On a interviewé Theo Epstein, l’homme derrière la victoire en World Series des Chicago Cubs synonyme de la fin du Billy Goat Curse.

L’été dernier, les Chicago Cubs ont réussi un véritable exploit. Menés 3-1 par les Cleveland Indians, ils ont gagné 3 matchs de suite dont un Game 7 bouillant dans l’Ohio. Avec cette victoire, la franchise de l’Illinois s’est offert un premier titre en 108 ans. Cerveau de ce succès et arrivé dans la franchise en 2011, Theo Epstein, le Président des Opérations Baseball a répondu à nos questions. Les Chicago Cubs sont nommés pour les Laureus World Sports Awards 2017 en tant qu’équipe de l’année avec notamment les Cavs, le Portugal et le Real Madrid.

La Sueur : Qu’est-ce que cette victoire en World Series a représenté pour vous et votre équipe ?
Theo Epstein : La victoire en World Series représentait tellement pour nous tous, car elle nous a permis de nous sentir connectés à quelque chose qui nous dépassait. On s’est sentis connectés à l’histoire, connectés à nos fans, connectés les uns aux autres. C’est particulier de pouvoir jouer même un petit rôle dans cette aventure qui a rendu tellement de gens heureux. C’est un sentiment et une réussite qu’il faut chérir.

LS : Qu’est-ce que ça représentait pour les fans des Cubs, qui ont attendu 108 ans pour voir cela ?
T. E. : Quand le dernier retrait a été enregistré, les supporters ont ressenti de la joie, du soulagement et une forme de rédemption. Ils ont repensé non seulement à toutes les fois où l’on avait essayé, toutes les fois où l’on avait manqué de peu, mais aussi aux personnes auxquelles ils tiennent et avec qui ils ont partagé ces expériences, y compris ceux qui n’étaient plus là pour voir cet ultime triomphe. Les supporters des Cubs ont eu une longue, mais tortueuse histoire d’amour avec cette équipe, pendant plus d’un siècle. Le Championnat a juste apporté la fin heureuse de contes de fées qu’il manquait à cette relation. Et c’est même mieux encore, puisqu’il n’y a aucune raison que ce soit la fin de l’histoire.

LS: Qu’est-ce que vous avez personnellement ressenti au cours de ces sept matchs ?
T. E. : J’ai eu l’impression de mourir trois fois durant le septième match seulement. On était tous sur une montagne russe émotionnelle : il y avait à la fois de la fierté, de la reconnaissance et des attentes pleines d’espoir dans les bons moments, mais aussi de l’horreur, du déni, et du regret dans les pires moments. Au final, on était juste reconnaissant et humble de se retrouver du côté des vainqueurs de World Series réellement spéciales.

LS: Qu’est-ce que vous avez pensé lorsque les Cubs étaient menés 3 à 1 ? Pensiez-vous que vous pouviez encore gagner ?
T.E.: Ce qui peut être surprenant c’est, qu’à ce moment-là, la plupart d’entre nous, y compris les supporters, étions encore optimistes quant à nos chances de gagner. Nous savions que notre équipe était talentueuse et unie, et savions aussi comment nos jeunes joueurs ont cette capacité à se dépasser dans ces moments difficiles.

LS: Au début de la saison, pensiez-vous que les Cubs pouvaient être champions ?
T. E. : Nous savions que nous avions l’équipe la plus talentueuse de la ligue, et nous savions que le club-house était rempli de gens de caractère, de joueurs travailleurs qui avaient le groupe à cœur. Ce que nous ne savions pas c’était quelles épreuves nous allions devoir traverser durant la saison, et, plus important encore, comment nous allions affronter cette adversité. On était impatient de commencer cette aventure, et on avait réellement la sensation d’avoir une opportunité de faire quelque chose de spécial.

LS: La réussite de votre équipe a eu un rayonnement mondial, est ce que cela vous a surpris ?
T. E. : Je savais que notre équipe était attrayante pour un public fan de baseball. Nous avons joué avec passion, fun, énergie et intimité. Nos joueurs s’appréciaient et ça se voyait. Ils aimaient aussi jouer de la façon dont un enfant aime pratiquer son sport. C’est quelque chose que les fans ressentent et apprécient. J’ai était surpris d’apprendre que notre histoire soit devenue si populaire et ai même touché un public qui traditionnellement ne regarde pas le baseball. Je pense que ça montre que l’attractivité du sport, lorsque plein de drame et de joie, est véritablement universelle.

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LS : Vous avez été nominés pour les Laureus World Team of the Year, par un jury comprenant quasiment 2,000 médias mondiaux. Qu’est-ce que ça représente pour vous et pour l’équipe ?
T. E. : Nous sommes honorés que le jury de médias internationaux ait choisi de nominer les Cubs pour le World Team of the Year Award, surtout lorsqu’on sait qu’il est exceptionnel de décerner ce type de récompense à une équipe de baseball. En un sens, ça fonctionne bien. Nos joueurs fournissent aux médias une histoire convaincante à couvrir, dont le développement a pris 108 ans ; en retour, les médias ont récompensé l’équipe en les nominant pour une distinction reconnue.

LS : Vous êtes arrivé chez les Cubs en 2011, en tant que Président des Opérations Baseball. Comment caractériseriez-vous ces 5 années ?
T. E. : Faire partie du développement des Cubs, qui sont partis de rien et sont montés jusqu’au niveau qu’ils ont actuellement, 5 ans après, a vraiment était une expérience formidable. Nous avons réellement été soutenus par les propriétaires, qui ont été patients, alors que nous avions une vision à long terme et que nous essayions de construire une organisation saine et robuste qui pourrait générer une réussite soutenue. Nous avons été transparents avec nos supporters sur notre vision à long terme et ils nous ont récompensés avec de la loyauté et aussi de la patience. On ne faisait qu’un derrière une vision collective concernant le potentiel des Cubs, et on a travaillé avec assiduité, passion et stratégie pour en faire une réalité. Au final, les moments difficiles ont rendu la récompense finale encore plus douce pour ceux qui avaient gardé espoir.

LS: Quels joueurs selon ont été primordiaux au succès des Cubs ?
T. E. : Anthony Rizzo est notre jeune leader vétéran et il a grandi en même temps que l’équipe durant ces 5 dernières années. L’émergence de nos jeunes joueurs ces deux dernières années a aussi été essentielle : Kris Bryant, Kyle Schwarber, Addison Russell, et Javier Baez. Les vétérans accomplis que sont Ben Zobrist, David Ross, Dexter Fowler et Jason Heyward ont aidé à montrer aux jeunes joueurs comment gagner. Enfin, nos lanceurs, menés par Jon Lester, Jack Arrieta et Kyle Hendricks, ont vraiment supporté cette équipe tout du long.

LS: Dans la catégorie Laureus World Team of the Year, vous faites face aux Cleveland Cavaliers, qui ont eux aussi attendu leur réussite pendant un certain temps. Qu’est-ce que vous pouvez dire d’eux ?
T. E. : J’ai beaucoup de respects pour les Cavaliers, et le talent et leadership de LeBron James. Grâce aux World Series, je n’ai aussi que de super souvenirs de Cleveland !

LS : Est-ce que le Curse of the Billy Goat est bien mort désormais ?
T.E. : Oui. Le Curse of the Billy Goat est bien mort. J’en suis sûr, car notre premier repas après les World Series était un agneau rôti.

Un grand merci à Laureus et à Pauline pour cette interview.

https://youtu.be/GqyKx13S5tw

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