Borna Coric est né le 14 novembre 1994 à Zagreb. Le grand public l’a découvert en 2014. Une première victoire face à Jerzy Janowicz (alors 21e mondial) en Coupe Davis mais surtout un parcours exemplaire lors du tournoi de Bâle où il élimine coup sur coup Ernests Gulbis (13e mondial), Andrey Golubev et surtout Rafael Nadal. Le monde découvrait alors le deuxième visage de la NextGen. Quelques mois auparavant, Alexander Zverev s’affichait aux yeux du monde en atteignant une demi-finale en ATP500 à Hambourg. Borna Coric ne perd pas de temps sur son rival de la NextGen et réalise donc le même exploit 3 mois plus tard à Bâle.
À 17 et 18 piges, l’avenir semblait radieux pour ces deux jeunes joueurs. Leurs parcours après leur exploit respectif n’ont pourtant pas été similaires. Le plus jeune d’entre eux est celui qui a le plus réussi. En 3 ans, Alexander Zverev est passé de la 161e (après Hambourg) à la 6e place mondiale où il inquiète constamment le big four dorénavant. En 3 ans, Borna Coric est passé de la 93e à la 61e place mondiale en atteignant au mieux la 33e position du classement ATP. Une trajectoire bien moins bonne pour Coric, mais ça ne l’a pas empêché de faire quelques belles perfs. On l’a notamment vu s’illustrer lors du Masters1000 de Cincinnati en 2016 où il élimine Benoit Paire, Nick Kyrgios et Rafael Nadal avant de s’incliner sur abandon face à Cilic. Cette année, il a remporté l’ATP250 de Marrakech et a atteint les quarts au Masters1000 de Madrid. Bon ok, ça ne casse pas trois pattes à un canard, surtout comparé à son rival allemand. Alors que Coric n’a battu que cinq membres du Top 10 en 4 ans, Alexander Zverev en a fait tomber huit en 2 ans.
Hier soir, Borna Coric a réussi a accroché un sixième membre du Top 10 à son palmarès au détriment de… Alexander Zverev. Rappelons-le, Zverev vient de gagner 2 tournois en 3 semaines, dont un Masters 1000. De son côté, Borna Coric n’a guère mieux fait qu’un quart de finale à Winston-Salem depuis son quart à Madrid. Touché au cou, il a passé un été dégueulasse en enchaînant les premiers et seconds tours. Donc si l’on compare un peu les trajectoires globales, la forme du moment, la confiance et la forme physique, tout était réuni pour qu’Alexander Zverev s’impose. Raté, Borna Coric est sorti vainqueur de leur affrontement (3/6 7/6 7/6 7/6).
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Un vrai combat d’attaque : 31 coups gagnants pour Coric, 43 pour Zverev. Outre leur jeu, c’est leur efficacité dans les moments décisifs qui ont fait pencher la balance en faveur du Croate. Alexander Zverev a eu 11 opportunités de breaker. 11, mais il n’en a convertie qu’une seule. 9% de réussite. Coric ne fait pas beaucoup mieux et breake 1 fois Zverev en ayant l’opportunité de le breaker 7 fois. 14% de réussite.
Après le match, Alexander Zverev déclare : « Je n’aurais pas dû perdre ce match ». Osé, n’est-ce pas ? Mais quand on regarde les statistiques de plus près… Il a peut-être raison. Alexander Zverev sert mieux (17 aces de plus et une première balle en moyenne plus rapide de 21km/h) et sert tout aussi proprement que Coric (même pourcentage de réussite du 1er service et même pourcentage de points gagnés sur 1re et 2de balle). L’allemand est plus agressif et domine Coric en termes de points gagnants (43-31). Peut être trop agressif d’ailleurs, le nombre d’erreurs non provoquées par l’adversaire s’élève à 58 pour Zverev contre 44 pour Coric. Au final, Zverev et Coric ont quasiment gagné le même nombre de points (151 à 148) ! Mais les trois points en faveur de Coric on fait la différence, notamment dans les 3 tie-breaks disputés et remportés par Alexander Zverev. C’est à ça que ça se joue le tennis, à 3 points sur 299.
Malgré sa saison époustouflante, Alexander Zverev n’aura jamais franchi les huitièmes d’un tournoi du Grand Chelem. Voilà le gros nuage noir qui flotte sur l’année 2017 d’Alexander Zverev. Borna Coric, lui, n’a pas encore dit son dernier mot. En battant Zverev au second tour, il réalise sa meilleure performance en Grand Chelem de l’année. Au prochain tour, il faudra quand même battre Kevin Anderson en plein renouveau. S’il s’impose, ce sera soit Lorenzi soit Fabbiano au tour suivant, tranquille. Quoi qu’il advienne dans ce tableau, il y aura des surprises !
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