Il n’y a pas qu’en Russie que le gazon est bien taillé. Wimbledon a commencé et les jardiniers sont à fond pour que les terrains soient au poil pour voir Roger Federer y triompher ? Vraiment ? Roger ? Encore ? À voir…

On n’en parle même pas 

Dominic Thiem : Répétez après nous : Dominic Thiem, après Roland Garros, c’est niet, que dalle, 0. Il y a deux ans, l’Autrichien totalisait 59% de victoires après Roland. L’année dernière, c’était encore plus sale : 48%. Pour un joueur du talent de Dominic Thiem, c’est peu… On le dit pour vous, simples aficionados de tennis, mais aussi à vous, la #TeamParieurs. On est gentil, on vous évite de gros « WOW THIEM, TU FAIS QUOI ? DIS LE SI TU VEUX PAS JOUER, TU VAS ME FAIRE PERDRE MON COMBINE SALE MERDE » balancés sur Twitter, comme on a pu voir après sa défaite face à Sugita à Halle. Alors, respirez, prenez du recul, et ne comptez pas trop sur Dominic Thiem.
Son tableau : Il pourrait prendre Karen Khachanov au 2nd tour, et ça, ça ne sent pas bon du tout.

Les outsiders

Les gros serveurs : Chaque année c’est pareil : les Querrey, les Kyrgios, les Khachanov, les Isner, même les Karlovic, enfin bref, tous ceux qui frappent la baballe fort au service ont une chance de perturber le tableau. On ne dit pas qu’ils vont gagner le tournoi, loin de nous l’idée, mais ce sont eux qui peuvent poser des problèmes aux favoris. Vous allez voir, quand Isner va sortir Federer en trois petits sets…..

Alexander Zverev : Outsider et pas contender ? Bah ouais, logique. OK le garçon est pété de talent, et ok son jeu convient bien au gazon. Mais Alexander Zverev sort d’une blessure contractée à Roland Garros. Et puis y’a pas que ça… L’allemand a quand même fortement déçu à Roland en enchaînant les sautes de concentration et donc les matchs en cinq sets, ce qui amena forcément à se crever mentalement et physiquement. Cela s’est vu au premier tour de Halle, où il a quand même pris 6/1 6/4 face à Borna Coric. Résumons : un Zverev encore trop irrégulier pour performer en cinq sets et des questions sur sa santé physique = ouais, outsider, c’est tout.
Son tableau : Dans sa partie de tableau se trouve Kyrgios, Gulbis, Dzumhur, Marterer et Nishikori. Lequel va prendre le dessus pour atteindre les quarts ? Difficile d’affirmer que ce sera Zverev, son inconstance lui joue des tours. Est-il le meilleur parmi ces noms ? Oui, tranquille. Mais cela ne veut pas dire qu’il saura passer les obstacles.

Rafael Nadal : Depuis sa finale à 2011, Wimbledon ne sourit pas à Rafael Nadal : 2nd tour, 1er tour, 1/8ème, 2nd tour, absent et enfin 1/8ème l’année dernière face à Gilles Muller dans un match incroyable. Le poids des années se fait sentir aussi côté Nadal, qui semble de moins en moins frais en arrivant à Wimbledon après ses exploits annuels Parisiens. La preuve : cela fait maintenant trois ans que Rafa est aux abonnés absents des tournois officiels de préparation sur herbe. Il ne faudra pas non plus s’attendre à un gros Wimbledon pour Rafael Nadal, d’où son statut « d’outsider ».
Son tableau : Jusqu’aux huitièmes, c’est autoroute. Attention à Mischa Zverev (3ème tour ?) tout de même, véritable spécialiste du gazon. À noter la présence de Marco « Grande » Cecchinato qu’il pourrait affronter au troisième tour si tout se passe bien pour lui. À partir des quarts, c’est compliqué : Del Potro, Murray, Goffin, Shapovalov, Chardy ? Telle est la question, mais ces cinq noms pourraient poser problème.

Borna Coric : Son niveau de jeu à Halle était IM-PRE-SSI-ON-NANT. Tout le monde voyait Federer remporter ce tournoi, faisant ainsi du trophée de Halle son 99ème, pour aller tout droit vers sa destinée : Wimbledon 2018, aka le 100ème titre de sa carrière. Pleurs, feu d’artifice, émotion, joie, destinée dorée, que du love, coupé décalé avec la reine d’Angleterre ET BAM, NON ! NON ! Borna Coric est là pour niquer vos rêves et vos daronnes. C’est lui qui a brisé votre rêve en battant Roger Federer en finale. Alors, du moment où on bat le Maetro, on peut bien prétendre au titre d’outsider à Wimbledon, non ? Même si Coric n’est pas connu sur sa régularité, encore moins en Grand Chelem. M’enfin bon, tout est permis….
Son tableau : Tiens tiens tiens, mais qui voilà dans la partie de tableau de Roger Federer ? Si vous attendez, un rematch entre les deux hommes, rendez-vous en huitièmes. Attention, Coric devra quand même écarter de sérieux adversaires dans sa partie de tableau, à commencer par Daniil Medvedev (1er tour, #59) ou encore Adrian Mannarino (3ème tour, #24).

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Les contenders

Milos Raonic : Blessé, pas blessé ? C’est toujours la même question avec Raonic. Finaliste à Stuttgart face à Roger Federer, le Canadien avait convaincu en éliminant Berdych et Pouille quelques jours avant. Toujours aussi solide au service et porté vers l’avant, Milos Raonic a toutes les qualités pour briller sur gazon. Reste à savoir si sa blessure à l’épaule, qui l’a contraint à quitter le tableau du Queen’s il y a une semaine, sera de l’histoire ancienne ou non. Si c’est le cas, Raonic jouera le rôle du poil à gratter, celui du gars que personne ne veut voir de l’autre côté du court. On l’oublie trop souvent, mais Raonic a déjà atteint la finale à Wimbledon (2016, d. Andy Murray).
Son tableau : Pouille au troisième tour et Cilic en huitièmes. Il va falloir enchaîner, mais rien de mieux pour monter en puissance.

Novak Djokovic : Autant sur terre on avait du mal à céder à la hype du « Retour de Novak », là, sur gazon, y’a quand même un petit truc en plus. Il n’a disputé qu’un seul tournoi de préparation, au Queen’s, mais quel tournoi ! Dimitrov : 6/4 6/1. Mannarino : 7/5 6/1. Chardy : 7/6 6/4. Les résultats paraissent bons comme ça, à vu d’œil, mais ce qui impressionne le plus c’est la hargne qui se dégage de lui. On l’a vu en colère après avoir remporté le premier set au tie-break face à Chardy, on l’a vu haineux en finale face à Marin Cilic, enfin bref, on a vraiment revu le Novak d’avant. Et on l’a toujours dit, le niveau de Djokovic est fortement influencé par son mental, son attitude, sa hargne. Sur ces dernières semaines, on a suffisamment vu le Djokovic insupportable pour croire en un vrai retour de la bête.
Son tableau : Beau combat probable au troisième tour face à Kyle Edmund. Puis Thiem ou Khachanov en huitièmes ? Nous, on signe direct. Comme souvent, la route de Djokovic vers le titre sera parsemée de sacrées embûches.

Marin Cilic : Un tournoi de préparation au Queen’s, un trophée. Et pas en éliminant n’importe qui : Marin Cilic a successivement battu Verdasco, le spécialiste du gazon Muller, le demi-finaliste de Wimbledon 2017 Sam Querrey, Nick Kyrgios et Noval Djokovic. Très très impressionnant. De quoi faire de lui LE rival de Federer ? Pourquoi pas. Après tout, l’année dernière, Marin Cilic était bel et bien en finale à Wimbledon
Son tableau : On ne peut pas faire plus ouvert jusqu’aux quarts. Sa seule concurrence jusque là : Lucas Pouille et Milos Raonic. On en a parlé, Raonic est un vrai danger, mais sur le papier, Marin Cilic semble pouvoir s’extirper du piège canadien.

Le favori 

Roger Federer : Le maestro est à la maison. Après son absence habituelle sur terre battue, les regards sont forcément braqués sur Roger. Est-il aussi incisif qu’avant la saison sur terre battue ? Côté terrain, a réalisé une préparation à son habitude : quasi parfaite. Une défaite face à un très bon Coric, mais de solides victoires face à Mischa Zverev, Kyrgios, Raonic ou encore Benoit Paire (quand tu sauves deux balles de match, même face à Benoit « gnagnagna son comportement n’est pas bon gnagnagna » Paire, ça compte). Roger est encore logiquement le favori de ce Wimbledon, mais sa domination n’est pas aussi visible que les années précédentes. Un peu moins « volant » sur le court, un peu moins puissant, Federer a quand même plus galéré que d’habitude pour battre ses adversaires. La faute au poids de l’âge ou la difficulté de reprendre la compétition ? Rien de grave pourtant, Roger Federer éclabousse le monde de son touché, de sa maîtrise et de sa grâce, comme toujours.
Son tableau : Autoroute jusqu’en huitièmes. À partir de là c’est Coric, ou gros serveurs jusqu’au bout. Et gros serveurs à Wimbledon, attention, il va falloir muscler son jeu.

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