Portrait, non exhaustif, d’une légende ultime de la balle orange et de la NBA. Le pivot des Los Angeles Lakers, Kareem Abdul-Jabbar.

Pourtant gigantesque en termes de taille, palmarès et impact culturel, ce bon Kareem Abdul-Jabbar est aujourd’hui un peu oublié. La faute à la retraite de Kobe Bryant, le premier titre à Cleveland de James voire même des saisons stratosphériques des Warriors.

Il est grand temps de rendre à César ce qui appartient à César.

  • 6 fois champion NBA : 1971, 1980, 1982, 1985, 1987, 1988
  • 6 fois MVP de la ligue : 1971, 1972, 1974, 1976, 1977, 1980
  • 19 fois All-star ( !!!!) : 1970–1977, 1979–1989
  • 10 fois All-NBA First Team : 1971–1974, 1976, 1977, 1980, 1981, 1984, 1986

Déjà là vous commencez à vous dire que le mec est sacrément chaud. Vous vous mettez aussi à comparez avec les différentes légendes du game : OK, le mec a un titre de MVP en plus que MJ, une sélection en plus que Bryant au All-Star Game…

Kareem Abdul-Jabbar vs Michael Jordan

On se permet d’ajouter que Kareem Abdul Jabbar est LE meilleur marqueur de l’histoire de la ligue avec 38 387 points. Un total tout simplement pharaonique qui sera très certainement impossible à battre avant 2-3 décennies. En effet, avec des moyennes en carrières de 24.6 points, 11.2 rebonds, 3.6 passes et 2.6 blocks pendant 20 saisons et 1560 matchs, il faudra se lever tôt pour l’approcher. Même un Karl Malone, pourtant exemplaire durant 19 saisons et une retraite à 41 ans se cassera les dents sur le record. Le mailman finira à 1459 points malgré une fin de carrière très décente à 40 ans.  Ainsi, Kareem prendra sa retraite à…42 ans avec une saison à 10.1, 4.5 rebonds dans une quête au Three-Peat qui échouera face aux Pistons sur le score sans appel de 4-0. Une bien triste fin pour notre cher Kareem.

Si seulement la carrière d’Abdul-Jabbar se limitait aux stats ronflantes, il n’en est rien. N’importe quel amateur de la balle orange vous parlera d’un move devenu inarrêtable chez le pivot : le skyhook. Il développera cette arme de destruction massive en fifth grade pour éviter d’être contré par des joueurs plus grands que lui. Au fil de sa carrière, le skyhook deviendra véritablement sa marque de fabrique, du bras gauche comme du droit, il pouvait vous la faire n’importe où, n’importe quand.

Si Kareem-Abdul Jabbar développa ce move c’est parce que les dunks étaient interdits à l’université. Et devinez à cause de qui ils n’étaient pas autorisés ? Dans le mille, à cause de Kareem, ou plutôt Lew Alcindor. En effet, il deviendra Kareem Abdul Jabbar, beaucoup plus tard, le 1er mai 1971, lendemain de son premier titre NBA avec les Bucks. Parenthèse close. À l’université donc, en raison d’une domination d’Alcindor jugée trop extrême au niveau des dunks (2m18 sous la toise), ils furent tout bonnement interdits en 1967. Ce n’est qu’en 1976, que l’arme de destruction massive fut de nouveau autorisée.

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3 fois champion NCAA avec UCLA, il se présente à la draft avec une place de numéro 1 assuré. Rappelons quand même que pour son premier match universitaire, il planta 56 points.

Il atterrira donc aux Milwaukee Bucks pour le début de sa carrière, bien loin du soleil californien. Rookie de l’année avec un petit : 28.8 points, 14.5 rebonds et 4.1 passes de moyenne, le mec en impose salement. Une première saison pour bien se faire la main et terminer deuxième à l’Est, pour celui qui est déjà une superstar. Les Bucks casseront la game avec le recrutement d’Oscar Robertson la suivante…Le meilleur pivot avec le meilleur meneur, dans une équipe déjà très solide. La collaboration entre les deux étoiles ne déçoit pas. Meilleur bilan de la ligue (66 victoires), record de victoires consécutives (20) et titre dès la première année. Alcindor écrasera tout : meilleur scoreur (31.7), MVP pour la première fois et MVP des Finales. Ce n’est que sa deuxième année, mais il est déjà le patron. Malheureusement ce titre sera le seul pour lui au sein des Bucks. En octobre 1974, il demande un trade, soit aux Knicks, soit aux Lakers. Il aura quand même planté 30.4 points en moyenne et 15.3 rebonds sur ces 6 saisons.

Ses quatre premières saisons du côté de LA son solide, très solide, mais le gigantesque pivot est beaucoup trop seul pour pouvoir espérer mieux qu’une Finales de Conférence (sweepé par les Blazers de Walton). En 1979, les Lakers récupèrent le premier choix de draft, jackpot ultime. Ils sélectionneront le grand, le légendaire, Magic Johnson. Le génial meneur apporte avec le showtime et les Lakers démontent tout. Une première saison couronnée d’un titre NBA (le récit complet de ces finales de légendes ici). Magic devient le leader Lakers et Kareem accepte de devenir le super-sidekick. Premier titre pour le duo magique. Cinq autres suivront. Comme écrit plus haut, le dernier run du grand échalas se terminera malheureusement par une grosse défaite en finale face aux Pistons.

Pourquoi n’est-il plus le GOAT ?

Là où il bât blesse par rapport à ce bon vieux Michael Jordan, c’est clairement au niveau des Finales. Si les deux ont le même nombre de titres avec 6 chacun, Jordan est sur un 100% et surtout, il est 6 fois (!!!) MVP des Finales. Kareem aura été présent dans 10 finales NBA pour 6 titres donc et « seulement » deux fois MVP des Finales. Magic Johnson (3 fois) et James Worthy lors du dernier titre de 1988 auront récupéré le trophée.

Kareem Abdul-Jabbar vs Michael Jordan Trophées

Également, et cela explique ces 2 titres de MVP des Finales, Abdul-Jabbar n’aura pas été à chaque fois la principale arme offensive de son équipe lors des Finales. Jordan était toujours le boss des Bulls. Quand Magic Johnson arriva dans la ligue, Abdul-Jabbar avait déjà 32 ans et il savait bien que pour durer, il devait passer le flambeau.

Meilleur scoreur all-time, 6 fois MVP (un record) et titulaire d’une ceinture noir ténébreux en skyhook l’héritage de Jabbar est énorme. Et encore, nous n’avons même pas évoqué son immense impact dans la culture populaire.

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