Retour sur un classique du Rap US: Juicy

Aujourd’hui, on a choisi de s’arrêter sur Juicy de Notorious BIG aussi connu sous le nom de Biggie. Sorti en 1994 sur l’album Ready To die,  labellisé Bad Boy Records, il reste encore aujourd’hui un « landmark » de la culture hip-hop. Retour en arrière sur un morceau clé et une décennie phare de la culture rap.

Nous sommes au milieu des années 90, et le rap est plus que jamais une forme d’expression à part entière qui trouve un écho surprenant auprès d’une grande partie de la jeunesse partout dans le monde. Sur le territoire américain particulièrement où le mouvement du hip-hop se fait le plus ressentir, la montée des titres classés ou influencés « urban », « hip-hop » ou encore « r&b » dans les charts à cette période est alors clairement visible. Par ailleurs, l’explosion récente du gangsta rap comme forme de revendication protestataire, mais aussi comme manière d’évoquer des réalités à l’état brut permet à une partie de cette jeunesse de trouver une certaine identité ainsi qu’une voix. A cette époque du début des années 90, 2 labels phares, 2 régions, 2 dirigeants historiques ainsi que 2 rappeurs légendaires vont se distinguer :  D’une part, le label californien Death Row Records dirigé par Suge Knight et son artiste clé 2Pac. De l’autre, le label new-yorkais Bad Boy Records fondé en 1993 par Sean « Diddy » Combs, et son protégé : Christopher Wallace aka Notorious BIG aka Biggie Smalls.

C’est donc dans ce contexte que sort le 9 août 1994 Juicy, extrait de Ready to die, le « debut studio album » pour l’artiste. Sur ce titre, Diddy et son staff choisissent ainsi de capitaliser sur une technique particulièrement en vogue, à savoir le sampling. Connaissant un regain de popularité à cette époque sous l’impulsion du g-funk, il consiste à utiliser un échantillon provenant de musiques afin de créer un œuvre nouvelle. La funk étant le genre plebiscité par les producteurs, le sample utilisé sur Juicy est donc le désormais célèbre Juicy Fruit du groupe de funk Mtume.

Sur un rythme de batterie plutôt entraînant, Notorious délivre ainsi un flow remarquable à la manière d’une interview journalistique. En n’oubliant pas de rendre hommage ses pairs, il y rappe ainsi sur ses débuts modestes marqués par la délinquance, les difficultés financières, mais également par les nombreux découragements et tentatives de rabaissement. A cela, il oppose alors rapidement sa vie désormais beaucoup plus aisée ainsi qu’un train de vie luxueux. Sur ce morceau, Notorious Big conceptualise finalement l’expression « started from the bottom » en y racontant les joies d’une forme de succès qui a avant tout commencé par un long chemin de pauvreté et de doutes.

Sur le plan lyrical, ce qu’il faut retenir de cette chanson réside alors peut-être dans les paroles du refrain :

« You know very well who you are, don’t let ‘em hold you down, reach for the stars »

Revêtant un aspect très inspirational et à la manière d’un Rule de Nas (déjà présenté ici), Biggie invite chacun et surtout la jeunesse à croire en sa capacité à réussir, à accomplir ses rêves malgré les « on dit », et surtout persévérer afin d’atteindre ses objectifs. Encore une fois, on retrouve la dimension du savoir (ici connaissance de soi) déjà évoquée dans les précédents articles hip-hop.

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Sur le plan commercial, Juicy fut donc un carton pour Bad Boy Records, pour Notorious et pour le rap en général qui fait également de Ready to Die un des plus grands albums du genre.

Aujourd’hui, l’impact de Juicy et son héritage dans la culture populaire est énorme:

Il est ainsi à la fois considéré par Rolling Stone, The Source, et About comme un des plus grands morceaux hip-hop de toute l’histoire.  A l’époque, il réussit également à placer le label Bad Boy comme un des plus grands labels de hip-hop, et son dirigeant P Diddy comme un de ses représentants les plus influents.

Dans un second temps, on peut dire que Juicy et son sample continuent encore de s’incarner dans le paysage musical d’aujourd’hui, sous différentes formes. On peut ainsi citer l’utilisation du sample par Keyshia Cole sur Let It Go, Tamar Braxton sur son hit The One, R Kelly sur Freak Tonight, ou plus récemment par le producteur Kaytranada sur son remix de On&on par Snakehips.

A la lumière de cet article, le message à retenir du morceau doit donc rester un message positif à destination de la jeunesse, qui a aujourd’hui les moyens d’accomplir sa propre forme de succès dans le respect des lois et de son aspiration personnelle.

Now you know.

By Setry

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Tags Musique Rap

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