L’arbitre siffle sur une énième faute galloise… ça y est, c’est fini ! L’inimaginable s’est produit, l’équipe de France emmenée par Marc Lievremont est en finale de la Coupe du Monde de Rugby après sa victoire 9 à 8 contre le Pays de Galles, qui partait pourtant favori.
Que ce fut difficile ! Peu de gens auraient misé sur cette équipe au lendemain des défaites contre la Nouvelle-Zélande et surtout contre les Tonga au premier tour. Certes, la victoire contre l’Angleterre a donné quelques espoirs aux supporters, mais qui aurait pensé que la France allait défier le 23 octobre, sur la pelouse de l’Eden Park d’Auckland, le monstre Néo-Zélandais. Cette septième édition se terminera donc sur une revanche : au terme d’un match épique, les Bleus avaient réussi l’exploit de battre les Blacks en quart de finale de la dernière Coupe du Monde sur le score de 20 à 18. Sans oublier, la victoire de 1999 qui reste gravée dans toutes les mémoires. Comme si cette équipe de France était devenue la bête noire de la meilleure équipe du monde en phase finale du William Web Ellis Trophy.
Une chose est sûre : les Bleus connaissent la recette s’ils veulent aller chercher leur premier sacre mondial… Malgré la victoire des Blacks sur la France au premier tour, c’est bien ces matchs qui sont dans tous les esprits à la veille du dénouement final. Tout le monde sait que l’équipe de France, peu importe le sport, n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle se trouve dos au mur, condamnée a l’exploit.
Dimanche 23 octobre : l’Eden Park accueille les supporters qui prennent petit à petit place dans les gradins. Au total, 61000 spectateurs assistent au match parmi lesquels 8000 Français prêts à pousser leur équipe jusqu’au bout, sur chaque mêlée, sur chaque contact, jusqu’à la ligne d’essai adverse.
D’un côté, les Néo-Zélandais emmenés par leur ouvreur Cruden sont sûrs d’eux. Ils viennent de balayer l’Australie et s’apprêtent à affronter une équipe de France qui ne semble pas au niveau d’un titre mondial. En face, Morgan Parra et ses coéquipiers savent que les pronostics ne sont pas en leur faveur et qu’ils doivent jouer leur meilleur rugby pour se donner les moyens d’accéder à leur rêve.
Place aux hymnes, qui sonnent le début du combat. Le traditionnel Haka « Kapa O Pongo » des All-Blacks débute.
Le XV de France décide d’avancer, organisé en V, sans lâcher des yeux son adversaire. Même la ligne médiane, dont le dépassement est pourtant interdit, n’arrêtera pas une équipe en blanc aujourd’hui qui annonce ses intentions… Quel affrontement de regard ! C’est bien sur un jour de fête, mais en quelques secondes, toutes les personnes qui regardent le match ont compris que c’était un peu plus que cela…
Les All Blacks donnent le coup d’envoi de cette finale de Coupe du Monde !
Les dix premières minutes sont clairement françaises : la défense est imperméable, les temps de jeu se succèdent, la première pénalité black est manquée… Les français ont pris le match par le bon bout. Il va falloir tenir le rythme. C’est pourtant la Nouvelle-Zélande qui ouvre réellement cette finale, en marquant un essai par Woodcock à la 14e minute. Sur un lancer en fond de touche qui a surpris la défense française, il se crée une autoroute pour aplatir derrière la ligne. Weepu se place pour transformer, il prend quelques pas d’élan… À cote !
5-0 contre le XV de France, tout reste à faire, il faut marquer !
Nouveau coup dur pour l’équipe de France. Morgan Parra voit sa finale se terminer plus tôt que prévu. KO sur un plaquage pour la deuxième fois en 20 minutes, il laisse sa place. Quelques instants après une nouvelle pénalité manquée de Weepu, c’est à l’ouvreur Black de sortir sous les applaudissements du public. Les blessures s’enchaînent, mais le score ne bouge pas. À la mi-temps, 5-0 pour la NZ. Ils n’ont pas démérité, mais les Français solidaires en défense ne laissent rien passer et profitent d’un buteur adverse en manque de réussite pour continuer à y croire.
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C’est reparti ! Plus que 40 min, le suspense est au maximum tant la première mi-temps a été intéressante et serrée. Les Blacks vont-ils finir par payer leurs efforts ? Les Bleus sont-ils capables de maintenir une défense pareille ?
45e minute : les Français sont pénalisés. C’est Stephen Donald qui va tenter la pénalité.
C’est peut-être le tournant du match. Dimitri Yachvili vient de manquer la sienne et s’il la passe, son équipe prend le large grâce a une avance qui pousserait les Français à devoir marquer un essai transforme plus une pénalité au minimum… Mission impossible ! Il prend de l’élan, tape la pénalité… Malgré la distance, la puissance semble bonne, le ballon redescend et frôle le poteau… Les drapeaux restent baisses, c’est raté ! Attention, messieurs les Blacks, à ne pas regretter tous ces points manques…
Le jeu reprend. Trinh Duc attrape le ballon, il est bon à jouer pour les Français. Il accélère, gagne du terrain… Passe pour Yachvili qui glisse… – Allez ! Allez ! C’est maintenant ! – Pour Médard maintenant qui transmet a Rougerie qui va au contact… Quelle intensité ! Le ballon ressort jusqu’à Thierry Dusautoir qui a de l’espace et qui vient aplatir à la base du poteau ! ESSAI ! La France égalise ! Et a l’opportunité de prendre la tête dans ce match…
C’est Trinh Duc qui s’y colle, et ça passe !
Nouvelle Zélande : 5, France : 7 !
L’ambiance n’est plus la même dans le stade. Les quelques milliers de Français chantent assez fort pour couvrir les supporters Blacks. Les Néo-Zélandais reprennent le jeu. C’est directement en touche. À l’image de Weepu, les Blacks sont sonnés. Ils arrivent cependant à monopoliser le cuir. Encore 30 min… Que ça va être long ! Le jeu au pied français et la bonne transmission des ballons permettent de garder le contrôle et de repousser les attaques répétées des Blacks qui ont l’impression de voir leur Coupe leur filer sous le nez…
Les Français enchaînent les temps de jeu. Les fautes néo-zélandaises ne sont pas sifflées ce qui n’arrange les Bleus. Monsieur Joubert, on joue en Nouvelle-Zélande, on le sait, mais là quand même ça dure depuis trop longtemps, sifflez !
Richie McCaw a du mal à tenir debout après les plaquages répétés des Français, un traitement de faveur, dirons-nous. Plus que trois minutes. Les secondes s’écoulent. L’arbitre décide, enfin…, de pénaliser les Blacks, mêlée introduction France. Les Bleus stabilisent la mêlée, jouent en pick and go. Les Blacks sont pénalisés. Le ballon est dégagé au-delà des limites du terrain.
Ça y est ! La France est CHAMPIONNE DU MONDE !
Être champion du monde, ce n’est pas mal. Être champion du monde contre la Nouvelle-Zélande contre la Nouvelle-Zélande au terme d’un match aussi serré, il n’y a pas de mots. Les supporters du XV de France sont déchaînés, les joueurs et le staff enchaînent les tours d’honneur. Qui aurait cru que l’histoire serait aussi belle. Et pourtant !
N’oubliez jamais, impossible n’est pas français !
L’épisode précédent sur la victoire de l’Equipe de France en Finale de la Coupe du Monde contre l’Italie ici
Celui sur la victoire de Gatlin sur Bolt aux championnats du monde 2015 est ici
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