deux heavyweights. À commencer par Francis Ngannou, auteur de deux victoires expéditives par KO face à Cain Velasquez (en 26 secondes) et Junior dos Santos (en un peu plus d’une minute). Le Franco-Camerounais, qui rêve désormais d’un nouveau title shot, devra patienter en affrontant le dangereux Jairzinho Rozenstruik (10-0) en mars prochain.

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De son côté, Ciryl Gane a donné le ton pour ses débuts à l’UFC. Bon Gamin a enchaîné 3 victoires en moins de quatre mois sur des événements de l’UFC Fight Night, dans des lieux exotiques (Montevideo en Uruguay, Kallang à Singapour, et Busan en Corée du Sud). Deux victoires par soumission sur Pessoa et Mayes ainsi qu’une décision obtenue face à Boser. Une seule chose à dire : vivement l’année prochaine !

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Usman et Volkanovski, les grands gagnants

En 2019, deux artistes effrayants ont pu tirer leur épingle du jeu. Chez les welterweights, Kamaru Usman a démarré son année en trombe dès le mois de mars. Opposé à Tyron Woodley pour le titre de champion, le challenger nigérian a roulé sur son rival durant les 5 rounds ! Plus de 330 coups donnés au total pour une victoire par décision unanime logique… Et un titre mérité. Mais qui dit titre, dit forcément défense de titre. Dans une guerre à distance menée face à Colby Covington où le trashtalk est roi pendant de longs mois, un combat entre les deux contenders est donc inévitable. Covington, alors invaincu depuis 2015, marche sur l’eau et se présente devant le Nigerian Nightmare le 15 décembre, dans une T-Mobile Arena chauffée à bloc. Une opposition de toute beauté et indécise jusqu’à la fin du cinquième round, où le champion claque un énorme TKO après deux terribles knockdowns…

Le même jour, Alexander Volkanovski s’est approprié la catégorie featherweight en maîtrisant Max Holloway. Une stratégie de leg-kicks impressionnante a permis à l’Australien d’obtenir la décision unanime et de détrôner l’Américain qui régnait sur les featherweights depuis 2016. Une victoire synonyme de titre et qui permet au Great de scorer à 21-1… Alors, une revanche Volkanovski-Holloway + Usman-Masvidal en 2020 ? Qui dit oui ?

Miocic et Cormier : vers une Troisième guerre mondiale

C’est un duel qui pourrait handicaper la catégorie des poids lourds pendant encore quelques mois… Mais la seconde opposition entre Stipe Miocic et Daniel Cormier restera dans les annales de 2019. Une guerre sans nom, sans foi ni loi, et qui constitue l’un des combats les plus intéressants du millésime. UFC 241, Honda Center, en plein mois d’août. Une revanche un an après l’énorme KO de Cormier infligé à Miocic au premier round. La ceinture de DC est remise en jeu, et le spectacle promet d’être au rendez-vous. Le champion en titre ne manque pas de chahuter le Croate dans les trois premiers rounds. Largement touché au visage et plus que dominé, le challenger semble laisser filer sa chance. Mais à la quatrième reprise, Miocic surgit de nulle part et assène un direct qui sonne DC avant de l’enchaîner. Victoire par KO, reprise du titre et trilogie en vue. 2020, ça promet…

Daniel Cormier Stipe Miocic 3

Une nouvelle reine dans l’arène : Weili Zhang

Une ceinture qui a bien circulé avant d’arriver à la taille de la Chinoise… Arrachée par Jessica Andrade face à Rose Namajunas en mai, cette ceinture des strawweights était remise en jeu lors de l’UFC Fight Night 157, dans un main event opposant donc Andrade à Zhang. Un 31 août à Shenzhen : l’histoire n’aurait pas pu se passer autrement pour Magnum. En l’espace de 40 secondes, un enchaînement diabolique en pieds-poings ne laissait aucune chance à la Brésilienne. TKO au premier round pour scorer à 20-1 et empocher le Graal. Propre, rapide et efficace. Mais Zhang a encore du pain sur la planche car elle doit rencontrer Joanna Jedrzejczyk en mars prochain, lors de l’UFC 248… Buvez un verre d’eau, et attachez bien vos ceintures.

Le come-back de Nate Diaz

Il se faisait attendre depuis 3 ans. Eh oui, n’avait plus combattu depuis 2016 et sa défaite face au Notorious ; et revenait en héros face à Anthony Pettis. Si certains observateurs craignaient une contre-performance due à un manque de rythme évident, Mister Diaz déjouait les pronostics. Trois rounds parfaitement maîtrisés qui marquaient le retour de Nate. Un combat qui en appelait un autre deux mois et demi après. UFC 244, Madison Square Garden, main-event, qui plus est face à l’effrayant Jorge Masvidal, auteur de deux énormes KO quelques mois avant sur Darren Till et Ben Askren. Une ceinture spécialement inventée et mise en jeu pour l’occasion : la Baddest Motherf*cker, qui est censée départager les pires bads boys des US. Une soirée mémorable qui tourne à l’avantage de Gamebred malgré les bonnes intentions de Diaz. La profonde ouverture de Nate à l’arcade oblige les médecins à arrêter le combat au bout de trois rounds… Une année 2019 riche en émotions pour le revenant : à voir si 2020 pourrait nous le ramener au top de sa forme !

Nate Diaz UFC

Le mirage Ben Askren

Huit mois à l’UFC et trois combats compliqués. Âge avancé, santé touchée ou niveau trop élevé ? À 34 ans, Funky dispute son premier combat à l’UFC face à Robbie Lawler. Dans ce combat, qui oppose grappling et striking, Lawler prend l’ascendant avec un slam assorti d’une pluie de coups impressionnante en ground and pound. Par la force des choses, Askren se relève et attrape le cou de Lawler : l’arbitre arrête le combat et reconnaît la victoire de Funky par soumission. Une première victoire qui n’en appellera pas d’autres puisque l’ancien champion du ONE est par la suite mis KO par l’impressionnant Masvidal. Un combat de la « dernière chance » face à Demian Maia lui est autorisé fin octobre à Singapour. Dans ce duel de grapplers, les hostilités se déroulent plutôt debout… Jusqu’à cette situation du troisième round, où Askren est attrapé par Maia au sol, subissant un étranglement arrière parfaitement orchestré par le Brésilien. Une victoire, deux défaites et une retraite pour l’ancien champion du Bellator, qui quitte donc l’UFC sur un bilan de 1-2…

Ben Askren UFC 239

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