Caméra d’or lors du dernier Festival de Cannes, Divines – premier long-métrage de Houda Benyamina – est la vraie sensation de cette fin août. Une plongée fascinante dans le trafic de cité en compagnie de deux jeunes filles qui ont des rêves plein les yeux. Après un été très riche niveau sorties, la rentrée commence très bien.
Au printemps dernier lors de la cérémonie de clôture du 69e Festival de Cannes, Divines avait créé le buzz grâce aux propos de la réalisatrice à la remise de la Caméra d’Or. Au moment de son discours de remerciement, Houda Benyamina avait prononcé « T’as du clito ». Une des répliques du film balancée au plein milieu d’une allocution militant pour une plus grande place des femmes dans le monde du cinéma.
Mais heureusement, Divines va bien au-delà de cette phrase. Autodidacte, la réalisatrice a voulu aller beaucoup plus loin que le simple film de banlieue qu’on peut voir habituellement. Divines, c’est le qualificatif qu’on donne haut à la main aux deux personnages principaux. Dounia et son amie Mamounia vivent au cœur d’un ghetto où règne trafic en tout genre. Désireuses d’une autre vie faite de réussite et de pouvoir, elles vont se lancer dans le business de stupéfiants en bossant pour la dealer du coin Rebecca. Leur objectifs est simple : « Money Money, Money », un rêve très capitaliste, mais qui ouvre les portes d’un Nouveau Monde.
Interprété par l’excellente Oulaya Amara (César du meilleur espoir féminin direct pour elle en 2017), le personnage de Dounia est froid, avide, mais plein d’espoirs et d’abnégations. Celui de voir un changement dans notre société et la fin d’une injustice. Elle est le reflet de cette génération battante qui évolue très vite. Magnifique dans ce rôle, Oulaya Amara est une actrice qu’on reverra très rapidement.
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Divines est par ailleurs un film profondément féministe. La réalisatrice a voulu ici montrer que la femme n’est pas une victime par nature, mais une battante capable de gérer aussi bien et même mieux qu’un homme un business de drogues. On voit à travers Dounia notamment la volonté de faire bouger les choses. De ce point de vue, Divines prolonge ce qu’on a pu apercevoir dans des films comme Mustang sorti l’an dernier.
Outre son écriture magistrale, Houda Benyamina est une metteur scène qui a déjà tout d’une très grande. Divines est un concentré de moments très forts. On ne compte donc plus les scènes puissantes, mais on retient par exemple celle où Dounia et Mamounia imaginent leur vie de rêve faite de fortune, de beaux mecs et de décapotables. Un plan séquence très inventif et mémorable.
Divines se place définitivement comme la très grosse claque de la rentrée. Plus qu’un simple film de banlieue, ce long-métrage est celui du changement. Prenant en considération les émeutes de 2005, Divines peut-être largement comparé à La Haine. Le film de Mathieu Kassovitz a trouvé en Divines son successeur.
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