Certains joueurs ont besoin d’un « retour » pour briller sur le devant de la scène. Ça a été le cas pour Nadal par exemple. D’autres ont besoin de 55 retours pour retrouver leur niveau. C’est aujourd’hui le cas de Juan Martin Del Potro qui, cette nuit, a brisé le rêve de bon nombre de fans de tennis.

2009 : Juan Martin Del Potro, 20 ans, vient de battre Roger Federer en finale de l’US Open. Une performance démonstratrice de tout le potentiel contenu dans ce long corps d’1m98. Le monde entier s’excite et prend son mal en patience avant de revoir l’Argentin jouer. 2010 : Del Potro dispute une exhibition à Kooyong. Un tournoi de gala sans importance qui prendra une ampleur folle dans la carrière de l’Argentin. Lors de cette exhibition, il se blesse au poignet. Une douleur peu contraignante qui le suivra pendant des mois et qui le forcera à déclarer forfait partout où il s’était inscrit. Résultat : une année 2010 blanche ou presque.

Après quasiment un an d’absence, l’Argentin revient sur le circuit en 2011. Rien n’a changé, sauf l’efficacité de son jeu. Même si entre 2011 et 2013 il gagne 10 titres, il ne remportera pas de Masters ni de Grand Chelem, « juste » cinq ATP500. Un palmarès que beaucoup rêverait d’avoir, certes, mais un palmarès qui ne correspond au chemin tout tracé dont la presse lui prédisait. L’année 2013 se finit bien : le tournoi de Bâle dans la popoche, un quart de finale au Masters1000 de Paris et une participation à l’ATP Finals qui regroupe les 8 meilleurs joueurs sur l’année civile. 2014 partait donc sur de bonnes bases, mais le sort s’acharne : après l’Open d’Australie, la poutre argentine ressent encore une douleur au poignet. Il décide de se faire opérer en Mars 2014. Son retour ne se fera qu’en février 2016 avec au milieu une autre opération au poignet… La poisse.

Pour récapituler : un poignet, trois opérations. Difficile de revenir après ça. Mais Del Potro n’abandonne pas et revient lentement. Il ne fait plus office de favori, et son classement de 1048e en Janvier 2016 l’atteste. 6 mois moyens et une grosse perf, aux JO de Rio. Opposé à Novak Djokovic en feu, personne n’avait misé un centime sur lui. Pourtant, c’est bien Del Potro qui s’impose et fait craquer nerveusement Djoko qui fond en larmes sur le banc. Premier grand moment. Deuxième grand moment face à Rafael Nadal, en demie. À 1 set partout, les deux hommes disputent un tie-break. Pas de panique pour Del Potro, c’est le cinquième qui dispute en 5 matchs. Et puis en plus, niveau mental, c’est un des meilleurs. Au final, Del Potro poutre Nadal et s’envole vers la finale…. Qu’il perdra face à Andy Murray. Tant pis, l’important est là : Juan Martin est de retour !

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En 2017, il ne parvient pas à confirmer. Un quart de finale à Rome et puis c’est tout. On le retrouve même en train de galérer à l’ATP250 de Lyon face à Quentin Halys et Gastao Elias. Mais ça, c’était avant. Avant que les souvenirs et les sensations de l’US Open ne resurgissent. Le tournoi commence très bien : 3 tours, 3 victoires en 3 sets dont une face à Bautista Agut, tête de série numéro 11 et lauréat du tournoi de Winston Salem la semaine dernière. Intéressant, mais pas de quoi pousser mémé dans les orties. Puis, Del Potro ressort son mental légendaire pour écœurer Dominic Thiem dans le 5e set. Bon, on doit vous avouer que là on n’était pas loin de pousser mémé directement dans les orties… Parce que dans la diagonale revers, le Del Potro devait se faire bouffer puisque l’Argentin préserve son poignet gauche et ne rentre plus dans la balle. Il coupe la majorité de ses balles et envoie des balles sans vitesse lorsqu’il frappe ses revers à deux mains.

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Soit… Mais face au maestro Roger, le meilleur revers du circuit, ça allait être trop court, hein ? Eh bien non. Non seulement Del Potro a suffisamment de jambes pour contourner la balle pour se mettre côté coup droit, mais en plus, son coup droit est une arme de destruction massive. On a rarement vu Federer aussi à la ramasse sur les attaques de ses adversaires ! Idem pour le service, c’est un truc de dingue. Ca faisait combien temps que Roger n’avait pas perdu face à un droitier sans revers ? Longtemps ? Jamais ? Et que dire sur le public ? Depuis quand et dans quel stade on supporte plus un adversaire de Roger plutôt que Roger lui-même ? Il n’y a qu’à l’US Open, dans l’Arthur Ashe Stadium. Nul doute que Del Potro a su s’en servir… On vous laisse juger avec les highlights. 19 minutes de « ouf… » et de « olalaaaaa ».

https://www.youtube.com/watch?v=a9dKJAhyze0

La magie de l’US Open va-t-elle prendre une nouvelle fois ? Au prochain tour, Jean Martin De la Poutre affrontera Rafael Nadal, qui conforte sa première place mondiale. Leur dernière rencontre s’était aux JO, en demie, comme par hasard… Les deux hommes c’étaient rencontrés au même stade en 2009 dans ce même tournoi. Nadal avait pris la foudre : 6/2 6/2 6/2. Une victoire pour Del Potro le rapprocherait d’un retour au top niveau. En finale, le vainqueur de ce combat affrontera soit Kevin Anderson, soit Carreno Busta… Très très prenable. Rendez-vous vendredi à 22h sur Eurosport pour admirer ce duel de génies ! Dans tous les cas, nous, on sera contents.

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Tags US Open

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  1. Rafael Nadal à l'US Open - la chance et un 16e Majeur

    […] Federer ! On en parle de ce match face à Roger ou pas ? Bah non, on n’en parle pas, parce que Jean Martin de la Poutre est venu s’intercaler entre l’espagnol et le suisse en dominant Roger Federer en quatre sets. […]

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