Pour bien commencer 2018, La Sueur vous propose un abécédaire spécial rap français. Rappeurs, projets, événements, et quelques « hors sujets » pour compenser le Q, le U et le W qui manquent à l’appel : bienvenue dans l’Abécédaire 2017 du rap français !

A comme Alonzo : Avec son album 100% certifié disque d’or, Alonzo a prouvé qu’il était encore dans le jeu. Un clin d’œil à ce son hommage à l’attaquant du Real Madrid, dévoilé lors du documentaire Le K Benzema sur Canal +. A comme acteurs : Sadek dans Tour de France l’an dernier, Nekfeu dans Tout nous sépare, Damso dans Tueurs … Cette année, plusieurs rappeurs se sont encore été prêtés au septième art. Cette « hype » ne semble pas prête de s’arrêter. Par exemple, Sofiane (que l’on verra beaucoup dans cet abécédaire) sera à l’affiche de deux films en 2018 : Territoires de David Oelhoffen et Mauvaises herbes de Kheiron, où l’on retrouvera entre autres Catherine Deneuve, André Dussolier mais aussi… Médine !

B comme Booba : Malgré une promo précipitée, Trône et son auteur Booba ont leur place dans l’Abécédaire de l’année. L’album était attendu depuis presque deux ans et a été un gros carton. La sortie prématurée (?) suite à la fuite de certains morceaux n’a pas empêché l’album de faire le buzz, bien au contraire… On aurait toutefois pu s’attendre à un projet plus abouti, d’autant plus que certains titres (« DKR », « Nougat ») sont sortis bien avant que l’album soit à l’ordre du jour.

Il n’empêche que le DUC demeure l’un des piliers du game, et que chacun de ses projets est forcément un événement. Pour couronner Trône, rapidement certifié platine avant même la sortie physique de l’album (plus de 61 000 exemplaires, quatrième meilleur démarrage de l’année), un concert à la U Arena de Nanterre, une salle pouvant accueillir 40 000 personnes, a déjà été annoncé pour le 13 octobre 2018. Histoire de préparer le terrain pour une année où on devrait le revoir…

B comme Black M : Après Maitre Gims, il est sans doute le membre le plus connu de la Sexion d’Assaut auprès du grand public. Son deuxième album Éternel Insatisfait cartonnait déjà fin 2016, la réédition sortie le 17 novembre a fini d’asseoir son succès. Il y a notamment un black CD, sorte de pilule rouge de M.C.A.R, où Black M revient à des sons plus rap : Dress Code feat. Kalash Criminel, N.C.M feat. S.Pri Noir et le gros titre Mort dans le stream avec Sofiane.

B comme belge : Si le rap belge n’est pas né aujourd’hui (Scylla peut en témoigner), il a connu une année faste avec plusieurs rappeurs ayant explosé ou confirmé cette année : Damso, Hamza, Caballero, JeanJass, Roméo Elvis… la plupart ont fait parler d’eux via des projets ou des clips. Les trois derniers noms cités ont sorti un titre intitulé Vrai ou Faux, histoire de valider encore plus cette ascension.

C comme Claude Honoré M’Barali, a.k.a Mc Solaar, qui a fait son grand retour dans la musique avec l’album Géopoetique, dix ans après Chapitre 7. Outre son retour, ce sont surtout les chiffres de ventes qui auront fait parler puisque l’album s’est écoulé à environ 23 800 exemplaires en première semaine, dont environ 20 000 en physique ! Une performance rare dans l’industrie du rap actuelle, tout comme sa musique qui reste différente de ce que l’on peut entendre aujourd’hui. Solaar s’est tout de même essayé à la trap, avec le single « L’attrape-nigaud ».

C comme Conor McGregor. Cette année, l’irlandais a boxé contre Floyd Mayweather. Pour son premier combat de boxe, le champion de MMA s’est incliné contre « Money » par K.O technique lors du 10ème round. Mais de ce duel qui a fait beaucoup parler, on retiendra aussi que comme Ärsenik, le Notorious a boxé avec les mots.

Los Angeles, Toronto, New-York et Londres : les conférences de presse qui ont précédé le combat ont presque autant fait le show que le combat en lui-même. Beaucoup de trashtalking (on ne comptait plus les f**k, b**ch, etc.) de mâchouillement de chewing-gum, un accent à couper au couteau et un gros taux de testostérone. Parfois même un peu trop, lorsque des injures racistes et homophobes ont fusé et ont créé la polémique (dans les deux camps). Quoi qu’il en soit, Conor McGregor était véritablement déchaîné lors de ces sorties publiques largement en sa faveur. L’apothéose a eu lieu à Londres, d’abord lorsqu’il a fait mine de fesser Mayweather, puis lorsqu’il est passé derrière lui en posant sa main sur le crâne d’un Floyd Mayweather (presque) hilare.

https://youtu.be/lCT7vXrrqFk?t=7m36s

Si le GOAT a gagné la guerre des poings, Conor McGregor a gagné la guerre des mots.

D comme Damso : le Ballon d’Or 2017 du rap francophone selon Mehdi Maïzi. Dams a tout écrasé sur son passage avec son second album Ipséité, couronné de succès et d’un triple disque de platine. « Macarena » en particulier a fait grimper la cote de l’artiste en étant régulièrement bombardé en radio puis en étant certifié diamant.

L’album a définitivement installé le rappeur belge parmi les têtes d’affiches du rap français, et a permis d’accroitre sa notoriété. Un exemple ? Macarena qui rentre en playlist sur France Inter, avant que Damso en personne ne gratifie la radio d’un freestyle à sa sauce. Il devrait poursuivre sur la même lancée en 2018 avec un 3ème album. Il aura surtout l’opportunité de composer l’hymne des Diables rouges pour la Coupe du Monde 2018, avec un titre intitulé « Humains ».

D comme Deen Burbigo : beaucoup attendaient le premier album de Deen Burbigo, trois ans après son dernier EP « Fin d’après minuit ». Il nous a finalement servi son Grand Cru le 17 mars. Un premier album où les 15 musiques ont été mûrement réfléchies et posées. Les singles sortis pour l’occasion, avec en point d’orgue « Tu rêves » en featuring avec Nekfeu, ont défendu un album qu’il considère sous-coté même s’il fait double platine, selon les dires de Deen himself. Et on le comprend.

« J’suis l’un des plus vrais dans le jeu, l’un des plus frais dans le secteur
J’fais partie des pires, cousin, j’fais partie des meilleurs. »

D comme Disiz : Il possède l’une des plus grosses discographies de cet abécédaire. Le 9 juin, Disiz, redevenu La Peste, a sorti son onzième album studio intitulé Pacifique. Un album aux sonorités aussi différentes que variées, plus « éclectique » et qui mélange plusieurs genres, entre rap, électro et pop. Un projet qui tranche avec le précédent Rap Machine, mais qui a eu le mérite de proposer quelque chose de (vraiment) différent. Ce n’est pas celui dont on parle le plus, mais force est de constater qu’à 39 ans, Disiz est toujours présent, de Poisson rouge à Pacifique.

D comme Doums : La moitié du duo 2Fingz (avec Népal, aussi présent dans cet abécédaire) a sorti son premier projet sous forme d’EP, Pilote. Un 8 titres aux prods de qualité, qui permettent de voir ce que donne Doums en solo.

E comme Everest : difficile de trouver un rappeur ou un événement marquant en E. J’ai donc choisi Everest, le dernier album de Soprano. Bien que cet opus soit sorti en 2016, la plupart de ses singles (« Le diable ne s’habille plus en Prada », « En Feu », « Roule », etc.) ont longtemps inondés les ondes cette année. Après une série de concerts, dont un à guichets fermés à domicile au Stade Vélodrome, la réédition de l’album sortie en septembre a redonné un second souffle à Everest, qui devrait être certifié diamant dans les mois ou les semaines à venir.

E comme Embiid : À l’instar de Conor McGregor, Joël Embiid doit sa place à ses talents de trashtalkeur plutôt qu’à des talents de rappeur. Il faut dire que le Sixer de Philadelphie n’a pas la langue de sa poche. Quand il gagne, quand il perd, et même quand il ne joue pas. Après avoir demandé à son partenaire Ben Simmons de dunker fort sur Lonzo Ball peu après la draft, il a échangé quelques mots doux avec LaVar (avec qui il s’est toutefois réconcilié il y a quelques semaines).

Le pivot camerounais qui semble enfin débarrassé de ses blessures est un grand tchatcheur et un sacré personnage. Au point de forcer le respect de Draymond Green, une autre grande gueule de la NBA, qui apprécie son répondant. Il montre surtout qu’il est capable de performances monstrueuses, à l’image de son match contre les Lakers le 15 novembre dernier : 46 points, 15 rebonds, 7 passes et 7 contres ! Il est le seul joueur à avoir réalisé une telle performance statistique depuis Julius Erving en 1982.

Il ne reste plus qu’à Joël Embiid de prendre des cours auprès de Damian Lillard, le meneur des Blazers de Portland et rappeur à ses heures sous le nom de Dame D.O.L.L.A !

F comme Fianso : Sofiane a connu une grosse année qui, à mes yeux (et mes oreilles) lui vaut le statut de Ballon d’Or 2017. Les raisons de mon choix, et le bilan de l’année de Sofiane est à retrouver dans cet article, dans la crème de la crème de La Sueur.

Grâce à ses vidéos « Rentre dans le cercle », où il a invité « la crème des kickeurs, des médias, des majors, des beatmakers, des DJs….», Sofiane permet également de mettre en avant des MCs qui y ont participé, et que vous retrouverez tout au long de l’article.

F comme Featuring : Si l’on faisait un tableau recensant tous les rappeurs de cet abécédaire, on se rendrait compte qu’ils ont pour la plupart tous été liés. De nombreuses musiques ont permis aux rappeurs de faire des featurings entre eux. Des initiatives à saluer, alors que les dernières années nous avaient plutôt habitué aux clashs (qui pour certains ne sont pas finis).

Pourtant, le rap français a toujours eu pour habitude de voir des projets collectifs et des compilations où plusieurs rappeurs performaient sur une même musique (Street Lourd, Illégal Radio) ou sur un même disque (L432, Hostile, Les Yeux dans la Banlieue). Bien que ce genre de projet ne soit plus au goût du jour, les connexions se créent à nouveau depuis quelques temps, et particulièrement cette année, pour le plus grand plaisir du public !

G comme Guizmo : Le rappeur de Villeneuve-La-Garenne est revenu aux affaires le 1er Décembre, avec son 5ème album solo, Amicalement vôtre. Un album où l’on retrouve le Guizmo de Normal, son premier album. Pourtant, Lamine Diakité se livre plus que jamais, sur son enfance, sa paternité (son deuxième enfant est né il y a quelques semaines), ses états d’âme, ses regrets…

Amicalement vôtre est un album personnel où Guizmo est revenu aux bases, après une mixtape GPG un peu décevante. Des textes et des productions de qualité, des grosses musiques (mention spéciale à Mon CV) sans featuring, des références « old school » (Le code de l’honneur, Booba époque Ouest Side, Jimmy Punchline, Rocca, Shook Ones, Dirty Diana…), une vraie promotion avec des audios, clips et interviews ; une couverture et une pochette de CD qui claquent…  Ce dernier album a certainement plu aux fans du rappeur qui, même s’il semble encore torturé, n’est plus « dans l’autodestruction », comme il l’a confié lors de différentes interviews. Il a également affirmé vouloir reprendre le rythme d’un projet tous les 6 mois. Le rendez-vous est pris !

Bonus : AZ, sorte d’abécédaire où Guizmo explorait l’alphabet sur l’album Dans ma Ruche

H comme Hamza : « La star en devenir du rap bruxellois », d’après les Inrocks. Alors qu’il commence à se faire un nom, et à avoir un fan base conséquente, Hamza a sorti sa mixtape 1994, après avoir signé un deal avec Warner. Le projet, qui a le potentiel d’un album, lui a permis de confirmer et devrait le lancer définitivement dans la vibe.

H comme Hayce Lemsi : Hayce Lemsi a vécu une bonne partie de l’année à l’ombre. Il s’est fait arrêter le 28 avril 2017 puis condamné à six mois de prison pour de vieilles affaires qui l’ont rattrapé et ont paralysé ses plans après la sortie de la mixtape Électron libre 2. Le Young Bikow est finalement sorti fin Octobre, en mode Électron libérable, freestyle où la « Kalash Humaine » a fait étalage de son flow et sa technique.

“J’attends la floraison de ma plante, j’ai le calibre de la bac nord sur ma tempe
Sorti d’hebs mes gars sûrs m’attendent”

Il n’y a désormais plus de temps à perdre pour le rappeur qui a eu 29 ans le 16 décembre dernier. Il a sorti sa mixtape Eurêka une semaine auparavant, et semble plus déterminé que jamais à revenir en force en 2018.

H comme Hornet La Frappe : Après Hayce, place à un autre kickeur : Hornet la frappe, un MC DZ du 93 qui monte. Après une série de freestyles et de clips, la Peuf a confirmé son ascension en sortant son projet Nous-même le 29 Septembre. Entouré de valeurs sûres comme Sofiane et Kalash Criminel, le frelon est prêt à piquer. Cerise sur le gâteau, il peut même compter sur le soutien de la légende Ice Cube !

H comme Hugo TSR : Hugo TSR a fait son grand retour en septembre, lui qui se fait très rare dans l’industrie. Il faut dire que le rappeur du XVIIIe reste fidèle à lui-même et, comme le dirait son collègue Flynt, fidèle à son contexte : des rimes claires, des textes dénonciateurs, des instrus et des sons à l’ancienne qui font presque figure d’anachronisme au milieu de tous les albums sortis lors de cette période.

À l’image de MC Solaar et du groupe qui va être évoqué juste après Hugo, son album Tout là-haut peut sembler en décalage par rapport à son époque, un peu trop « rétro » au goût d’un public qui ne le connaît d’ailleurs peut être pas. C’est sans doute pour cela qu’il parle des vieux de son âge, lui qui n’a que la trentaine.

Il faut dire qu’Hugo TSR est une chimère de l’underground, aussi rare que discret et dont les textes ont façonné sa « légende urbaine » depuis des années. Son public est acquis à sa cause, celle de rapper et parler de ce qu’il connaît, que ça plaise ou non.

I comme IAM : L’année de la Rêvolution pour IAM. Le groupe marseillais a sorti son huitième album studio, dix ans après L’école du micro d’argent. Poing levé sur la pochette, les auto-proclamés orthodoxes du hip-hop restent fidèles à eux-mêmes, dans les textes, l’engagement et la musique, à coup de scratchs et de bons vieux samples.

“NTM, Solaar, IAM, c’est de l’antiquité”. Neuf ans après cette phase de B2O, deux des trois noms cités sont encore là. Si leur musique s’éloigne des tendances actuelles, il est sûr qu’elle s’adresse et parle toujours à une bonne partie d’un public qui apprécie toujours la musique des Impérial Asiatiac Men.

J comme Joke : Il aurait pu, et même dû, faire partie de cet abécédaire. Avec un second album attendu depuis trois ans, et annoncé le 24 novembre, Joke avait suscité un engouement qui faisait d’Ultraviolet un album ultra attendu. Sauf que le MC montpelliérain a encore repoussé son album à une date ultérieure et surtout non précisée. Ultraviolet sera-t-il suffisamment brillant pour faire pardonner son retard ? Rendez-vous en 2018 pour le savoir.

J comme Jok’air : Son premier EP Big Daddy Jok, sorti en février dernier, a marqué pour de bon la fin de la MZ et le début de la carrière solo de Jok’air, qui se distingue par son chant et son son style rap/r&b. Il a ensuite délivré sa première mixtape, Je suis Big Daddy, en juin.

Alors que les abonnés de SFR Sport ont pu le voir dans l’émission Frankly de Franck Lebœuf fin octobre, Jok’Air s’est fait remarquer il y a quelques jours pour un clash sur Twitter avec Pierre Ménès, où, racisme, obésité, menaces et noms d’oiseaux ont fusé. Il faut espérer que cela restera derrière lui et qu’on le reverra à nouveau sur le terrain musical.

J comme Josman : « On vit pas dans le même monde, enfant d’putain, j’suis pas un rookie ». Pourtant, Josman est considéré comme le meilleur espoir du rap français par plusieurs médias. Avec sa dernière mixtape 000$ sorti en juin, le jeune MC de Vierzon, commence à se faire un nom dans le paysage. Une capacité à changer de flow, à faire passer des messages dans des morceaux égotrip, et un univers futuriste : voilà la recette de Josman.

Tout cela lui a permis de se faire connaître et remarquer petit à petit. À tel point que Neymar, qui était encore au FC Barcelone, a retenu son morceau Doobie (extrait de sa mixtape Matrix) pour sa propre mixtape en partenariat avec Nike. Un super coup de pub pour Josman, propulsé comme le Kylian Mbappé du rap français.

J comme Jul : D’or et de Platine : un label qui porte bien son nom. Je ne me vois pas briller et La tête dans les nuages, ses deux albums commercialisés en 2017 ont tous les deux été certifiés disque de platine. Jul n’a – encore et toujours – pas chômé cette année

L’Ovni (2016), certifié triple disque de platine, My World (2015) récompensé aux Victoires de la Musique, artiste le plus streamé, concert à l’AccorHôtels Arena de Paris le 7 décembre, mais aussi quelques polémiques… Jul a vécu une grosse année, au point qu’il a déclaré vouloir ralentir, et même faire une pause. Fait rare dans la carrière du marseillais.

Serait-il lassé par les critiques qui ne cessent de sortir à son sujet, à l’image de son tweet post-arrestation, raillé pour ses nombreuses fautes d’orthographes ? Possible. Toutefois, on n’imagine pas le rappeur s’arrêter en si bon chemin. D’autant plus qu’il souhaite prendre du recul pour produire Moubarak, jeune rappeur de son quartier. Un nouveau membre chez la Team Jul.

K comme Kaaris : Auteur d’un projet chaque année depuis quatre-cinq ans, 2017 n’a pas fait exception pour Kaaris. Zango a sorti Dozo le 3 Novembre dernier. Moins sombre et trap qu’Or Noir ou Okou Gnakouri, le rap hardcore et les « métagores » restent malgré tout toujours représentés, comme dans le son « Kébra ».

En effet, contrairement aux albums mentionnés, Kaaris a élargi sa palette avec plus de producteurs (les très présents Double X, Katrina Squad, Blackstarz), de chants, d’auto tune, et des sons forcément plus variés, mélodiques et chantés. Surtout, Talsadoum est revenu aux (véritables) sources avec cette couverture où il est habillé en dozo, la tenue traditionnelle du chasseur en Côte d’Ivoire. Sevran et le 93 ne sont pas en reste, avec Bling Bling, en featuring avec les incontournables Sofiane et Kalash Criminel. Bien qu’il se considère comme un pestiféré dans le milieu, Kaaris est toujours dans le coup.

K comme Kalash : Le rappeur strasbourgeois d’origine martiniquaise s’est un peu plus révélé cette année avec son quatrième album Mwaka Moon, et notamment avec le single éponyme en featuring avec Damso, très entendu cette année et qui a dépassé les 100 millions de vues !

K comme Kekra : Siboy et Kalash Criminel ont la cagoule, Kekra a le masque. Le nom du rappeur de Courbevoie se fait de plus en plus présent grâce à ses mixtapes Vréel, dont le troisième volet est sorti le 23 novembre. Pour cerner un peu plus le personnage, qui reste assez mystérieux sur son identité, la chaîne de télé Viceland a eu la bonne idée de linterviewer (en anglais) pour en savoir plus sur lui et sa musique. Une vidéo qui vaut le détour et qui montre le caractère bien trempé de Kekra, qui fait partie des rappeurs à suivre.

L comme Lacrim : Avec Lacrim, on a le rappeur qui allie certainement le mieux crédibilité, succès d’estime et succès commercial. Depuis son premier album Corleone (2014), c’est le platine ou rien pour le rappeur du 94. Après être sorti de prison le 28 novembre 2016, Karim Zenoud a créé son propre label Plata o Plomo, signant aux passages d’autres jeunes pousses dans son sillage (Walid, Rimkus, Guy2bezbar).

En février, il joue son propre rôle dans une web-série de quatre épisodes intitulée Force et Honneur, où il met en scène son incarcération, ses « business » et son retour au son. L’album du même nom sort en mars, signant son come-back aux affaires musicales. Disque d’or en une semaine (62 000 ventes, troisième plus gros démarrage), platine en trois semaines : l’album s’est imposé tel Maximus (personnage principal du film Gladiator qui a inspiré la devise Force et Honneur) dans l’arène.

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Et comme si cela ne suffisait pas, Lacrim a récidivé avec le troisième volume de sa mixtape R.I.P.R.O, sorti en novembre et elle aussi certifié disque de platine. Libérée et délivrée comme Elsa, la voix rocailleuse de Lacrim se fait à nouveau entendre, et on imagine que le rappeur va vouloir rattraper le temps perdu. Dès 2018 ? Oh bah oui !

L comme Lefa : Il semble loin le temps où Lefa manquait à ce métier, selon les dires de Médine. Le membre de la Sexion d’Assaut est revenu avec Visionnaire, son deuxième album solo, sorti le 22 septembre. Porté par plusieurs clips, Lefa a fait étalage de ses talents de kickeur, et montre qu’il est toujours Chaud ! Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la Sexion d’Assaut a officialisé son retour lors d’un concert de Mr. Fall à la Maroquinerie de Paris le 14 décembre dernier. Le retour des rois est attendu pour 2018 !

L, la 12ème lettre : Hommage au très gros son de Lino, 12ème Lettre. Présent dans l’album Requiem (2015), Mr. Bors joue avec le L (près 500 occurrences recensées selon Rap Genius !) et les mots, dans un clip comprenant pléthore d’invités prestigieux :

M comme Maskey : Pour certains, Damso s’était fait connaître avec la musique Comment faire un tube. Le YouTubeur Maskey s’est lui fait connaître en réalisant des vidéos pour savoir comment faire des rappeurs. Après s’être attaqué à PNL, SCH, MHD et aux rappeuses 2.0 en 2016, Maskey a réattaqué en 2017 avec Nekfeu, Damso et Niska, avec humour et dérision mais surtout avec passion.

M comme Médine : Le rappeur du Havre a sorti Prose Élite, son 5ème album. Pour en savoir plus cet album, vous pouvez aller retrouver la chronique de l’album sur ce lien.

N comme Ninho : « Ils étaient pas au courant, ils l’ont su, tout se passe comme prévu ! ». Après ses freestyles Binks to binks, et ses mixtapes I.S.P.A.C (Ils sont pas au courant) et M.I.L.S (Maintenant Ils Le Savent), Ninho a transformé l’essai avec son premier album, Comme prévu, qui a atteint la première place des charts avec près de 47 155 ventes en première semaine. Le hit Mamacita a notamment aidé à élargir le public de Ninho, selon ses propres dires. Toutefois, si Ninho est apprécié, c’est aussi pour son rap et son authenticité. À l’image d’un Fianso (avec qui il a collaboré sur Laisse pas traîner ton fils), « NI » est un véritable kickeur, qui rap la rue avec beaucoup de technique et de punch.

Ninho a su trouver une bonne alchimie pour faire de son premier opus l’un des albums de l’année : des sons streets (Chino, Roro), d’autres plus mélancoliques (Rose, Dita feat Hös), et même un son style Afro Trap que ne renierait pas MHD (Ce soir feat Alonzo). Ajoutez à cela quelques feats pour la forme (Nekfeu avec l’excellent titre De l’autre côté, Sofiane Alonzo, Hös et Gradur) et l’on obtient un très bon album. À seulement 21 ans, l’avenir du MC qui a grandi entre le 77 et le 91 s’annonce brillant !

N comme Niska : L’opération Commando du Charo a porté ses fruits ! Niska s’est propagé en force sur les réseaux (le clip totalise plus de 180 millions de vues !). L’un des titres les plus écoutés de l’année a aidé à porter le second album de Niska, Commando, qui a réalisé le second meilleur démarrage de l’année en première semaine (63 250 exemplaires) et qui a été certifié triple disque de platine il y a quelques jours. Avec « Réseaux » mais aussi « Salé » ou « Tuba Life », Niska a été l’auteur de nombreux hits en puissances qui récompensent le travail du charo. Cela lui a surtout permis d’avoir une image et une reconnaissance enfin acquises, comme il l’a déclaré lors d’une interview pour Les Inrocks : « Je suis arrivé avec un morceau fort, Matuidi Charo, mais les gens ne l’avaient pas encore relié à Niska (…) La reconnaissance arrive grâce à ce morceau (Réseaux), et c’est avec cet album-là que les gens vont mettre une image sur mon nom ».

Ce n’est pas Neymar qui démentira !

N comme Nekfeu : On l’a moins vu que lors de ces deux dernières années, probablement parce qu’il devait justement les digérer. Comme Everest de Soprano, Cyborg est sorti fin 2016 et a été représenté sur les ondes avec quelques sons (Mauvaise graine, Sqa). Mais Feu a connu une belle année grâce aussi à son rôle aux côtés de Catherine Deneuve dans Tout nous sépare.

La notoriété du rappeur de l’Entourage auprès du grand public ne cesse de grimper. Malgré tous ces projets hors-musicaux, il a également posé sur quelques musiques (Tu rêves avec Deen Burbigo, De l’autre côté avec Ninho, Zone avec Orelsan et Dizzee Rascal) auxquelles il donne assurément de la qualité et un peu plus d’exposition.

N comme Naps et Naza : Un album remarqué (Pochon bleu pour le premier, Incroyable pour le second), un gros single pour le porter (« Pochon bleu » et « MMM »), un entrée commune dans le sixième épisode de « Rentre dans le cercle » (à partir de 17:30 pour Naza et 25:20 pour Naps ). Voilà trois bonnes raisons pour associer Naps, le rappeur marseillais de 13ème art et Naza, « phénomène creillois » selon Booska-p.

N comme Népal : Les nuits se suivent et ne se ressemblent pas pour le mystérieux rappeur qui a sorti l’EP 445 nuit après le précédent 444 et sa version rouge et bleue. Après s’être fait remarquer sur Esquimaux de Cyborg (Nekfeu), Népal reste discret mais continue de faire du son. On espère le voir sur un long projet.

O comme Orelsan : L’année d’Orelsan ? C’est un peu comme ce shoot clutch de Kevin Durant lors du game 3 des finales NBA : un coup d’éclat sorti de nulle part. Il faut dire que le caennais a répondu présent au bon moment : en fin de saison, pile pour les play-offs. Son troisième album La fête est finie a suscité beaucoup d’attentes et a réalisé un très gros score. Il a tout simplement réalisé le meilleur démarrage en première semaine, avec près de 97 000 ventes, soit plus de 30 000 que le second Niska. Une superbe performance étant donné que l’album a été annoncé seulement quelques semaines avant sa sortie, et n’a bénéficié que d’un clip en guise de promotion. Vous pouvez retrouver la chronique de l’album (simple/basique) sur ce lien.

P comme PNL : PNL est entré un peu plus dans la légende cette année. Ils ont pourtant raté le sacre outre-Atlantique : invités à participer au festival Coachella, l’organisation a finalement annulé leur show à cause du casier judiciaire d’Ademo. Ensuite, c’est une série de concerts dans toute la France, initialement prévue pour l’été qui a été repoussée au grand dam des fans. Qu’à cela ne tienne, les deux frangins ont fait preuve de patience, maître mot qui semble diriger leur carrière. Un choix payant puisque les échos à propos de ce tour de France débuté en novembre sont à l’image des éloges reçus depuis leur avènement : dithyrambiques.

Patience et perfectionnisme, mutisme médiatique, apparitions aux compte-gouttes : la stratégie adoptée par PNL, qui est une des clefs de leur succès, fait que l’on ne sait guère quel sont leurs plans pour les mois à venir en termes de projets musicaux. Cependant, on peut être sûr qu’Ademo et N.O.S ne s’arrêteront pas en si bon chemin, et que l’on peut s’attendre à des sons ou des clips en 2018.

P comme PLK/Panama Bendé : Alors que le groupe parisien a « fêter fêter » la sortie de leur premier album ADN en mai, certains d’entre eux – Aladin 135 et désormais PLK – arrivent à tirer leur épingle du jeu en solo.

« Rap sale, rap ténébreux » : c’est ainsi que que PLK définit sa musique et son attitude. Avec l’EP Ténébreux, PLK nous offre un projet avec une palette de styles différents : « trap egotrip » comme dans Amigo ou à l’ancienne comme l’excellent « Casino », morceau dans lequel le rappeur montre sa maîtrise du story-telling.

P comme Prodigy : Ce n’est pas du rap français, mais l’une de ses grandes sources d’inspiration qui s’en est allé cette année. Prodigy, membre du duo Mobb Deep, qui a marqué l’histoire du rap, est décédé le 20 juin dernier. Vous pouvez retrouver un article sur le rappeur et l’homme qui a inspiré bon nombre d’acteurs du rap français (Lunatic, Ärsenik, Rohff, Seth Gueko…) sur ce lien.

R comme Rohff : L’actualité musicale de Rohff n’a pas été très dense cette année. Malheureusement pour lui, il a surtout fait parler de lui auprès des grands médias pour des démêlés judiciaires. Sa condamnation à cinq ans de prisons suite à l’affaire de l’agression de la boutique Ünkut a été actée en octobre. Son avocate et lui ont toutefois interjeté appel de la décision. Un choix qui lui permet d’avoir encore quelques mois de liberté et de pouvoir assurer la promotion de Surnaturel, son prochain album attendu pour 2018.

Pour défendre le projet, Rohff a tout de même été présent lors des trois derniers mois, avec la sortie des clips Saturne, Broly et Soldat, ou Rohff s’essaie à un nouveau style.

Il a également sorti le clip Détrôné le 15 décembre, jour de ses 40 ans. Alors que beaucoup imaginait une pique (voire une lance) envers Booba, qui était censé sortir Trône le même jour, il n’en a pas été ainsi. Bien que l’on se doute que derrière ce superbe clip qui fait appel à l’Histoire, la suprématie sur rap français est revendiquée par Housni.

Rohff et Booba sont en conflit depuis plus de dix ans. Une animosité d’abord muette, due (pour faire court) à des désaccords sur les droits d’une musique qu’ils ont fait avec Rim’k. La hache de guerre a ensuite été déterrée publiquement en 2012 avec Wesh Morray et Wesh Zoulette. Depuis, la hache n’a jamais été enterrée, et on ne sait pas si elle le sera un jour. Aucune indication ne semble en tout cas prouver que ce sera le cas. Désormais, Rohff et Booba ne cessent de s’embrouiller sur Instagram, le terrain de prédilection des clashs où les deux rappeurs sont très actifs.

Néanmoins, Rohff a annoncé que Surnaturel serait son dernier album. 19 ans après Le Code de l’Honneur et 10 ans après Le Code de l’Horreur, 2018 sonnera le clap de fin de l’un des plus grands du rap français. L’ancien membre de la Mafia K’1 Fry livrera une dernière galette avant de se retirer du game dont il s’est autoproclamé « le Padre ».

S comme Sadek : Vulgaire, violent et Ravi d’être là ! Tel a été le crédo de Sadek, avec cet album aussi décalé que sa pochette. Le rappeur a ramené un bon grain de folie, comme dans La Vache, hommage à Tony Montana et Scarface.

D’autres titres sont tout aussi excentriques, comme En leuleu avec Niska ou Madre Mia avec Ninho. Mais on a également vu Johnny Niuum à l’œuvre avec Petit Prince, titre fleuve et old school qui a tout d’un classique de l’époque. Depuis deux ans, et après son Tour de France avec Depardieu, Sadek semble véritablement #VVRDL.

S comme Sinik : On pensait Sinik définitivement éloigné du rap, après le lancement de son salon de tatouage. Pourtant, il est revenu dans le rap comme un drône, titre de son EP sept titres sorti le 17 novembre, uniquement en version digitale. On ne sait pas s’il relance sa carrière ou s’il souhaitait simplement se faire plaisir, mais cela a été l’occasion de retrouver du Sinik dans le texte.

Ce mini come-back est un clin d’œil sympathique pour celui qui a été l’un des plus grands représentants du 91, à l’heure où les PNL, Ninho ou Niska – qui a affirmé s’être beaucoup inspiré de lui – représentent aujourd’hui l’Essone avec brio.

S comme Sneazzy : “On recommence à me s**er l’impression d’être un genre de rookie”. Rookie certainement pas. MIP (Most Improved Player : joueur ayant le plus progressé) à coup sûr. Le membre du groupe 1995 a souvent été l’objet de critiques d’internautes et de certains médias à cause de son image ou de ses choix artistiques. Son premier album intitulé Super (2015) n’a pas vraiment marché et a conforté ses détracteurs.

SNZ a pris tout le monde à contre-pied, avec le premier volet de la trilogie Dieu Bénisse Super Sound qui a laissé entrevoir une évolution radicale. Sneazz est revenu très fort en octobre 2016 avec cet EP. Un nouveau rap, un nouveau flow et une nouvelle image qu’il a dévoilés notamment avec Skurt Cobain, où Sneazz West a tenu la dragée haute à son compère Nekfeu.

Par la suite, Sneazzy a accumulé les grosses perf’, avec beaucoup d’égotrip et de technique. L’alchimie qui se dégage de sa collaboration avec le producteur Hugz Hefner – qui est en feu sur celles-là – n’y est pas étrangère. Le porte-drapeau de son label Dieu Bénisse Super Sound a remis le couvert en 2017 avec les volumes 2 et 3 de DBSS, où il ne baisse pas le rythme et profite du format court de ces EP pour essayer de nouvelles choses et performer. Désormais, on attend une véritable confirmation, avec un second album de qui pourrait faire très mal s’il continue sur cette lancée.

S comme Sat : Encore un son sous forme d’abécédaire. Cette-fois ci, c’est celui de Sat l’Artificier, membre de la FF, dans son second album solo Second Souffle (2008) : Pour les fans irréductibles de la FF et de ses membres, on note aussi le retour de Don Choa avec un EP 4 titres comprenant les morceaux Philippe Etchebest et Vieille gloire.

T comme Take a Mic : Actif depuis quelques années, le MC d’Orly s’est véritablement révélé cette année. Il a sorti Bipolaire, un EP 6 titres qui est déjà son septième projet mais qui est le premier commercialisé. Le projet n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque 4 vérités, le dernier track du projet a été retenu pour figurer dans la BO du jeu vidéo NBA 2K18 !

Le rappeur du groupe Eddie Hyde (avec 3010 et Pesoa) ne s’est pas arrêté là et a sorti Boîte Noire, un EP 8 titres, « un rassemblement de pensées, comme les données d’un avion conservées dans sa boîte noire ». Classé dans la catégorie kickeur, au style vestimentaire affirmé et à la chevelure colorée, El Niño Terrible a idéalement préparé le terrain pour sortir Avant-gardiste, son premier album prévu pour 2018.

V comme Vald : On parlait d’un grain de folie chez Sadek, mais le plus fou se trouve certainement du côté d’Aulnay-Sous. Vald est un sacré numéro, un sacré personnage mais aussi un sacré rappeur. L’auteur de « Bonjour » n’a pas manqué de nous saluer en début d’année avec son premier album Agartha. Aujourd’hui disque de platine, Agartha est un premier bon cru très diversifié, comme la pléiade de clips sortis le prouvent :

Sombre dans Kid Cudi, mélancolique dans Ma meilleure amie, libidineux avec Damso dans Vitrine, (in)conscient dans Mégadose, sérieux dans Si j’arrêtais, innarêtable dans son court-métrage divisé en cinq clips … On l’a vu sur un fond vert dans Eurotrap, mais on n’en aura vu de toutes les couleurs avec Vald. Et ce n’est pas fini puisque son second album XEU est prévu pour le 2 février 2018 !

V comme Ventes : « Men lie, women lie, numbers don’t ». Les chiffres ne mentent pas (même si on peut leur faire dire ce que l’on veut…). Les chiffres sont toujours attendus, et particulièrement dans le rap. La fameuse première semaine notamment est une donnée vitale qui indique si l’album est une réussite ou non. Fort heureusement, depuis quelques années maintenant, le rap français se porte très bien dans les charts.

Certes, le streaming a donné un nouveau souffle aux ventes, même si sa pertinence fait grincer certaines dents. Quoi qu’il en soit, tous les artistes de tous les genres sont logés à la même enseigne. Et le rap est l’un des plus vendeurs – si ce n’est le plus vendeur – de l’industrie, avec des têtes d’affiche comme Jul, PNL, Soprano, Maître Gims, Orelsan, Booba, Lacrim, etc.

X comme X, ou plutôt comme le Label Double X, le duo de beatmakers qui sévit dans le rap français depuis quelques temps. Cette année, le fameux « Double X on the track b*tch » s’est fait entendre au début de nombreux titres phares comme Macarena (Damso), Traîtres (Lacrim), La Vache (Sadek), Par Amour (Dadju), Snapchat (Niska), Kébra (Kaaris), etc. Ce dernier a d’ailleurs déclaré à leurs propos : « Les mecs t’enregistrent en studio, te proposent des instrus des mélodies, font le mix. Il manquerait plus qu’ils rappent et t’es dans la merde (rires). » Nul doute que le duo français sera « on the track » pour une bonne période.

Y comme YouTubeurs : Maskey évoqué plus haut, Mister V évoqué plus bas, certains de leurs collègues comme Jhon Rachid, Seb la Frite, le Baloo Swow… Les YouTubeurs aiment le rap et essaient de le lui rendre. Les chaînes de critiques et premières écoutes (Loic Reviews, Kustom, Amin & Hugo) ont également fleuri ces derniers temps, qu’il s’agisse de parler de nouveautés ou des rappeurs. Quand YouTube et rap font bon ménage.

Y comme Yvick a.k.a Mister V : « Nique sa mère si je finis pas dans le top Album ». Pas besoin d’aller aussi loin, Mister V l’a fait et a même obtenu un disque d’or avec son album Double V. À défaut d’être un grand album de rap, Mister V s’est fait plaisir et a réalisé son rêve avec ce projet.

Z comme ZeGuerre : Pour conclure cet abécédaire, place encore une fois à la jeunesse avec Zeguerre, jeune rappeur lyonnais. Fort de plusieurs freestyles (Benzé, LMDLV, Démolition), ZeGuerre a également performé dans l’épisode 6 de Rentre dans le cercle, dans un style libre technique et agressif. Alors que la capitale des Gaules compte avec quelques rappeurs qui montent (Big Ben, Hervino Bambino), ZeGuerre pourrait être le symbole du rap lyonnais, et une promesse pour le rap hexagonal.

2017 s’est achevé, comme cet article. Je tiens à remercier @cozy_papi (le couz !) pour son aide précieuse pour certains des noms de cet abécédaire, ainsi que des sites comme Genius, les Inrocks ou Booska-P qui m’ont permis d’être très bien documenté et informé. Malgré son exhaustivité, l’abécédaire aurait pu compter plus de noms (Aladin 135, Bigflo et Oli, Dadju, Django ou YL) mais le temps et la longueur m’ont empêché d’en faire plus.

Toutefois, il constitue – je l’espère – le bilan d’une année qui aura tenu son lot de promesses et de succès, pas forcément étonnants mais tout de même surprenants. En arrivant au bout de cet article, je retiendrais principalement qu’il y a eu beaucoup de diversité, de solidarité et de succès. Les rappeurs français ont été productifs et ont beaucoup œuvré ensemble. Il ne reste plus à espérer que cela continuera l’année prochaine et les suivantes. Pour conclure, voici mes coups de cœur de l’année 2017.

Mon top rappeurs (en termes de performances)

  • Sofiane
  • Orelsan
  • Lacrim
  • Damso
  • Niska/Jul

Mon top rookies/sophomore (tant pis pour ceux qui ne se considèrent pas comme tels)

  • Ninho
  • Népal
  • Take A Mic
  • Josman
  • ZeGuerre

Mon top album

  • Visionnaire – Lefa
  • Comme prévu – Ninho
  • Grand Cru – Deen Burbigo
  • Prose Élite – Médine
  • Amicalement vôtre – Guizmo

Mon top EP

  • Pilote – Doums
  • 445 nuits – Népal
  • DBSS 2 – Sneazzy
  • Bipolaire – Take A Mic
  • Ténébreux – PLK

Mon top clips/vidéos

  • Lefa – Chaud
  • Médine feat Lartiste, Lino, Sofiane, Alivor, Seth Gueko, Ninho & Youssoupha – Grand Paris
  • Hayce Lemsi – Électron libérable
  • Sadek – Petit Prince
  • Vald – Mégadose

Mon top sons

  • Lefa – Où est ma place ?
  • Deen Burbigo feat Eff Gee & Jehkyl – Fils de riches
  • Ninho feat Nekfeu – De l’autre côté
  • Sofiane – X
  • Orelsan feat Nekfeu & Dizzee Rascal – Zone

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  1. Pierre

    Et Lomepal dans tous sa ? Je pense que tu a oublié l’une des meilleurs nouveauté

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  2. Matt

    C’est faux de dire que Kalash est un rappeur strasbourgeois, il y est juste né et parti aussitôt en Martinique à l’âge de 2 mois

    Répondre