Tu ne me connais peut-être pas, sûrement pas, bon j’avoue y’a 0 possibilité pour que tu me connaisses ça va. Mais moi en tout cas, moi je te connais. Pourtant tu es arrivé en NBA, je n’avais même pas un an, tu as presque passé autant de temps sur les parquets, que moi sur Terre. Par où commencer ? Par quoi commencer ?
Avant d’être un basketteur, tu es un être humain hors norme, un acharné de boulot qui s’infligeait lui-même des charges de travail qu’aucun autre Homme n’approchera jamais. Tout ça dans un seul but, la recherche de la perfection toujours, quoiqu’il arrive. Tu te souviens de ce préparateur physique de Team USA que tu as rendu fou avant les Jeux ? Quand à 3h30 du matin trempé de sueur tu l’as appelé pour qu’il te rejoigne et te prépare une séance de muscu ? Il raconte même qu’il est rentré se coucher, puis est revenu au gymnase vers 11h que tu étais toujours là, en train de shooter dans ton coin. Tu es sans doute le seul basketteur au monde qui compte ses shoots à l’entraînement, près de 4heures par jour en gymnase et entre 700 et 1000 shoots réussis. Te connaissant c’est même sans doute plus 1000 que 700. Ou alors quand tu jugeais que tu n’étais pas au niveau auquel tu souhaitais être tu arrivais 3heures avant tout le monde tu te souviens ? C’est ton poto Shaq qui en parle le mieux « Il grognait, courait, faisait les mêmes gestes que s’il dribblait ou shootait… sauf qu’il n’y avait aucune balle » STRIVE FOR GREATNESS.
En tant que basketteur tu es tout autant un extraterrestre. Toi qui après avoir été élu meilleur lycéen de l’année avec une moyenne de 30,8 points, 12 rebonds, 6,5 passes, 4 interceptions et 3,9 contres décide de te lancer immédiatement en NBA sans passer par la case université. Malgré ces statistiques affolantes tu es sélectionné en 13e position par les Hornets de Charlotte, Charlotte la Caroline du Nord d’où vient ton idole.L’Histoire peut s’écrire, Jerry West avait bien flairé que tu n’étais pas comme les autres et s’était arrangé pour que tu débarques à Hollywood quitte à lâcher Vlade Divac dans l’affaire.
Quelque part je t’en veux aussi un peu. Pourquoi ? Tu sais qu’à cause de toi j’ai passé des heures tout seul devant un panier pour réussir ton fadeaway ? J’ai pris des shoots impossibles parce que tu le faisais et que je me disais alors pourquoi pas moi, sauf qu’avec moi ça faisait toujours air ball. J’ai passé des heures à te défendre devant mes potes qui répétaient sans cesse que t’étais sans doute bon, mais trop perso. Que tu pensais qu’à toi, que sans le Shaq tu n’aurais pas gagné. Pourquoi divises-tu autant les gens ? Comment ces gens ne peuvent-ils pas voir que tu es un génie ? C’est sans doute ça, être une légende. C’est aussi avoir les couilles d’aller jouer son idole en one one quitte à demander à Karl Malone de dégager, pas besoin d’écran. Toi qui a bossé pour lui ressembler et plus encore pour le surpasser, et tu l’as fait le jour où tu es passé devant lui au classement des meilleurs marqueurs de la ligue.
Entre le 6 et le 23 février 2003, j’ai 8 ans et c’est la première fois que j’entends ton nom tu enchaînes 9 matchs à + de 40 points. Neuf matchs. Je sais déjà que quoiqu’il arrive je te défendrai corps et âme, je me sens être la main du roi, et tu me le rends bien quand 3 ans plus tard tu vas planter 81 points dans le Nord sur la tête de dinosaures qui ne peuvent que baisser un genou et te proclamer roi. C’est aussi cette année-là que tu iras planter 50 points en playoffs dans l’Arizona, à Phoenix pour que du Nord au Sud ils te prêtent allégeance. Winter is coming.
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Tu ne m’as jamais lâché tu as toujours prouvé que ce que je disais était vrai. Et pour ça je te pardonnerai tout ! Absolument tout ! Ta tentative de rentrer dans le rap, K.O.B.E tu es pardonné. M’avoir fait peur en parlant de divorce avec Vanessa, tu es pardonné. Bon pour l’affaire Denver je vais faire comme si personne ne m’en avait jamais informé. Pour ta tournée d’adieu et tes performances parfois un peu… louches, tu es pardonné. Tu supportes le Milan A.C et le Barça, tu es pardonné. J’aurais aimé te voir en France, surtout que ton papa connaît bien Mulhouse, pourquoi t’es pas venu pendant le lock-out ? Bon pas grave tu es pardonné. Tes paires en mousse moches chez Adidas, on va oublier et te pardonner aussi. Pour l’échec Dwight Howard ? Plus que pardonné tu es remercié tu as mis en lumière l’incapacité de ce lourdaud à se hisser au très haut niveau.
Je te souhaite que du bonheur dans le futur, j’espère que tu ne quitteras pas trop le monde du basket, que tu continueras à pointer le bout de ton nez ici et là. Je ne souhaite à aucun de t’avoir comme entraîneur au vu de l’exigence que tu t’infligeais j’ose à peine imaginer ce que tu pourrais infliger à d’autres. J’espère aussi que tu nous enverras un héritier (le petit Russell me plaît bien je sais pas si toi aussi tu l’apprécies), mais sache que même si tu as un héritier il ne sera jamais toi, et n’aura jamais autant mon admiration. J’attends avec impatience ton discours au Hall Of Fame puisque tout le monde sait que tu y seras.
Pour finir, merci, merci pour tous les bons comme les mauvais moments je suis ravi d’avoir pu te suivre et te voir jouer. Merci de m’avoir fait vivre l’Histoire, d’avoir été mes premiers posters, mes premières chaussures de basket. Merci de m’avoir donné envie de suivre le basket, et donc de me faire écrire chaque semaine. You are the greatest.
Bien à toi, je sais que tu me liras.
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