Oyez, oyez fans de comics en tout genre! Toujours en forme? J’espère en tout cas! Aujourd’hui, on va parler d’un « roman graphique » avec comme sujet principal un duo que vous connaissez très bien celui du Batman et du Joker. Actuellement sous les feux des projecteurs, le clown prince du crime va jouir d’une adaptation cinématographique rien qu’à lui. Prévu pour l’année prochaine, le rôle principal sera campé par Joaquin Phœnix. C’est donc le moment idéal pour sortir une nouvelle adaptation de la relation entre le Batman et le Joker. Je vais donc vous parler d’une histoire sortie le 26 octobre (au moment où j’écris ces lignes, merci encore Urban de nous l’avoir envoyé en avant-première) qui réinvente l’icône que représente le Joker, je veux bien sûr parler du comics qui a/va faire couler beaucoup d’encre: Batman White Knight (dispo ici).
Batman White Knight … Drôle de titre n’est-il pas ? On connaissait le Dark Knight sous les traits de Batman, mais qui peut bien être ce chevalier blanc ? Pour les fans des films de Christopher Nolan, je vous le dis tout de suite, ne vous attendez pas à voir Harvey Dent aka Double Face en tant que chevalier blanc. Laissons la trilogie de Nolan de côté et cherchons l’originalité s’il vous plaît (Bien qu’il y ait quelques parallèles avec Harvey, mais vous le verrez par vous même …). Vous voyez, je n’ai même pas encore parlé de l’intrigue, qu’on peut déjà supposer pas mal de choses sur ce nouveau Batman. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, parlons un peu des auteurs, je vous prie (car ce serait un affront de ne pas parler de ce qui semble être un futur chef-d’oeuvre sans présenter ses créateurs). J’attends donc de votre part un tonnerre d’applaudissements pour l’artiste de Batman White Knight : Sean Murphy !
Sean possède lui aussi cette double casquette de scénariste et de dessinateur. Sa première passion concerne pourtant l’art du dessin, il fait ses premières armes au sein de plusieurs écoles la Pinkerton Academy, la Massachusetts College of Art et le Savannah College of Art and Design. En parallèle de ses études, il travaillait déjà pour le monde du comicbook pour l’éditeur Dark Horse (réalisant quelques planches sur Star Wars). Après avoir terminé ses études, il a travaillé sur un bon nombre de projets, notamment pour le cinéma et les jeux vidéo, mais surtout pour son premier grand amour le comics. En plus d’avoir travaillé pour des grands noms comme Marvel et DC (avec lequel il signera un contrat d’exclusivité), il remportera quelques prix, certains en solo en tant que scénariste et dessinateur(Off Road récompensé par l’American library association award) et d’autres en duo en tant qu’illustrateur (The Wake où il obtient le Eisner Award du meilleur dessinateur pour une série limitée en collaboration avec Scott Snyder, qui lui obtient le titre de meilleur scénariste). Au cours de ses divers travaux et collaborations, on peut voir qu’il a su parfaire ses compétences en termes de réalisation d’histoire et d’illustration, et cela bien avant la réalisation de Batman White Knight!
Maintenant que les présentations sont faites, revenons à White Knight. L’histoire se situe dans un elseworld (un univers qui ne se déroule pas dans la continuité principale de chez DC). Il fait actuellement partie du DC BLACK LABEL le tout nouvel imprint de DC ayant pour vocation de regrouper et proposer des récits plus matures et plus sombres aux lecteurs. Sean Murphy fait le choix de créer un Joker un peu différent de celui qu’on avait l’habitude de connaître. Sa véritable identité est connue de tous, et il n’a jamais pu être réellement accusé de meurtres, faute de preuves tangibles.
Le Joker de Sean Murphy en plein débat avec Batman
On commence donc l’histoire avec une énième course-poursuite entre Batman, ses acolytes (Nighwing et Batgirl) et le Joker. On retrouve un Batman « très » extrémiste dans sa méthode d’agir ne prenant pas particulièrement en compte les dégâts qu’il pourrait causer à son entourage (civils compris) et qui semble obnubilé par le Joker. Lorsqu’ils se retrouvent face à face dans une usine désaffectée qui produisaient des médicaments aux effets secondaires inconnus Bruce Wayne pète littéralement les plombs (mais toujours avec son calme naturel si vous voyez ce que je veux dire) et force (le mot est faible) le Joker a ingurgité une grosse quantité de ces cachets devant les yeux du GCPD qui ne lève pas le petit doigt. Le Joker perd conscience et se réveille non pas fou comme à son habitude, mais en tant qu’homme guéri ayant recouvré sa santé mentale en utilisant l’intelligence du Joker non pas pour faire le mal, mais pour protéger Gotham. Et de quelle manière me direz-vous ? Et bien en montrant à sa ville qui sont les véritables méchants c’est-à-dire le GCPD, les vigilantes et surtout Batman en décidant de les poursuivre en justice.
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Le GCPD et les acolytes de Batman en tant que spectateurs
Là où on pourrait se dire que ça pourrait être tiré par les cheveux, il n’en est rien. Murphy au travers des dialogues des personnages et notamment ceux de Jack Napier (véritable identité du Joker) arrive à nous faire percevoir le chevalier noir d’une autre manière qui aurait pu nous sauter aux yeux bien avant et qui est bien évidemment transposable au(x) autres Batman qu’on connait déjà. Juste une question qui devrait vous mettre la puce à l’oreille : Qui paye pour les dégâts causés à la ville de Gotham et à combien s’élèvent-ils ? Bien entendu la réponse vous sera apportée lors de votre lecture. Et je pense que la réponse saura vous surprendre. Mais Napier ne fait pas que cela, en mettant son intelligence à la disposition de la communauté afin de régler les principaux problèmes politiques, économiques et sociaux qui touchent Gotham il arrive à apporter une plus-value plus que non négligeable quant à la lutte du crime et au bien-être du gothamites moyen. Murphy a vraiment réussi à mettre en exergue des points qui nous étaient (à nous lecteurs) peut être passés sous le nez lors de nos précédentes lectures. Il nous pousse même à prendre parti indirectement tout au long de cette épopée au travers des idées qui sont défendues par l’ex-Joker (malgré les moyens un peu extrêmes qu’il utilise) qu’on ne peut qu’être d’accord avec lui.
Le “chevalier blanc” entre en action
Du côté graphique Murphy, qui est aussi au dessin, est accompagné de l’illustrateur Matt Hollingsworth avec lequel il a déjà travaillé sur les séries The Wake pour DC/Vertigo et Tokyo Ghost pour Image Comics. Ce duo nous offre une œuvre de « toute beauté » du point de vue visuel. Selon moi c’est exactement ce à quoi un comics sur le Batman ou le Joker devrait ressembler : des couleurs sombres, une tension de mal-être constante et palpable, avec un style proche de Killing Joke avec Brian Bolland en dessinateur ou des dessins de Greg Capullo avec la série New 52. Et c’est ce que White Knight arrive à nous retranscrire avec brio, je trouve aussi que l’édition présentée par urban est de très bonnes qualités en termes de retranscription nous permettant de plonger complètement dans cette aventure (sans vous parler des batmobiles dessinées qui sauront toucher les plus nostalgiques d’entre vous). Pour information, à l’occasion de la sortie du comics deux éditions sont parues l’une « lambda » en couleur (celle dont je vous parle actuellement) et une autre en noir et blanc qui est un un peu plus cher cependant, mais qui vous permettra, je pense d’avoir une vision plus précise du travail de Murphy.
Un avant goût des batmobiles avant de vous laisser – Merci Murphy et Hollingsworth
Comme vous l’aurez compris je pense que, comme le dit Urban Comics, que cette histoire deviendra un incontournable des aventures du chevalier noir (à l’instar du The Dark Knight Returns de Mark Millar), s’inscrivant comme une réinvention du héros et de celle du Joker (et de bien d’autres personnages vous le découvrirez bien assez tôt, je pense à Jason Todd justement … mais chut !). Si vous souhaitez partager votre avis sur le Batman de Sean Murphy, il est disponible juste ici en couleur et juste là en noir et blanc (qui est d’ailleurs déjà en rupture de stock au moment où j’écris ces lignes). Je vous souhaite donc de très bonnes lectures.
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