Réalisé par Barry Jenkins, Moonlight sort en France 3 mois après sa sortie US. Un film qui aura bientôt le statut de classique.

Moonlight couvre sur trois actes (Little, Chiron et Black), le destin de Chiron, un Afro-Américain homosexuel, fils d’une mère toxicomane. On le suit ainsi de l’enfance à l’âge adulte en passant par l’adolescence.

Première chose et pas des moindres, le casting de Moonlight est impeccable. Entre révélations et acteurs confirmés dans des rôles qui nous surprennent, on est conquis. Ainsi le trio de jeunes acteurs choisi pour camper Chiron joue juste et est tour à tour touchant, magnétique et puissant : Alex Hibbert, Ashton Sanders et Trevante Rhodes. Les physiques des trois jeunes sont différents et laissent suggérer tout en subtilité les difficultés traversées par Chiron au fil des ans. On note aussi les très belles performances des « adultes » Janelle Monáe, Naomie Harris et Mahershala Ali. Un casting sans nom clinquant donc, mais avec des têtes qui marquent et des rôles qui accompagneront durablement les acteurs. Pour vous dire, ce n’est qu’après des discussions avec des confrères que j’ai noté que l’entièreté du casting était « 100% Black ». En effet, Moonlight dépasse cela.

Moonlight Ali

Sur 111 minutes, on est scotché sur notre siège devant la maestria avec laquelle Jenkins filme la jeunesse d’un homosexuel afro-américain dans les quartiers difficiles. Si vous voulez, Moonlight est la version adulte et sans filtre du tout aussi réussi Boyhood. On y voit ainsi la difficulté de grandir dans un environnement qui ne nous comprend pas et qui nous entraîne, peu importe nos choix. Malgré les épreuves, Chiron tient bon et se relève bon gré mal gré. Comme dans Boyhood, ce sont les expériences de vie qui façonnent Chiron. Comme dans Boyhood, on retient que la vie, aussi ordinaire soit-elle, réserve son lot d’épreuves. Cette fois et à la différence de Boyhood, le jeune est seul face à la vie.

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La gestion des couleurs, et les mouvements de caméra y sont magnifiques et servent à merveille le propos Moonlight. Aucun des clichés des films du genre n’y figure et la difficile question de l’homosexualité, encore plus chez les jeunes afro-américains y est traité sans tabou.

Inspiré de la pièce In Moonlight Black Boys Look Blue, Moonlight est un film important et à voir. Une quête d’identité puissante, mais surtout intelligente. Avec 25 jours de tournage et 5 millions de dollars de budget, Barry Jenkins, 8 ans après Medicine for Melancholy montre qu’avec des idées, on peut réaliser de très grands films.

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