Il faut le dire tout net, Harlem regorge de talents fabuleux et Dave East en fait partie. Partant de ce postulat, ce natif du quartier mythique de New-York est en train, depuis quelques d’années, d’imposer son flow pour notre plus grand plaisir.

Ball is life ?

Dave East, de son vrai nom David Brewster a passé le plus clair de son temps à battre le pavé entre Queensbridge et Harlem, carnet et stylo à la main. Du haut de ses 28 printemps, ce passionné de basket-ball a fréquenté un temps les bancs de la Fac et notamment le club de sport, Amateur Athletic Union. Là-bas, il côtoie des futurs joueurs NBA, Ty Lawson, Greivis Vasquez et Kevin Durant pour ne citer qu’eux. Lui-même bon joueur, il est dans le viseur de la NBA. Malgré un réel talent pour le basket, il décide de s’investir totalement dans l’écriture et la musique.

Des débuts poussifs, mais prometteurs

Déjà huit mixtapes au compteur pour East. La première « Change of Plans » sort en 2010. Accompagné par Dj Ill Will, cette première tape lui permet de se faire connaître tranquillement. Acharné, il sort trois mixtapes qui lui permettent de se faire un nom sur la scène hip-hop new-yorkaise. On commence à parler de lui, son nom circule dans les clubs. Malgré ce succès qui se dessine auprès d’une fanbase solide, mais petite, en 2013 il confie qu’il est contraint par manque de revenue à retourner sur le goudron vendre quelques doses pour vivre de sa passion et continuer à écrire.

À force de travail, sa musique arrive aux oreilles de Nas. Emballé par le charisme de Dave, Nas décide en 2014 de le signer illico sur son label Mass Appeal Records. Dans la foulée, il balance en 2015 sa huitième mixtape « Hate me Now« . Dessus on y retrouve des poids lourds comme Jadakiss, Pusha T, Styles P et Nas évidemment. Les critiques sont très bonnes. On salue l’audace et le réalisme des sujets abordés. Il y dépeint ses années galères, dans un style cru. Auditeur fragile, passez votre chemin, car East n’est pas tendre, pussy, money, weed !

L’art du Story Telling retrouvé

Néanmoins, East ne réinvente rien, mais use avec brio de sa capacité à raconter des histoires. L’exemple parfait avec ce son : Dave East – Keisha, une histoire entre alcools et une diablesse nommée Keisha.

On sent évidemment de fortes influences, dans la manière de poser et d’écrire. De Biggie à Raekwon en passant par Cam’ron, Dave puise dans ce formidable héritage. Sa parole est crue, tranchée à vif dans son histoire qu’il veut bien porter à nos oreilles.

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S’il fallait une preuve supplémentaire de la cote grandissante du jeune homme, XXL magazine, l’a nommé en juin dernier dans son classement annuel « Freshman Class » comme l’une des pépites Rap à suivre et à surveiller !

Évidemment une telle solidité contraste avec la prolifération continue des Lil machin. Il incarne pour beaucoup cette nouvelle école qui a fait le choix de ne pas sombrer dans le simplisme limite autistique incarné par une certaine frange du Rap US (Même si cette dernière peut être incroyablement divertissante).

C’est pourquoi il signe sans tarder en septembre 2016 chez Def Jam Recordings. Dans la foulée, quasiment le lendemain il nous livre Kairi Channel.

On retrouve sur ce projet ce qui fait sa force, à savoir une verve féroce, servie par un story telling bien dosé, une énergie incroyable et des prods de feux signées Mark Henry et Cardo. Sur ce projet, des invités prestigieux comme 2Chainz, Fabolous, Cam’ron et The Game. Rien que ça !

En guise de conclusion, je voulais laisse avec cet extrait de Kairi Channel « Type of Time », merveilleusement samplé sur le délicieux « Like a Tatoo » de Sade.

 

Yassir

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Tags Rap

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