Too Good : C’est aussi comme ça que l’on qualifierait la 4e grande collaboration Rihanna/Drake, extrait du tout dernier album Views sorti la semaine dernière (review de l’album ici). Pressenti comme pouvant déclencher un véritable raz-de-marée dans les charts mondiaux dans quelques semaines, on s’arrête donc deux minutes sur les secrets que peut bien renfermer ce son.
Au niveau musical, la majorité du morceau se base sur une ligne de percussions assez exotique, légèrement influencée par un rythme africain, voire caribéen/dancehall (certains parleront d’ailleurs « d’island vibe »). Tempo assez rapide, cette ligne de percussions présente des similarités à d’autres cartons sortis précédemment, particulièrement One Last Time d’Ariana Grande (écoutez attentivement) ou dans une moindre mesure Take Care, une de leurs collaborations précédentes.
À ce sujet, la première idée ingénieuse de ce morceau a donc été de capitaliser sur une tendance déjà visible sur le marché, à savoir : le retour sur des rythmes entraînants proches du continent africain et des îles. Des exemples ? Sorry de Justin Bieber, classifié par beaucoup comme étant à sa sortie un « dancehall–inspired track ». D’autres exemples en date incluent également Work des mêmes artistes ou encore I Know There’s Gonna Be (Good Times) par Young Thug, Jamie XX et Popcaan. Le point commun entre ces oeuvres ? Des passages ultra catchy qui leurs valent d’être parmi les chansons les plus écoutées du globe aujourd’hui (voir vues Youtube, écoutes Spotify etc…). À ce propos, début mars 2016, Sorry atteint par ailleurs la prestigieuse barre du milliard de vues sur Youtube. On note également une plus grande visibilité d’artistes tels que Wizkid ou Popcaan qui témoignent encore une fois de cette tendance de fond.
Dans un second temps, on peut constater que le morceau symbolise parfaitement l’expression sportive « On ne change pas une équipe qui gagne ». Pourquoi ? D’abord parce que les collaborations entre le canadien et la chanteuse barbadienne se sont toujours soldées par des succès commerciaux planétaires. Sur Too Good, les deux artistes remettent ainsi le couvert avec le producteur Nineteen85. Cet homme peu connu du grand public est pourtant à l’origine, avec son collègue Noah 40 Shebib, des plus grands succès de Drake : Hold On, We’re Going Home ; Hotline Bling ou encore du dernier One Dance. La présence de ce producteur sur le morceau explique ainsi ces synthés et effets sonores « planants » de cet instrumental, caractéristiques du son Drake (plus de détails ici).
À ces observations, on ajoute le fait que les deux artistes exploitent un thème souvent repris dans la plupart de leurs collaborations à succès, à savoir les relations de couple. Sur celui-ci, les deux artistes se chantent sous forme de dialogue leurs incompréhensions sur leur relation mutuelle. Dans les paroles, chacune des parties a ainsi l’impression de donner beaucoup sans recevoir en retour. On note ainsi les paroles :
Yeah, these days I don’t know how to talk to you
I don’t know how to be there when you need me
I’m way too good to you
You take my love for granted
Et c’est là également que réside toute la force de l’ensemble de leurs collaborations : des paroles facilement identifiables sur des mélodies et rythmiques très catchy. À ce sujet, leurs phrasés sont particulièrement travaillés et restent synchro avec le rythme de l’instrumental.
En conclusion, Too Good mise donc sur des formules et codes qui ont déjà prouvé leur réussite par le passé, tout en apportant une certaine fraîcheur sur le marché. Ce titre qui sera probablement lancé en tant que single par les maisons de disque devrait donc pouvoir aisément trouver son public et inonder les radios du monde entier. Affaire à suivre.
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