Le football est en Colombie une véritable religion qui n’a pas d’égal au point où on est capable de tuer pour ce sport. Le 2 juillet 1994, le défenseur international colombien Andrés Escobar a été assassiné quelques jours après avoir marqué contre son camp. Un but qui a entraîné l’élimination de son pays pendant la Coupe du Monde 1994. Un meurtre qui a eu lieu à Medellín, un an après la fin du règne de Pablo Escobar connu pour être le narcotrafiquant le plus célèbre de l’histoire.
Joueur du club local de l’Atlético Nacional ( qui a appartenu à Pablo Escobar), Andrés Escobar (qui n’a aucun lien de parenté avec le narcotrafiquant) compte parmi les meilleurs défenseurs de son pays. De quoi le permettre de jouer avec la sélection colombienne. Au cours de sa carrière, il totalisera 50 sélections. Lors de la Coupe du Monde 1994 qui se tient aux États-Unis, la Colombie se doit pour ce deuxième match de groupe face au pays hôte de gagner pour espérer poursuivre l’aventure. a l’issue de leur première rencontre, les coéquipiers d’Escobar avaient perdu 3-1 contre la Roumanie.
Mais malheureusement pour la Colombie cette rencontre contre les USA sera une nouvelle défaite qui va définitivement enterrer les espoirs d’accéder aux phases finales. Un match perdu sur le score de 2-1 avec donc le fameux but contre son camp du défenseur central dès la 34e minute. Andrés Escobar dévie un centre d’un américain qui trompera son portier. Le second but de la Team USA à la 52e va définitivement confirmer la victoire des locaux. La réduction du score à la 81e minute de Valencia n’y changera rien. La Colombie va tout de même se rattraper en battant la Suisse (déjà qualifiée) 2-0. Un gain qui ne les empêchera pas de finir bon dernier du groupe.
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Un mois après cet échec qui fait mal pour un pays encore terrorisé par les cartels de drogue, Andrés Escobar se fera assassiner le 2 juillet 1994. L’homicide a lieu sur un parking d’un bar de Medellín. Son meurtrier, Humberto Muñoz Castro lui a asséné 12 coups de feu en criant pour chaque balle tirée : « goal !!!».
Bien que n’ayant jamais été totalement prouvé, Castro a été engagé par la pègre locale qui avait parié d’importantes sommes d’argent sur la sélection nationale. Un an après la mort de Pablo Escobar, les malfrats étaient encore en place à Medellín. Si la Colombie avait enfin vaincu son plus grand ennemi, le pays n’en avait pas fini avec le crime. Rappelons que la paix avec les FARCS n’a été signée que cette année (et invalidée par référendum il y a quelques semaines).
Lors de l’enterrement de Andrès Escobar, plus de 80 000 personnes se sont rassemblés dans les rues de la célèbre ville colombienne. Les habitants ont ainsi perdu en 1994 à nouveau une idole. Il ne faisait pas bon de s’appeler Escobar durant les 90’S.
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