Nous étions présents pour cette 5e édition de la convention comics de l’année à Paris, la Paris Comic Con 2019. Comme chaque année cette convention est un lieu de rencontres pour les différents fans de comics, séries, mangas et autres. Revenons sur cette édition qui s’est déroulée du 25 au 27 octobre.

Cette édition a été riche en invités prestigieux. Jim Starlin (La mort de Captain Marvel, Batman: Deuil dans la famille, créateur de Thanos …), Tom Taylor (scénariste Injustice, Dceased … ), Karen Gillan (actrice ayant joué Nebula dans les films)  et bien d’autres. Nous avons été présents le vendredi 25 octobre (jour d’ouverture) et nous avons pu rencontrer ces auteurs et artistes historiques des comics. Il y avait de quoi satisfaire tout le monde. Trois jours intenses où youtubeurs, artistes et acteurs se sont retrouvés. Ils ont animé et co-animé quelques conférences fortes intéressantes auxquelles nous avons assisté.

Jim Starlin: Le créateur de l’infini

La première était centrée sur, la personne sans qui la saga de l’infini n’aurait jamais pu voir le jour, le grand: Jim Starlin. Papa de Thanos, meurtrier de Captain Marvel et de Robin (Tim Drake), il a su marquer le monde des comics à jamais. Le panel auquel nous avons assisté avait pour but de retracer toute son épopée au sein du médium, qu’est celui des comics. Et quel monsieur! Co-animés par Le Commis des Comics et Aurélien Vivès, le trio nous a livré un panel d’une réelle qualité, retraçant les oeuvres de J.Starlin au cours de sa carrière chez Marvel – Interdit de citer DC Comi…

Nous n’allons pas revenir sur l’intégralité de ce panel. Mais nous allons vous faire un résumé des informations les plus intéressantes. J.Starlin revient avant tout sur son éducation catholique et comment cette dernière a pu le “flinguer” comme il l’a si bien dit. Pourtant cette partie de sa vie aura un impact réel sur la réalisation de ses oeuvres. Il cite plus tard un exemple, celui Infinity Crusade (dernière partie de sa saga de l’infini) qui présentait pour la première fois les potentiels croyants chez les superhéros. Toutes les religions y sont mises en lumière. J.Starlin trouvait, tout simplement, que c’était ironique qu’aucun comics ne présente ce côté-là des personnages, étant donné que les créateurs de la Maison des idées étaient d’origine juive. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle Infinity Crusade est sa partie préférée du triptyque.

Pour ses premiers pas chez Marvel, il nous apprend qu’il est rentré à une époque où Marvel était en pleine crise. Ils cherchaient à recruter “n’importe qui pouvant tenir un stylo”,  et c’est comme ça qu’il a pu être engagé. Il nous a ensuite parlé de son rapport avec les drogues. Nous disant qu’elles n’ont eu aucune incidence sur ses créations. La majorité de sa consommation était due à son retour de l’armée, et de ses besoins d’automédications. Donc, pas d’inquiétudes à avoir pour les potentiels artistes qui lisent notre article, il n’y a pas besoin de “forcément” consommer des drogues pour pouvoir pondre des réussites. En parlant de réussite, J.Starlin nous a communiqué une anecdote concernant l’écriture du comics La Mort de Captain Marvel. Il se trouve que lorsque J.Starlin réalisait son travail, il s’était cassé un doigt, mais avait quand même pris la peine de dessiner. Pour cela, il a carrément scotché son doigt et son pinceau pour nous fournir ce classique sur feu, le premier Captain Marvel.

Puis nos présentateurs ont poursuivi sur une période clé, les années 90. C’est au cours de cette décennie que Thanos Quest – ou l’aventure qui met en scène Thanos récupérant chacune des pierres – a vu le jour. À la base, Thanos Quest devait seulement être un one-shot, la trilogie de l’infini n’était même pas dans les cartons. Et pourtant, le comics a eu un tel succès que Marvel et Jim Starlin ont décidé de créer une suite. Et, de fil en aiguille, nous nous sommes retrouvés avec Infinity Gauntlet, War et Crusade – des références aujourd’hui. En parlant de Thanos Quest, Starlin en a profité pour revenir sur la création de la mentalité de Thanos, et les outils sur lesquels il s’est basé pour le rendre plus complexe. Pour cela, il est parti du caractère de Hulk, et de la façon dont il arrivait à devenir toujours plus fort. L’idée était assez simple. Il suffisait qu’il soit de plus en plus en colère pour devenir de plus en plus fort. Le concept étant identifié, Starlin s’est basé sur cette idée en l’adaptant au Titan Fou. La définissant comme suit: “Le personnage restera un éternel insatisfait. Il ne se contentera jamais de ce qu’il a, et en voudra toujours plus.”

De plus, l’auteur nous révèle les raisons pour lesquelles il est tant fasciné par les maladies mentales. Il se trouve que son entourage était fortement impacté par ces maladies, et qu’elles ont toujours fait partie de sa vie. Ce contact l’a poussé indirectement – et directement – a développé un regard analytique sur celles-ci, et de réfléchir à la manière dont ces troubles affectent leurs “hôtes”. Il était aussi fasciné par le rapport entre la vie et la mort. Pour lui, l’état catatonique définit au mieux cette relation, et il le met bien en évidence avec ses personnages – citant notamment Nebula dans Infinity Gauntlet qui se retrouve justement dans celui-ci. Puis, il en vient à ses travaux les plus récents sur Thanos – tous en lien avec l’infini – ayant pour but d’explorer encore un peu plus la vision du Titan, et d’offrir aux fans des nouvelles histoires intrigantes suite à la première apparition de Thanos au cinéma dans Avengers.

La conférence se termine alors sur quelques questions. La première étant “Quel est votre artiste préféré?” auquel il répond “Un mix entre Ron Lim , Bernie Wrightson et Alan Davis” – artistes avec lesquels il a travaillé pendant des années. Et la seconde, “Avez-vous un conseil pour les artistes présents dans la salle?” auquel il a répondu  “Continuez de faire ce que vous faites, et préparez vous à en chier”.

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Injustice: La saga culte

La seconde, quant à elle, avait pour objet la saga culte adaptée des jeux vidéo Injustice. Pour l’animer cette fois-ci, nous avions le trio d’artistes ayant travaillé sur la série Injustice 2, le scénariste Tom Taylor, et les dessinateurs, Daniel Sampere et Bruno Redondo.

Au début, la série devait faire exclusivement 15 chapitres et se finir donc au bout de 15 semaines. Mais tout comme pour Jim Starlin, le succès a été tellement important pour la série qu’elle s’est étendue encore et encore pour atteindre aujourd’hui plus de 150 chapitres. Tom Taylor, l’écrivain de l’histoire et le premier à avoir travaillé sur Injustice, nous apprend qu’il était extrêmement heureux de travailler sur les personnages de Lois Lane et Clark Kent. Cependant, il est vite redescendu sur Terre en apprenant qu’il devait impérativement tuer Lois Lane et son enfant à naître pour commencer l’histoire (référence directe aux événements du jeu Injustice: Gods Among Us). Et pourtant, travailler sur cette série a été un pur plaisir vu “son amour” pour les meurtres de personnages. Tom Taylor aime beaucoup en rire.

Tom Taylor La Sueur

Monsieur Tom  Taylor!

Pour les dessinateurs, c’est une tout autre histoire. Ils ont été confrontés à un exercice très difficile, étant donné la méthode de parution de la série. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’elle a été publiée en premier lieu sur internet, et ce qui rendait le mieux sur les écrans d’ordinateur était une page à l’horizontale prenant tout l’écran. Problème. Une page affichée sur ordi représente une demi-page d’une parution papier. Il fallait donc que les artistes soient en mesure de produire deux demi-pages séparées rendant bien à l’écran, et au format livre. Un vrai casse-tête selon eux, et on les comprend! Redondo, nous révèle aussi qu’il leur fallait redésigner l’ensemble des costumes, car les pièces métalliques qui les composaient dans le jeu étaient très compliquées à dessiner et leur faisaient perdre un temps fou.

Par ailleurs, Tom Taylor est revenu sur la manière dont il a appréhendé la réalisation de l’histoire. Il a considéré que mêler profondeur et humour devait définir son récit, et que c’était l’occasion rêvée pour raconter des histoires jamais racontées auparavant – comme les réactions entre Batman et Barbara lorsqu’elle est devenue handicapée. T.Taylor revient aussi sur une anecdote très drôle. Le problème avec son premier arc – retraçant la période pré-Injustice 1 – était qu’il avait tué trop de personnages dans le comics. Ce qui a eu pour conséquence de poser un réel problème pour les producteurs du second opus, concernant les personnages à ajouter au jeu. Il est aussi revenu sur les raisons de son départ de la série après trois ans de travail – scénariste de la série sur les 6 premiers tomes, il fera son retour quelques années après. Taylor travaillait sur tellement de projets en simultanés qu’il a été obligé d’en abandonner quelques un pour pouvoir passer du temps avec sa famille, et Injustice a été le projet qu’il a choisi.

Les trois artistes nous ont ensuite dévoilé les morts qu’ils considèrent comme les pires pour eux. Pour Taylor et Redondo, ils sont totalement d’accord pour dire que mettre en scène la mort de Green Arrow a été horrible… Tout en étant magnifique! Ils s’expliquent. Ils adorent le perso, mais malgré le fait qu’il décède, la manière dont il rend son dernier souffle et se rend compte que Diana (aka Black Canary, sa compagne) est la femme la plus belle qu’il est jamais vu, donne une belle fin au héros. Pour Sampere, le constat est sans appel, c’est la mort de Tim Drake qui l’a plus affecté, si on peut dire. Le fait que Tim Drake décède juste après ses retrouvailles avec Batman y a joué pour beaucoup.

Cette journée a donc été forte en émotions comme vous avez pu le lire, ces conférences ont été extrêmement intéressantes et les différentes animations et stands, un vrai gouffre financier pour tous les fans. Par chance, votre humble serviteur a été en mesure de conserver quelques deniers et de rencontrer les artistes qui lui ont fait commencer les comics. Bref, l’année prochaine nous serons présents sur les trois jours, et nous espérons que l’événement restera toujours sur un tel niveau de qualité.

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