La Sueur a interviewé le GOAT français ultime au poste de gardien : la légende Thierry Omeyer

Troisième et dernière entrevue avec les stars de l’équipe de France de Handball. Après Luc Abalo et Daniel Narcisse, rencontre cette semaine avec Thierry Omeyer, le gardien des bleus en poste depuis maintenant 1999, année de sa première sélection. Élu meilleur gardien all-time en 2010, Omeyer est l’une des figures emblématiques du handball français et mondial. On a pris un moment pour discuter avec lui des Jeux olympiques de Rio, mais surtout de son poste très à part.

 

L’équipe de France a effectué un important travail physique en début de préparation. Du fait de ton poste est-ce que tu as subi la même charge de travail ?
Oui, j’aifait la même chose que mes coéquipiers. Je pense que c’était important d’avoir un travail de fond. Plus on va avancer dans la préparation et plus j’aurais des exercices spécifiques.

Selon toi, dans quel l’état est l’équipe de France après cette 5e place à l’Euro ?
L’état d’esprit est très bon. On est complètement tourné vers les JO avec pas mal de temps pour les préparer. L’Euro est derrière nous maintenant, on l’avait déjà digéré avec le stage qu’on a effectué tous ensemble en avril.

Comment vois-tu ces Jeux olympiques ?
On va déjà se concentrer sur cette phase de groupe qui sera difficile avec des équipes comme la Croatie ou le Qatar. Dans un tournoi olympique, le plus important est la seconde phase avec surtout le quart de finale qui est le match clé pour pouvoir chercher la médaille.

Vous avez gagné les deux dernières médailles d’or. Il y a une en particulier que tu préfères ou pas du tout ?
Je n’ai pas vraiment envie de faire de comparaisons. Ce sont deux excellents souvenirs, la médaille olympique est un événement qui te marque pour toute la vie. En 2012, il y avait  la  famille et les amis dans la salle, c’était vraiment spécial.

Qu’est ce que ça te fait d’être le meilleur gardien de tous les temps (élu à ce titre en 2010 par l’IHF) ?
En fait, je n’y pense pas vraiment. Je me concentre plus sur les compétitions qui arrivent avec les JO. Je ne regarde pas les titres individuels. Ce sont des choses qui font plaisir quand tu les reçois, mais j’ai toujours fonctionné en me concentrant sur les nouveaux défis qui viennent à moi.

C’est donc juste du bonus pour toi ?
Oui un peu. Après c’est bien quand tu es distingué sur le moment, mais ma carrière n’est pas totalement finie et j’espère encore pouvoir gagner quelques titres.

Interview Thierry Omeyer 2 

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Tu t’es fixé une date de fin de carrière ?
Non pour l’instant je continue à prendre un maximum de plaisir à l’entraînement et pendant les matchs. Je me sens très bien physiquement, je profite de chaque instant et on verra jusqu’où cela va me mener.

Parlons plus spécifiquement du poste de gardien. Comment ça se passe d’un point de vue mental lors d’un match ?
C’est un poste difficile, car tu ne vas jamais finir la rencontre avec 0 but encaissé. Il faut donc passer outre et se relever après chaque but prit. Il faut être très fort mentalement et essayer de jouer avec les tireurs en prenant l’ascendant psychologique. Dans un match, il faut tout tenter pour les faire douter afin qu’ils perdent leurs moyens.

Vous avez une moyenne d’arrêts très faible par rapport à d’autres sports comme le foot ou le hockey sur glace. Quel donc ton sentiment quand tu réalises une parade ?
Forcement tu as de la satisfaction, mais il faut rapidement passer à la suite. Au handball quand tu fais un arrêt, il faut te projeter vers l’avant. Sur un match, tu sais que tu as entre 50 et 60 tirs, il faut donc avoir le meilleur ratio possible. Il y a des moments plus importants que d’autres dans une rencontre comme lors les débuts de matchs ou durant le money time où là il faut répondre présent pour mettre ton équipe sur la bonne voie.

Est-ce que tu regardes beaucoup tes stats après un match ?
Le plus important pour moi est de gagner le match. Aujourd’hui, la victoire passe par une bonne performance du gardien de but qui est devenue une grosse partie du résultat d’une équipe. J’essaye de construire match après match. Quand je fais une mauvaise partie, j’essaye de l’oublier rapidement et de me concentrer sur la suivante. Chaque match est différent, chaque match à son histoire.

Les tirs sont assez puissants au handball et vous avez peu de protections. Est-ce qu’avec toutes ces années, ça te fait toujours mal quand tu reçois des shoots ?
Non ça ne fait pas mal. Cela arrive souvent après le match d’avoir la marque du ballon sur le ventre et quelques bleus, mais sur le coup avec l’adrénaline tu ne sens rien et tu ne te rends pas trop compte… sauf peut-être une grosse balle dans la tête, mais en général cela te motive encore plus.

Interview Thierry Omeyer

Didier Dinard fait partie désormais du staff de l’équipe de France. Qu’est-ce que cela te fait d’avoir un ancien coéquipier derrière le banc ?
C’est bien, ça fait plaisir de voir qu’il a trouvé sa voie. Didier est quelqu’un de très travailleur et de très investi. C’est très sympa de retrouver un joueur qui est désormais dans un autre rôle.

C’est quelque chose que tu aimerais faire par la suite ?
Oui, j’ai commencé ma formation pour passer les diplômes, mais on verra plus tard, car je continue pour l’instant de jouer. J’aimerais transmettre ce que j’ai appris tout au long de ma carrière et notamment au niveau du poste de gardien.

Merci Thierry Omeyer, et bonne chance pour Rio.

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  1. Road to Rio – Les meilleures chances de médailles françaises

    […] que toutes les équipes rêveront d’achever. Les coéquipiers de Thierry Omeyer (notre interview ici) sont prêts pour remporter un troisième titre olympique […]

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