La renaissance de Kevin Anderson
Kevin Anderson renaît. Difficile d’y croire tant le Sud-Africain a galéré en 2016. Trois pépins physiques à l’origine de sa dégringolade au classement. Après être passé de la 10e à la 80e place mondiale en deux ans, Anderson semble redevenir la menace qu’il était.
Parce que oui, Kevin Anderson a quelque temps été une (petite) menace pour le Big Four. On se souvient notamment de son duel face à Djokovic à Wimbledon, gagné de peu par le serbe, ou encore sa victoire face à Andy Murray lors de l’US Open 2015. Gros match, où le Sud-Africain se retrouve avec des crampes en début de 4e set. Pas l’idéal quand on affronte une machine d’endurance comme Murray, pourtant Anderson a trouvé la bonne tactique : balancer des parpaings à la moindre occasion pour écourter les échanges. En tout : 81 coups gagnants et une victoire en quatre sets : 7/6 6/3 6/7 7/6 avec un petit 7/0 en sa faveur dans le dernier tie-break. Le meilleur match de sa carrière.
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Fin 2015, Anderson culmine à la 12e place mondiale, son meilleur résultat en fin de saison. Une année 2015 pleine de promesses et puis : blessures. Une au genou, puis à l’épaule et à la cheville. Le tout : en un mois. Record du monde de la poisse battu. Le reste de l’année 2016 fut blanc, ou presque. Et c’est là que 2017 arrive, et avec, un renouveau. Bon, pour tout vous dire, le renouveau n’était pas immédiat : jusqu’à fin avril et le tournoi de Barcelone, Kevin Anderson accumulait les premiers et seconds tours. Puis une demie à Estoril, un quart à Genève, un huitième à Roland Garros, idem à Wimbledon et depuis dimanche : finaliste du tournoi ATP500 de Washington.
Parlons-en de ce tournoi de Washington. Seul tournoi ATP500 programmé la semaine dernière, la capitale des États-Unis devenait donc the place to be en matière de tennis. Le tout pour préparer la tournée américaine, et de se projeter vers l’US Open fin Août-début Septembre. Tête de série numéro 15, Kevin Anderson n’a pas arrêté d’enchaîner les performances. 4 et 1 contre Jaziri, 6/3 6/7 7/6 contre Dominic Thiem tête de série numéro 1, puis victoire face à Bhambri (tombeur de Monfils, notamment). La démonstration a continué face à Jack Sock, pourtant en grande forme et vainqueur de Milos Raonic en quart de finale. 6/3 6/4 et petit tarif pour l’américain à domicile.
En finale, le Sud-Africain affrontait Alexander Zverev, une autre « partie de manche » comme dirait Mahiedine Mekhissi. Sans ménager le suspens, Kevin Anderson n’a pas pu rivaliser avec le jeune allemand, trop complet pour un joueur comme Anderson. Deux breaks concédés tôt dans les deux sets qui ont permis à Zverev de contrôler le match tout en évitant de se faire poutrer sur le service du sud africain. 0 balle de break à défendre et une victoire 6/4 6/4 pour Zverev. En ce qui concerne Kevin Anderson, il faudra vite se remettre avant d’enchaîner dès lundi à Montréal, en Masters 1000 et face à Dudi Sela.
Direction Montréal pour la crème de la crème des joueurs de tennis sur cette planète. L’occasion pour nos frenchies de passer à autre chose après leur tournoi de Washington immonde. Mais ne passons pas trop vite sur les performances de Kevin Anderson, qui rejoue à un vrai niveau. Du service, de la volée et du parpaing en demi-volée : voilà l’Anderson qu’on aime ! Pas sûr que ces adversaires potentiels sur les Masters à venir et à l’US Open apprécient autant que nous les coups du Sud-Africain… Peu importe, affaire à suivre !