Il y a des Nadal, Djokovic, Murray, Wawrinka, Ferrer, Tsonga, et il y a des Cilic. Il y a des joueurs qui transmettent quelque chose par leur jeu et par leur caractère, d’autres ne transmettent que peu de choses. Marin Cilic fait partie de cette dernière catégorie. Pourtant, le croate fait petit à petit son (gros) trou, il sera troisième mondial en ce début de semaine.

Faut se l’avouer, voir Marin Cilic jouer n’est pas la chose la plus palpitante à laquelle on a fait face. Le croate n’a pas un jeu flamboyant et son comportement timide n’attire pas les caméras vers lui. Ce n’est d’ailleurs qu’en quarts, face à Rafael Nadal, que le monde s’est rappelé que Marin Cilic savait jouer au tennis. Avant ça, le croate avait successivement éliminé Pospisil, Sousa, Harrison et Carreno Busta. Face à ce dernier, il y avait pourtant certains indices : Cilic est en forme, il est réglé et motivé. Mais une fois Carreno Busta battu, il faut cette fois affronter un autre espagnol, Rafael Nadal.

Marin Cilic n’a plus battu Rafael Nadal depuis 2009. C’était la première et dernière fois, à Pékin. Depuis, le taureau espagnol n’a cessé de dégoûter Marin Cilic, que ce soit sur dur ou sur terre battue. Et même avant le match entre le numéro 1 et le numéro 6, tout le monde était unanime : Rafael Nadal devait battre Marin Cilic une sixième fois d’affilée pour espérer retrouver son meilleur ennemi, Roger Federer. Le monde entier veut et voir un remake de la finale de l’année dernière. Normal, quel cadeau c’était. De son côté, le Suisse a une autoroute vers la finale. Le vainqueur de Cilic/Nadal devait « juste » battre Kyle Edmund en demies pour rejoindre Roger Federer. Vous voyez donc la connexion : NADAL DOIT BATTRE CILIC.

Mais Rafael Nadal est tendu. Plus expressif que d’habitude, autant sur les points et sets gagnés que perdus. Il suffit de regarder à 3:35 sur la vidéo suivante, l’explosion de joie à ce stade est rare chez le Majorquin. Si les trois premiers sets se déroulent normalement, Nadal baisse d’un cran en intensité dans le quatrième, se plaignant de douleurs à la jambe. Cette baisse d’intensité se transforme vite en naufrage physique, l’espagnol est définitivement touché à la jambe. L’impensable est donc fait : Marin Cilic a fait exploser physiquement Rafael Nadal.

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On ne va même pas détailler la demie entre Edmund et Cilic, imaginez-vous juste une correction côté coup droit. Edmund a le même style de jeu et caractéristique physique que Cilic, mais Cilic le fait juste cinq fois mieux. Passons donc à la finale ! Roger Federer a donc bien roulé sur son autoroute, aucun péage, tout va bien. En tout, il aura passé 10h sur cette autoroute jusqu’à la finale, contre 16h pour Cilic, qui a décidément ramassé un peu plus de bouchons sur son parcours.

Ce n’est pas la première fois que les deux hommes se retrouvent en finale d’un Grand Chelem. Souvenez-vous, Wimbledon 2017. Federer avait marché sur un Cilic en détresse qui avait alors les pieds un peu trop sur terre, à tel point qu’il souffrait d’ampoules. Ampoules au pied et ampoules à la tête, le Croate avait fondu en larmes en plein match, frustré et visiblement conscient qu’il se chiait dessus. Et bien le match a commencé sur ses mêmes bases, avec un premier set éclair en faveur du Suisse. Puis, Marin Cilic s’est réveillé pour nous offrir une vraie opposition. Malgré tout, Roger réécrit l’histoire pour la 20e fois et soulève son 20e trophée du Grand Chelem. Définitivement légendaire.

Contrairement à Wimbledon 2017, Marin Cilic sort de l’Australian Open 2018 avec les honneurs. Plus que tout, nous commençons à nous mettre dans le crâne qu’en six mois, Marin Cilic a participé à deux finales de Grand Chelem. On récapitule : 6 mois, deux finales de Grand Chelem, 3e place mondiale. Comptons dorénavant un peu plus sur Marin Cilic.

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