Nerve un film sur fond d’action ou vérité bien ficelé qui fait réfléchir sur la place d’internet et des réseaux sociaux.

À l’heure où Pokémon Go est devenu un phénomène de société et où Périscope est le nouveau moyen pour s’informer en direct, un film pour ados retranscrit à merveille l’époque dans laquelle nous vivons. Avec Emma Robets et Dave Franco, Nerve se place comme la grosse surprise de cet été.

Jeunesse ultra-connectée

Nerve rentre de suite dans son sujet en se plongeant directement dans l’univers de son héroïne, Vee (incarnée par Emma Roberts, la nièce de Julia). Un monde fait de Skype, Facebook et autre Gmail. Dans cette société ultra-connectée, la nouvelle mode auprès des jeunes est une appli baptisée Nerve. Un jeu sur la base d’action ou vérité, mais sans la seconde partie. Dans Nerve, il y a deux types de profils : les joueurs ou les voyeurs. Les joueurs doivent effectuer les défis lancés par les voyeurs, s’ils réussissent, ils remportent de l’argent.

Tous ces défis sont filmés en live via les téléphones et visibles par tous les utilisateurs. Voulant briller auprès de ses amis du lycée, Vee décide donc de s’y mettre. En s’inscrivant sur Nerve, elle va relever avec Ian (Dave Franco, le frère de James) des défis de plus en plus risqués. Si c’est fun au départ, la partie va rapidement tourner au cauchemar.

Derrière ce pitch adapté pour les ados et adulescents, Nerve réalisé par Ariel Schulman et Henri Joost est beaucoup plus intelligent qu’il n’y parait. Ancré dans son époque, ce film comprend parfaitement le rapport qu’a la génération Y vis-à-vis d’Internet. Ainsi il peut être présenté comme une parfaite allégorie aux dérives du 2.0 et applications comme Périscope (qui permet de diffuser des images en direct avec son portable).

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Adapté du roman éponyme de Jeanne Ryan publié en 2012, le scénario de Jessica Sharzer (l’une des plumes de la série American Horror Story) s’intéresse également à l’influence des réseaux sociaux et de la popularité (éphémère) que ces derniers offrent. Pour être célèbre dans Nerve, on prend tous les risques au point de mourir. Un concept malheureusement très proche de la réalité. Cette production hollywoodienne a aussi le courage de voir les choses en face sur son industrie en montrant une jeunesse qui a délaissé le cinéma et la télévision. Dans l’une des scènes, la télé ne sert plus qu’à afficher les images du smartphone… Une autre époque et un autre moyen de consommer du divertissement.

Réalité virtuelle

Très acidulée, la mise en scène comme le scénario coller aux goûts des 15-25 ans. On a donc droit aux couleurs néon-fluo fortement inspirées des récentes créations de Winding-Refn, le tout sur fond de Pop US inaudible. Un univers façonné de manière à montrer que le réel et le virtuel ne font plus qu’un. En termes de rythme, le duo de metteurs en scène arrive à maintenir un certain degré de suspens fort appréciable (leur passé dans le monde de l’horreur les aide bien).

Dans un été où les productions hollywoodiennes déçoivent les unes après les autres (Suicide Squad, Indépendance Day et même Jason Bourne), Nerve se place comme l’un des meilleurs blockbusters de la saison. Apportant quelque chose de novateur, le film censé n’être qu’un produit popcorn pour 15-25 ans est au final une surprise très bien ficelée et intelligente.

Nerve (USA-1H36)
Réalisé Ariel Schulman et Henry Joost
Avec Emma Roberts, Dave Franco et Emily Meade
En salles le 24 août

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