Annoncé comme l’un des blockbusters de l’été, Instinct de Survie (The Shallows) n’est au final qu’un piètre film de surf avec du requin. Mais qu’est ce qu’est allé faire Blake Lively dans le film de Jaume Collet-Serra ?
Depuis la saga des Dents de la Mer créée par Steven Spielberg au siècle dernier, aucun film sur les requins n’a été en mesure de succéder à l’original. Peur Bleue, Shark 3D ou bien encore The Reef n’ont été que des nanars vite oubliés. Plus proche de la parodie, Sharknado avait fait sensation par sa débilité et avait très bien marché sur les services de VOD.
Pas effrayé par le défi imposé, le réalisateur espagnol Jaume Collet-Serra se décide donc de réaliser ce survival en eaux troubles baptisé The Shallows et bizarrement traduit par Instinct de Survie. Retour donc vers l’effrayant après un triptyque de films d’action avec Liam Neeson plus ou moins oubliable (surtout Night Run). L’espagnol avait en effet été découvert par le très bon film d’horreur Esther. Pour interpréter, la pauvre surfeuse en détresse qui d’autre que l’actrice américaine Blake Lively. En pleine gloire ces derniers temps, elle avait fait sensation au dernier Festival de Cannes pour sa montée des marches enceinte, mais aussi pour son rôle dans Café Society de Woody Allen. Possédant tous les archétypes de la surfeuse, Collet-Serra a dégoté avec Blake Lively, la proie idéale pour un requin affamé.
Pour ce film de 1 h 27, le réalisateur nous épargne d’une intro trop longue pour nous plonger directement sur la scène du crime : une plage paradisiaque de la côte mexicaine. Instinct de Survie débute comme un film de surf. Leash à la cheville, Blake Lively part surfer sur un spot secret découvert par sa mère terrassé par la maladie. Les amateurs de surf vont adorer cette première partie. Malgré quelques petites incohérences que seul le spécialiste verra, le début du film est plutôt un bel hommage au sport de glisse. S’inspirant des nombreuses vidéos de surf qu’on peut admirer sur YouTube, Jaume Collet-Serra arrive bien à retranscrire la joie de rider des vagues parfaites. Pour la petite histoire, Blake Lively est doublée par la pro Isabella Nichols (actuellement 20e sur le CT). Le visage de l’actrice a ensuite été posé en postproduction (assez grossièrement d’ailleurs).
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Si ça partait plutôt bien, la suite avec l’arrivée du grand requin blanc va malheureusement couler tout le potentiel de ce film. Si la première apparition du squale est réussie, les suivantes le sont beaucoup moins et sont beaucoup trop prévisibles pour nous effrayer. Car c’est là tout le problème d’Instinct de Survie : il ne fait absolument pas peur. Sans suspens, le réalisateur ne se rattrape même pas par des jump scares qui sont bien trop rares et franchement ratés.
Peu effrayant, Instinct de Survie va plonger dans le ridicule. Blessée et se réfugiant sur un rocher suite à la première attaque du prédateur, Lively va faire la connaissance d’une mouette. Va s’en suivre une relation entre la surfeuse et l’animal affligeante. Multipliant par la suite les clichés et les incohérences, le réalisateur noie son film dans un flot d’absurdités.
Au final, Instinct de Survie n’est pas l’héritier annoncé des Dents de la Mer et est un raté comme tous les films de requins précédents. Après le dramatique Night Run, Jaume Collet-Serra s’enfonce un peu plus dans le nanardesque. On a par ailleurs de la peine pour Blake Lively qui ne méritait pas ça. Pour les fans de surf, on vous conseillera plutôt d’aller voir The Endless Summer, film de 1966 ressorti en salles cet été.
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