C’est à Monte-Carlo qu’est lancée chaque année la saison sur Terre-Battue chez les hommes. Souvent, ce tournoi est indicateur de l’état de forme des favoris à Roland Garros. Pourtant aujourd’hui, les indicateurs s’affolent : dans ce tournoi de lancement, que s’est-il passé ?

ATTENTION, CHUTE DE TÊTES DE SERIE

On ne peut le contester, cette année de tennis est particulière. Avant le tournoi de Monte-Carlo, Andy Murray et Novak Djokovic, les deux premières têtes de séries étaient au repos. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la rentrée a été compliquée. Andy Murray s’est arrêté dès son deuxième match face à Albert Ramos-Vinolas en 3 Sets. Novak Djokovic, lui, a bataillé sévère, mais s’est imposé face à Gilles Simon (pourtant peu étincelant sur ce début de saison) et Carreno Busta (qui est en feu depuis début 2017). Même si le Djoker était toujours présent dans le tableau à l’issue des huitièmes de finale, c’est son jeu en lui-même qui pose problème : le Serbe est en danger !

Quand est-il de Wawrinka, tête de série numéro 3 ? Après une victoire en 3 sets face à Vesely, le Suisse s’est incliné face à Pablo Cuevas (tête de série numéro 16), solide sur Terre Battue. Berdych n’a pas convaincu non plus en passant deux tours avec difficulté face à Kuznetsov et Haas. Puis, face à Cilic, le Tchèque a dû s’incliner logiquement 6/2 7/6.

Et enfin, les deux dernières mentions sont pour Jo-Wilfried Tsonga et Grigor Dimitrov. Le premier était de retour après la naissance de son fils, et a perdu en 3 sets face à Mannarino. Le deuxième est en train de perdre les pédales depuis sa défaite au troisième tour de l’Indian Wells face à Jack Sock. Depuis, Dimitrov totalise trois défaites dès l’entame des tournois. Indigne de son niveau de jeu affiché début 2017, mais aussi des espoirs qu’on avait placés en lui.

LES SURVIVANTS 

Au final, ça donne quoi tout ça ? En quarts de finale s’affrontaient Ramos-Vinolas/Cilic puis Pouille/Cuevas dans la partie haute. Ces deux matchs ont été disputés : trois sets et un suspens intense. Ramos-Vinolas a crée la « surprise » face à Cilic en trois sets, et Pouille s’est lui aussi imposé en trois sets face à Cuevas.

Dans la partie basse, on a eu droit à Djokovic/Goffin et Schwartzman/Nadal. Nadal s’est imposé « logiquement » en deux sets, retrouvant peu à peu la domination qu’il a connue il y a quelques années sur Terre Battue. Et Djokovic….. Ouvrons le dossier Djokovic : après avoir galéré face à Simon et Carreno Busta, le Serbe affrontait David Goffin, un ton au-dessus des deux précédents joueurs. Vu le niveau de jeu de Djoko, on voyait gros comme une maison une élimination face au Belge. Le premier set est venu dans la poche du Belge (6/2). Comme d’habitude, Djokovic a réagi en prenant le deuxième set (3/6) et le troisième et dernier set a vu le jeune Belge battre le Serbe (7/5). Clutch le Goffin, et pourtant on l’a connu en difficulté au moment de conclure !

SUR LE MÊME SUJET :

LES DEMIES 

Voici donc les demi-finalistes : Ramos-Vinolas/Pouille et Nadal/Goffin. Surprenant, n’est-ce pas ? Nadal mit de côté, les 3 autres challengers ne comptaient que 3 demi-finales de Masters 1000 à eux trois avant Monte-Carlo. Dans le premier match opposant Pouille à Ramos-Vinolas, le Français a craqué dans le troisième set, payant ses efforts défensifs tout le long du match. Ramos-Vinolas s’envole donc vers sa première finale en Masters 1000 (6/3 5/7 6/1).

Nadal/Goffin est une affiche inédite sur le circuit ATP. Quel dommage de n’avoir pas plus vu ces deux joueurs jouer ensemble tant les deux sont agréables à voir jouer. David Goffin avait tellement bien commencé son match, menant 3-2 dans le premier set avec un break en poche. Pensant mener 4-2 après une balle trop longue de Rafa Nadal, l’arbitre en a décidé autrement et a donné à tort le point à Rafa. Cet évènement a fait sortir du match David Goffin, qui s’est ensuite incliné 6/3 6/1. Dur.

LA FINALE 

La finale opposait donc deux Espagnols : Albert Ramos-Vinolas, agréable surprise du tournoi et Rafael Nadal, prêt pour sa decima à Monte-Carlo. Et il y a des matchs qui ont des airs de déjà-vu. Sur cette finale de Monte-Carlo on a aperçu un Nadal quasi identique à celui qui a forgé sa légende sur Terre-Battue. Revers solides, coup droit dantesque, défenses exceptionnelles, domination sans partage et incontestable. Ramos-Vinolas, pourtant très convainquant depuis le début de semaine à Monte-Carlo n’a même pas fait illusion. Au final, un score lourd : 6/1 6/3. En une semaine, Nadal n’aura concédé qu’un set face à Kyle Edmund dès le premier tour. Puis : 6/1 6/1 face à Alexander Zverev, 6/4 6/4 contre Schwartzman, 6/3 6/1 contre Goffin et donc 6/1 6/3 contre son compatriote Ramos-Vinolas.

Qui peut maintenant nier le fait que Nadal est peut-être revenu à son niveau : celui de meilleur joueur de Terre-Battue de tous les temps. On sait donc maintenant que Rafael Nadal sur Terre-Battue et dans un format à deux sets gagnants est quasi-injouable. Mais qu’en sera-t-il lorsque Murray et Djokovic retrouveront leur jeu ? Attendons aussi de revoir certains joueurs absents lors de ce tournoi, on pense à  Nishikori, Raonic, Monfils, Gasquet ou Ferrer. Les prochains tournois à Barcelone, Madrid et Rome vont nous donner des informations supplémentaires. Par Pierre

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *