Avec sa vague artificielle, le surfer Kelly Slater va tout changer

Dévoilée en fin d’année 2015, la vague artificielle de Kelly Slater continue d’étonner le monde du surf grâce à plusieurs vidéos mises en ligne la semaine dernière. La légende de la discipline — qui à 44 ans est plus proche de la fin avec un début de saison catastrophique — prépare son après carrière avec ce projet ambitieux. L’idée, beaucoup y ont pensé peut y sont parvenu, à savoir créer une vague artificielle proche de celle qui déferle en mer. À première vue, force est de constater que la vague développée par Kelly Slater est en tout point parfaite. Tubulaire et d’une hauteur de 1m50, l’onde créée par le surfeur américain fait le buzz sur la planète glisse et au-delà. Développé en secret depuis une dizaine d’années, ce projet un peu fou semble réussi. Testée par de nombreux riders pros tels Carissa Moore, Kanoa Igarashi, Nat Young, Stephanie Gilmore ou bien encore Josh Kerr, la vague de la Kelly Slater Wave Co semble satisfaire tous ceux qui l’ont ridé.

En concurrence entre autres avec WaveGarden qui a déjà construit une vague du même genre aux Pays de Galles (voir vidéo), la vague de Kelly Slater semble plus aboutie et plus puissante.

Ces nombreux projets vont en tout cas révolutionner la pratique du surf en tout point. Grâce a ce swell crée de toute pièce par l’Homme, de nouvelles perspectives s’ouvrent pour la discipline : Jeux olympiques, grandes métropoles, nouveaux adeptes… le surf va radicalement évolué dans les prochaines décennies. Le futur est en marche pour le meilleur et pour le pire !

 

Du surf au cœur des villes

Les piscines à vagues vont révolutionner la pratique du surf. Plus besoin d’aller sur la côte atlantique, on prendra désormais le RER avec son shortboard sous le bras. C’est en tout cas ce qu’on pourra faire dès 2018 avec un nouveau projet de WaveGarden en banlieue parisienne. Ce nouveau spot sera situé à 30 minutes de la capitale (l’endroit exact n’est pas encore choisi). Les parisiens pourront surfer une vague parfaite et glassy de 1m50 environ. Paris ne sera pas la seule grande ville à disposer d’une vague artificielle. En Allemagne, Berlin et Munich sont sur les rangs. Sport très populaire outre-Rhin, le surf pourrait littéralement décoller dans les grandes villes allemandes. On compte en effet des surfeurs par milliers en Allemagne, obligés de venir soit en France soit au Portugal pour pratiquer leur discipline favorite. D’autres projets sont aussi à l’étude à Moscou, Porto, Seattle ou bien encore Melbourne. Ces nouvelles waves pools seront peut-être un excellent moyen de lutter contre la surpopulation des spots comme c’est le cas en Australie, mais aussi en France.

SUR LE MÊME SUJET :

 

Le surf enfin aux JO ?

Très dépendant des conditions climatiques, le surf n’a jamais pu véritablement candidater pour devenir discipline olympique. Présent à Sydney comme sport de démonstration, le surf s’est toujours fait recaler par le CIO. Avec le système de vague artificielle les choses ont changé et on pourrait voir débarquer Gabriel Medina and co dès 2020 à Tokyo. Le Comité d’organisation japonais est tout cas très favorable à l’entrée du surf comme discipline olympique. En concurrence avec le roller, l’escalade ou encore le karaté, le surf a de grandes chances d’intégrer le Parthénon des sports. Discipline de plus en plus suivie et pratiquée grâce à l’émergence de stars telles que Mike Fanning, Kelly Slater ou encore Jérémy Flores. La waves pool permettra d’être en parfaite adéquation avec les exigences du CIO et des médias. Pas de waiting period, vagues glassy et show au cœur de Tokyo, le surf aux JO fait déjà saliver les fans du monde entier.

 

La fin d’une époque ? 

Et dans tout ça que deviennent la magie et l’esprit du surf ? C’est la question qu’on est en droit de se poser. Discipline en communion avec la nature et possédant un esprit très particulier, certains voient le surf comme un véritable art de vivre voir comme une religion. Avec les vagues artificielles, le surf va rentrer dans une ère totalement nouvelle et plus commerciale, à l’image du ski et des usines à gaz qu’on trouve désormais dans les Alpes. Offrant la possibilité de surfer en moyenne 17 vagues par heure, le style et la façon de surfer va radicalement changer avec les waves pools. Le niveau devrait rapidement augmenter du fait de meilleures conditions d’entraînements. Les surfeurs pros pourront ainsi réaliser et maîtriser des figures complexes très rapidement. Cependant, on pourrait se diriger vers une robotisation du surf avec les mêmes tricks placés aux mêmes endroits. Avec une vague parfaite qui sera toujours identique, le hasard et la surprise n’existeront plus. On risque très vite de s’ennuyer devant notre télé.

On vous laisse avec quelques vidéos de la vague artificielle de Kelly Slater :

By P.A.P.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *