Olli Mäki ne vous dit sûrement rien, pourtant c’est le plus grand boxeur de Finlande de l’Histoire. Le réalisateur Juho Kuosmanen a décidé de laver cet affront pour s’intéresser à ce sportif atypique et à son premier combat pour la ceinture de champion du monde en 1962.
On préfère vous prévenir tout de suite pour que ne pas être déçu, Olli Mäki n’est pas un film comme Rocky ou La Rage au Ventre. La boxe n’est ici que secondaire, Juho Kuosmanen a préféré s’intéresser au personnage qui soyons honnête n’en un peu rien à foutre de gagner ou non. Pourtant, Mäki se prépare à disputer son premier combat pour le titre mondial face à l’américain Davey Moore (59 victoires dont 30 par KO au cours de sa carrière), mais ce n’est pas sa préoccupation majeure. Celle qui hante ses esprits est Raija, la jeune femme qui va bientôt épouser. Devant perdre du poids pour rentrer dans les critères de sa catégorie, Olli Mäki traîne des pieds au plus grand désarroi de son entraîneur.
Le personnage de Mäki est donc l’anti Rocky. La boxe n’est pas son échappatoire et n’en a que faire de la fortune et de la gloire. Il est contre son gré au cœur d’un système de la boxe professionnelle qui n’aime pas, lui le boulanger qui vient du fin fond de sa campagne finlandaise. Ainsi, il en devient presque un sportif burlesque qui rappelle les personnages de Tati ou de Chaplin.
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Filmé en noir et blanc Olli Mäki retranscrit à merveille son époque des années 60. Un film dans son temps qui rappelle dans le style Ida, chef-d’œuvre du polonais Pawel Pawlikowski. Tourné sur pellicule 16 mn, il offre des plans d’une beauté étourdissante jouant sur les nuances de noir et blanc. On retient ces scènes au bord de l’eau, mais aussi celle du combat pour le titre. Très brève du fait de la rapidité du duel (on vous laissera découvrir le résultat), elle n’en reste pas moins incroyablement filmée.
Juho Kuosmanen dresse ainsi pour son second long-métrage une œuvre complète des plus passionnantes. Il fut au passage récompensé du Prix Un Certain Regard lors du dernier Festival de Cannes. Drôle, touchant et puissant cet Olli Mäki ne laisse pas indifférent et se place tout simplement (avec la ressortie de The Endless Summer) comme le meilleur film de sport de l’année.
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