La catégorie des welterweight (-77kg) a récemment pris de très sérieuses allures de couloir de la mort. 3 champions différents en 2 ans et pour accéder au trône, les prétendants durent passer soit par des guerres comme l’humanité en connaît une fois le siècle, soit par des KOs d’une telle violence que les dinosaures se sont éteints une deuxième fois à l’impact, juste par respect.
Nous sommes un soir de décembre 2015, Donald « Cowboy » Cerrone est sur le point de rentrer dans la cage pour disputer le titre à Rafael Dos Anjos, surfant sur une série de 8 victoires consécutives dans la catégorie Lightweight (-71kg), celle dans laquelle il a fait son beurre et combattu toute sa carrière.
Il servira de chips. C’est une défaite par KO en une minute des mains du guerrier galactique Brésilien. Il est alors temps de changer d’air, de remplacer la ligne d’horizon. Prochain arrêt : voir paragraphe motherfucking précédent. Connaissant les monstres cachés sous le lit dans cette caté, le projet avait TOUT du traquenard, et pourtant…
Bilan à mi-parcours : 3 combats. 3 finitions. 3 combattants complètement dépassés techniquement. La braguette du Cowboy est officiellement dézippée, posage de couilles : imminent. Le coup de crayon final de son dernier combat est une aurore boréale dans le paysage du MMA : une combinaison jab-cross au corps-genre de crochet gauche pour désorienter Rick Story (l’agneau sacrificiel du jour) tout en le plaçant dans la position voulue-high kick droit comme coup de tampon définitif. Tout ça en contre et exécuté en moins de 2 secondes. Story est KO debout, mais ne s’écroule pas et tente de maintenir la tête hors de l’eau, contraignant Cerrone à percer les brassards pour achever « the Horror » au sol. Il aura dominé la rencontre de bout en bout face pourtant au #9 de la catégorie.
À l’aube de toute une remorque de combat possible avec les gros bonnets des poids Welters, retour sur la vie d’une des personnalités les plus sauvages du sport.
À l’instar de Bode Miller, légendaire skieur Américain Champion Olympique et multiple champion du monde ayant pour habitude de se mettre des races les jours précédents et suivants une course, ne comptez pas retrouver Cowboy prostré dans sa chambre d’hôtel la semaine d’avant combat. Rodéo, wakeboearding, chute libre, et bon gros orteil dans l’anus de mère prudence, voilà ce qu’on mange chez les Cerrone pour que les yeux restent bien en face des trous. La semaine précédente son entrée en cage devant 10 000 personnes pour en découdre avec Patrick Côté, un de mec les plus solides et légitimes de la caté, il a passé toutes ses soirées au bar ! Les costumes-cravates de l’UFC chargés du bon déroulement des opérations en font encore des coulées de boue nocturnes… Malheureusement pour eux, heureusement pour nous, tout ça fait PARTIE de Cowboy. Ce mode de vie « risque, dépense et sensations maximales », c’est ce qu’on obtient quand un enfant atteint de trouble de l’attention, bagarreur et incapable de contrôler ses humeurs suit à 20 ans un pote dans une salle de kickboxing, le Colorado Kickboxing Dojo.
Dunk
Mais ne passons pas la charrue avant les bœufs, et revenons à quelques jets de lasso temporels de là. Quelques années plus tôt, lorsque les parents de jeune Donald (c’est quand même marrant de voir à quel point ça ne fait pas sérieux quand on utilise son vrai prénom, on entendrait presque Riri, Fifi et Loulou se lustrer la nouille juste derrière) divorcent après son entrée au collège, ce sont ses grands-parents qui prirent la relève. Et pour eux ce ne fut pas, mais alors pas du tout une promenade de santé. Les soirées « au poste » devinrent quasiment aussi machinales qu’un passage au McDrive et les bagarres auxquelles Cowboy prit part se comptèrent par dizaines. Comme le bougre l’avoue lui même aujourd’hui, « quand je souris en grand, c’est comme un aimant à emmerdes.. ». Mais ils tinrent bon et aussi niais-lesPetitsOiseaux-soleilCouchantToutRose que ça en ait l’air, leur amour inconditionnel pour leur petit fils ne s’effrita jamais.
Leur seule source d’inquiétude était plutôt de savoir ce qu’on allait bien pouvoir faire de lui… Cowboy s’essaiera à différents métiers dans la construction et fût même en passe de devenir cavalier de Rodéo professionnel ! Mais ce n’est pas à dos de taureau pour épater quelques centaines de chemises tachées de sauce barbecue que le jeune hors-là-loi trouvait réellement son bonheur, plutôt dans les contre-allées en sortie de bars, quand l’ambiance « Quoi ? » passe au « Je vais te défoncer ». Le petit gabarit de l’époque qu’il était ne l’empêche pas de se transcender quand les coups commençaient à partir. Ses atouts ? Un don évident pour le combat à mains nues, mais surtout : il–ne-lâche-JA-MAIS.
Quelqu’un qui sirote sa bibine comme du jus de papaye n’est JAMAIS à prendre à la légère
C’est donc par curiosité qu’il suit un poto à l’intérieur d’un club de kickboxing et, surprise surprise, il y excelle instantanément.
Quelques mois plus tard, il compile déjà un palmarès de 13-0 en amateur. Se mettant ensuite à la boxe Thai, ou il passe pro, il enquille un toujours aussi rutilant 28-0, avec 18 KOs au premier round. S’il y en a qui se demandaient encore si des combattants de MMA pouvaient réellement se démerder au plus haut niveau dans des sports de full-contact : suivez les traces de sang au sol.
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Durant l’été 2006, un promoteur du Colorado lui en offre alors 5000$ pour un combat en règles MMA. Pour notre Cowboy la réponse est dans le nombre de zéros. Le résultat, victoire par soumission, tout comme les 3 combats qui suivirent. La machine était lancée et fin 2006, Cowboy emménageait déjà chez Jackson-Winkeljohn au Nouveau-Mexique. La suite est connue de tous : 39 combats, 31 victoires pour 7 défaites, le plus de récompenses post-combat de l’histoire de Zuffa (qui jusqu’à très récemment possédait l’UFC et le WEC) avec 18 au total. Et toujours ce tempérament qui lui attire des ennuis aussi sûrement que Christoph Waltz les Oscars, mais qui lui valent des histoires parmi les plus hilarantes que vos délicates oreilles n’entendront jamais.
Quand Père Castor sort la double kalash
La légende Cowboy, c’est aussi le fait de se déplacer pour ses combats en camping-car quand toute personne rationnellement constituée prendrait l’avion..
Mais surtout Donald « Cowboy » Cerrone, c’est un RANCH.
Un vrai Ranch tout d’abord avec tout un tas d’animaux desquels il s’occupe personnellement. Des bâtiments qu’il construit lui-même grâce aux skills acquis pendant sa période « chantiers », et au milieu de tout ça, un centre d’entraînement ultramoderne pour l’élite mondiale des combattants de MMA. En clair, le Ranch, c’est « pour apprendre à ces fils de putes comment VIVRE ».
Si vous êtes pas bouillants en english, profitez-en pour admirer la stache
Et ses grands-parents dans tout ça ?
Son grand-père s’est éteint à cause d’un cancer, littéralement quelques instants après avoir réalisé son rêve de voir son petit-fils gagner un combat à l’UFC. Et pour sa grand-mère, de toute façon rien ne pourra être pire que le jour ou il a été passé à tabac par deux policiers alors qu’il était menotté. « Il ne pourra pas lui arriver pire que l’état dans lequel il est revenu ce jour-là. Alors quand je le vois entrer dans une cage, je me dis qu’au moins, il a les mains libres et il n’a qu’une personne en face de lui ! ».
Mesdames et Messieurs, une belle leçon de relativisme…
https://youtu.be/WH8XK0UBnDw
3 minutes, 22 secondes, et vous aurez saisi le personnage
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