Après nos ascensions du K2 et de l’Everest, nous nous attaquons au phénomène Rocky. Un film lambda à petit budget, devenu classique, devenu saga et un personnage qui reviendra cette année avec Creed, qui s’annonce très bon.
Le film de boxe par excellence mais aussi et surtout Sylvester Stallone, l’acteur est en effet indissociable de cette saga qu’il porta et porte toujours sur ses larges épaules. Au même titre que Tom Cruise avec Cocktail, Bruce Willis avec Piège de Cristal ou Schwarzenegger avec Terminator, le film a permis l’éclosion d’une véritable star mondiale. L’acteur, à l’époque inconnu et devant tourner dans des films érotiques à l’idée du personnage grâce au combat entre Mohamed Ali et Chuck Wepner le 24 mars 1975, le scénario sera écrit en 3 jours. Le pitch ? Dans les quartiers populaires de Philadelphie, Rocky Balboa collecte des dettes non payées à coups de marrons bien chauds pour Tony Gazzo, un usurier, et fait des combats de boxe occasionnellement pour un bilan peu flatteur de 44 victoires (dont 38 ko) et 20 défaites. Apollo Creed, l’astre du désastre, le champion invaincu n’a pas d’adversaire pour le titre poids lourd, la situation peu reluisante de Balboa intéresse Creed qui voit en lui une victime idéale et un coup de pouce pour son image en donnant sa chance à un boxeur de seconde zone. Vous ajoutez à cet énorme défi la présence d’un coach charismatique, un meilleur ami balourd à souhait et une histoire d’amour qui fera même battre les cœurs de pierre et on obtient une nomination aux Oscars pour le meilleur scénario.
Malheureusement pour Stallone, les studios ne veulent pas prendre le risque de recruter un inconnu pour un tel rôle et Sly essuie de nombreux refus. Persévérant et ayant connaissance de la puissance du personnage pour sa carrière, Stallone tient bon et les producteurs les producteurs Irwin Winkler et Robert Chartoff soutiennent le projet contre un budget dérisoire, moins d’1 million $ pour un tournage express en 28 jours (!).
3 oscars (dont meilleur film, meilleur montage et meilleur réalisateur) et 225 millions d’euros au Box Office mondial plus tard vous obtenez un classique parmi les classiques ni plus ni moins.
Rocky Balboa est l’un des personnages les plus marquants de la Pop Culture (7 ème du Top 100 des héros et méchants du cinéma américain selon l’American Film Institute) ; « Stallion » avec sa trajectoire et son ascension extraordinaire est uen véritable inspiration pour tous. Stallone dira notamment : « Si quelque chose sort de ce film, s’il reçoit des récompenses et de bonnes critiques, cela montrera qu’un inconnu, une personne impossible à marketer, peut produire un diamant brut. Et il y a beaucoup de gens comme moi dehors, des gens à qui leur profession refuse de donner une chance ». Le personnage principal est également sensible et fragile, sans le soutien d’Adrian, la fameuse Adrian, qui deviendra sa femme, où serait le boxeur aujourd’hui ? Il doit ses plus grands succès à cette femme et pour un film qui aura quarante ans l’année prochaine, mettre une femme dans une telle position à l’époque relevait de la gageure.
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Que dire de son style de boxe ? Rocky c’est avant tout un style incomparable ; effectivement Balboa peut encaisser des murges et des murges sans broncher, bien installé sur le ring et solide sur ses appuis, on ne compte plus les combats où l’étalon croulait sous les coups adverses et avant de terrasser un adversaire épuisé, sa volonté d’acier et son corps en adamantium lui a toujours permis de s’en sortir.
La présence d’Apollo Creed joue pour beaucoup dans le succès de Rocky, avant Mister T et la menace venue du froid en temps de Guerre Froide, Ivan Drago, Creed apparait comme la némésis ultime : charismatique, athlétique et victorieuse. Le personnage reviendra d’ailleurs dans les épisodes 2, 3 et 4 avec un rôle différent et des rapports plus chaleureux avec l’étalon italien.
Enfin, Les scènes d’entrainements propres à chaque Rocky sont devenues un véritable rituel pour les fans à l’image des génériques de James Bond. Elles deviendront de plus en plus impressionnantes au fil des épisodes, plus Stallone prendra du muscle et plus ses réelles séances d’entrainements seront rythmées, presque intenables pour lui comme pour le spectateur.
Le premier Rocky, film d’une vie pour Stallone, le registre popcorn sera réservé aux épisodes suivants avec pour sommet le 4ème épisode et l’affrontement Est-Ouest. Si vous ne connaissez pas la saga et/ou n’avez jamais souhaité visionner Rocky, foncez, ne vous posez pas de question car il n’y aura pas de déception (garantie La Sueur). Le film est bien plus qualitatif qu’il n’y parait, les suites seront pour vos dimanches soir (ou quand vous n’êtes pas motivés pour faire du sport) et vous serez alors prêts pour Creed qui sort à la fin de l’année et au regard des premières bandes annonces, la relève donne sacrément envie.
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