En 2017-2018, Victor Oladipo a enfin confirmé tous les espoirs placés en lui. Retour sur une saison dantesque.

Combien de fans des Indiana Pacers auraient parié en début de saison que leur équipe serait éliminée au premier tour des Playoffs après une série héroïque face aux Cavs d’un LeBron James en mode MVP ? Combien de ces mêmes fans imaginaient Indiana finir sa saison à 48 victoires, dans le sillage d’un énorme Victor Oladipo ? Peu, tout simplement parce que la progression du jeune arrière paraît aussi inattendue que providentielle. Et pourtant, c’est bien lui qui représente l’avenir des Pacers. Un avenir certes pas aussi étincelant que les jeunes Celtics et 76ers, mais suffisant pour faire de l’État natal de Michael Jackson un cador de la Conférence Est.

Victor est un enfant de l’État du Président Harrison. Alors oui, il n’est pas né dans l’Indiana, mais dans le Maryland, plus exactement à Silver Spring. Pourtant, l’Indiana a une énorme part dans la vie du joueur de 26 ans, puisque ses 3 ans passés à Indiana University ont forgé le joueur qu’il est aujourd’hui, et lui ont d’ailleurs valu d’avoir été Drafté par le Magic en 2013, en deuxième position (derrière Anthony Bennett, c’est limite insultant). Il a  d’ailleurs passé, selon ses dires, « 3 années merveilleuses à Bloomigton (la ville où est situé le campus d’Indiana University) », 3 années qui lui ont permis de se forger une solide réputation dans le Hoosier State, et de conquérir de nombreux fans d’IU (Indiana University). Et vu la saison mutanesque qu’il a réalisée avec les bleu et or, il a définitivement validé sa place de choix dans le coeur des Indianiens (oui, on dit comme ça). 23 points, 5 rebonds, 4 passes et 2,4 interceptions (meilleur intercepteur de la Ligue) de moyenne, MIP indiscutable (désolé Clint, désolé Spencer, mais Totor était trop fort pour vous), All-Star pour la première fois de sa carrière, leader d’une des équipes les plus surprenantes de la NBA dans une série en Playoffs bien plus incertaine que les Finales NBA (oui parce que les seules personnes heureuses de voir un sweep c’est votre voisinage)… en regardant de près, la seule chose que Vicky ait foirée cette année c’est… son Slam Dunk Contest.

En même temps, la plupart des actions réalisées par l’arrière au numéro 4 ont été bénéfiques pour son équipe. En tant que leader, un rôle encore nouveau pour lui (difficile de l’être au Thunder quand votre meneur s’appelle Russell Westbrook, et concernant le Magic… il faudrait déjà qu’ils se trouvent une organisation dans le foutoir ambiant qui règne à l’Amway Center), Victor s’est parfaitement accommodé du rôle qui était jusque-là réservé à Paul George, tout en accordant une part importante au collectif, la force majeure des Pacers cuvée 2017-18. La raison ? La confiance en lui, en partie obtenue grâce à l’influence de Russell Westbrook lors de sa saison au Thunder, mais également portée par un collectif qui croyait en lui, et par des fans prêts à lui laisser sa chance, le parfait exemple étant le game-winner face aux Spurs. Alors menés 94-92, Victor prit ses responsabilités, et tenta un 3 points presque suicidaire au-dessus de la tête de LaMarcus Aldridge. Swish, 95-94, explosion de joie dans la Bankers Life Fieldhouse, merci les Texans, vous pouvez rentrer chez vous. Et encore, c’était uniquement le sixième match d’une saison qui en comporte 82.

Parce que des exemples pareils, il y en a d’autres, comme sa performance face à Denver. Il avait été l’espace d’un soir un potentiel MVP (chacun son opinion, mais si 47 points, 7 rebonds, 6 passes, 1 contre, 2 interceptions, à 53% au tir, dont 50 à 3 points, n’est pas une performance de MVP, alors je ne peux rien pour vous). Au-delà des statistiques, c’est dans la manière que sa performance s’est révélée époustouflante. Menés de 8 points à 3 minutes de la fin ? Challenge accepted. Oladipo en score 6, a été à l’origine des 8, et hop, 114 partout, tout le monde file en overtime. Denver menait 114-106, et en l’espace de sept petites minutes, les Nuggets se sont retrouvés largués 126-114, pour finalement perdre 126-116. Un run de 20 points, dans le plus grand des calmes, comme si c’était la routine. La manière au-delà des stats.

Et au final, cette réussite impressionnante, est-elle si surprenante ? En se penchant sur le dossier des Pacers, la réponse est plus proche du non que du oui. Car au final, de multiples éléments ont tendance à infirmer le côté surprenant des bleu et or, emmenés par Victor, cela va de soi.

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Premièrement, sur le plan personnel. Vic a orchestré un véritable changement physique sur l’été 2017, en perdant plus de 5 kilos, tout en renforçant sa masse musculaire. Un Oladipo plus en confiance, plus athlétique, et de retour sur ses terres, ça ne pouvait que marcher. Ah et si Vicky était athlétique selon vous, ça ne serait rien par rapport à maintenant : il est, selon son coach personnel David Alexander, « en train de devenir un mini-LeBron ».

short shorts Victor Oladipo

Ensuite, il y a le plan collectif. L’effectif des Pacers a été renouvelé à 80%. Ainsi, sur les joueurs qui composaient le 5 majeur, seuls 2 sont restés, Thaddeus Young et Myles Turner. Selon Nate McMillan, le principal changement avait été que désormais, c’était les joueurs qui s’adaptaient aux systèmes, et non l’inverse, comme avec Paul George. Faites ce que je dis, et si vous n’êtes pas content, vous connaissez la porte de sortie, en gros. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça a marché. 48 victoires donc, les rôles très vite déterminés, mais un collectif solide qui primes sur les égos personnels (on claque une bise à Tyronn Lue). Et même si Oladipo a bien plus brillé que ses camarades cette année, c’est également grâce à eux. Prenez le match face à Denver. L’issue aurait-elle été la même sans la rébellion orchestrée par Victor ? Certainement pas. Et pourtant, sans ses coéquipiers pour l’épauler, Victor aurait-il pu orchestrer tout ça ? Non, sans hésiter.

Et enfin, il y a la pression. Sur la saison 2016-2017, Indiana était attendu dans le top 4, avec un Paul George dans les discussions pour le titre de MVP. Au minimum. Cette année, les attentes étaient…faibles. 30 victoires, pas plus, les poulains avaient déjà une place de choix à la Lottery. Autrement dit, avec aucune attente par la populace (seulement 2 matchs en antenne nationale contre 12 cette année), les Pacers ont pu évoluer dans un univers bien plus sain que l’année dernière (PG attire forcément plus que Victor Oladipo)

Le fait d’avoir moins de pression a pu aider les Pacers, mais c’est justement cette année qui sera déterminante : ils seront attendus au tournant, et c’est maintenant qu’il faut confirmer.

Il est jeune, il est performant, il a un bel avenir devant lui, mais Victor Oladipo est désormais attendu ; dès son premier match face à Memphis, les regards seront tournés vers lui. Vic possède les clés de sa franchise, et il ne lui reste plus qu’à confirmer ce que le monde sait déjà : c’est une potentielle superstar dans le futur de la NBA.

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