À 21 ans, l’américain Aaron Pico s’affirme comme L’ESPOIR du MMA mondial. Après des débuts ratés, le voilà enfin lancé vers les sommets.

Encore à sa genèse, le MMA n’a pas manqué de faire vivre à ses fans des moments riches en émotion au cours de la dernière quinzaine d’années. Néanmoins, et ce comme dans toutes les formes de divertissement, sportif ou pas, les yeux sont d’or et déjà braqués vers la prochaine sensation, « the next big thing ». Alors, Francis Ngannou ? Israel Adesanya ? Sage Northcutt ? QUE NENNI. Si 2018 marque (seulement) les 25 ans de l’UFC, témoignage de la jeunesse du sport, Aaron Pico, petit prodige du Bellator, semble être propice à nous épater pour les 25 prochains.

24 juin 2017, Bellator 180, New York City.

Alors que les lumières n’avaient jamais scintillé si fort dans toute l’histoire de la compagnie détenue par Viacom, que la hype était à son paroxysme, voilà que le grand saut vire à la chute libre pour Aaron Pico, blue chip prospect par excellence. Ce dernier perd ses débuts professionnels par soumission en moins de 30 secondes. Aucune chance du débutant, donc, pour celui qui, dès son premier combat, aura déjà eu la lourde tâche d’assumer d’énormes attentes en affrontant un adversaire expérimenté et au bilan tout ce qu’il y a de plus respectable. Une issue aussi dramatique qu’expéditive de ce qui était pourtant censé être une sorte de showcase pour le néo fighter.

Pourtant l’histoire entre le jeune Aaron et le Bellator avait commencé de la plus belle des manières. Un contrat quasi sans précédent signé en novembre 2014, tout juste quelques mois après avoir paraphé un deal avec Nike. Aucune expérience professionnelle, et le voilà déjà lancé dans la deuxième plus grande fédération de MMA au monde, un accomplissement déjà retentissant en soi. En effet, ce n’est pas tous les jours qu’un combattant s’octroie le luxe de skipper les minor leagues, le seul exemple contemporain similaire étant CM Punk, ce dernier ayant toutefois bénéficié de sa notoriété acquise en tant que catcheur à la WWE. Mais Pico le vaut bien, lui dont l’avenir, selon les aficionados et autres experts, est déjà tracé en pointillés dorés et lumineux. Et ce fameux destin radieux, c’est Scott Coker, président du Bellator en personne, qui en parle le mieux (en 2014) :

« Pour faire simple, Aaron a tout de la future grande superstar du MMA, et de l’avoir ici au Bellator MMA est quelque chose de spécial. Comme beaucoup d’entre nous au sein de la communauté MMA, Aaron est quelqu’un que nous avons observé de près au cours des dernières années, et après s’être assis avec Bob Cook et son équipe, avoir la chance de rencontrer Aaron et entendre ses aspirations sur le long terme, le fit est devenu plus qu’évident. »

Après l’amère déception, il fallait donc se remettre en selle au plus vite. Mais pas de panique, le gamin est ce qu’on appelle un « student of the game », un compétiteur né ayant déjà baigné dans tout ce qui se rattache aux sports de combat, de son excellent background en lutte, en passant par son expérience en boxe et même en pancrace, on tient ici un touche à tout, un petit autodidacte de la violence. Il est question ici de cette nouvelle génération, celle qui, au contraire de toutes les autres dans l’histoire de la discipline, a véritablement grandi avec, et en même temps que le MMA.

Aaron Pico wrestling« On enverra Mowgli chercher médaille »

Mais bien plus que du talent et des facilités innées, la rédemption allait passer par une remise en question, afin de corriger une « faille dans son jeu », comme l’explique l’intéressé lui-même. Direction donc la catégorie en dessous, Featherweight, et un combat contre Justin Linn qui avait tout d’un tournant crucial, « put up or shut up » comme le disent les anglo-saxons. Passer à l’action ou bien se taire, et Pico a affiché son choix de façon on ne peut plus éloquente.

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Moins d’un round et une gauche de l’espace plus tard, CHOO CHOO, voilà que le hype train est reparti plein gaz. « I’m here to stay ». Et le bougre ne plaisantait apparemment pas, puisque voilà qu’il récidive le mois dernier, lors d’un week-end qui avait des allures de Noël après l’heure avec l’UFC et le Bellator proposant deux grosses cartes le même soir. Si tous les yeux semblaient braqués sur le colosse camerounais qui défiait Stipe Miocic pour le titre poids lourd, l’histoire retiendra que c’est le gosse de 21 ans qui a possiblement volé la vedette, au milieu de cette constellation de champions et de Superstars affirmées.

« Ma frappe y’a personne qui l’arrête ». Un body shot stratosphérique qui mérite amplement une petite alerte #Parpaing. Voilà que le petit nous gratifie d’un candidat sérieux au KO de l’année, en janvier seulement, bien de quoi faire le matador en célébration d’après combat. C’est désormais indéniable, nous sommes bel et bien en présence d’un diamant dans sa forme la plus brute et, de facto, la plus pure. Alors comment appréhender cela, en tant que passionnés du sport ? Embarquer dans l’euphorie en s’excitant comme des puces ? Jouer les rabat-joie de service ?

Hmm, ou alors tout simplement se taire et laisser les choses suivre leur cours. À l’heure où tout semble graviter autour de la suranalyse, l’intellectualisation, le décorticage outrancier, pourquoi ne pas se laisser transporter à travers ce périple encore interminable et semer d’embûches. En somme, une sorte d’idéal juste-milieu, un état d’esprit proche de celui que semble arborer l’enfant prodige :

« Le temps est mon ami actuellement, donc à chaque fois que je combats de nouveau, ce sera de mieux en mieux. Je prends du plaisir. » La tête vraisemblablement à l’endroit, avançant à pas de loup, mais à crochets de géant. En attendant, pourquoi pas, de rentrer « Dans la légende ».

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Tags Bellator

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