Les deux monstres sacrés Shaquille O’Neal & Allen Iverson feront leur entrée au Hall of Fame cette semaine. Retour sur deux carrières NBA gigantesques au goût amer.

Shaquille O’Neal, Allen Iverson, deux ambassadeurs de la NBA et deux des plus grosses stars des années 2000. Deux mecs qui dans leur prime auront dominé la ligue comme jamais.

Allen Iverson, si vous ne devez retenir qu’une chose, c’est son surnom « the Answer ». La réponse à la question que tout le monde se pose à la fin des années 90 : « qui pourra remplacer Michael Jordan ». Boum ! Un mec drafté par les Philadelphia Sixers en 1996 en 1re position pour remettre la franchise à l’endroit. Une première saison couronnée par un trophée de rookie de l’année avec un solide : 23.5 points, 7.5 passes et 4.1 rebonds. Saisons après saisons jusqu’en 2008, à 33 ans, le joueur d’un mètre 83 posera des stats de papa. Malheureusement une fin de carrière foireuse entre les Pistons, les Grizzlies et une tournée d’adieu à Philly, ternira son héritage. L’absence de bague malgré une apparition en finale pèse aussi très lourd dans la balance. En 2001, ses Sixers se retrouvent en Finales face aux Lakers du Shaq et de Kobe Bryant. Ils finiront balayé par l’armada californienne 4-1. Des Lakers gigantesques qui auront bouclé la saison avec la plus grosse campagne de playoffs de l’histoire. Un énorme run de 15-1 pour le back-to-back. Les Sixers auront tout de même empêché aux Lakers de faire un perfect cette saison-là. Une victoire émérite marquée par la classe d’un joueur : Allen Iverson. 48 points (playoff high pour 2001) lors d’une victoire 107-101 mais surtout l’humiliation la plus mémorable pour ce pauvre Tyronn Lue.

https://youtu.be/KuW-QG2vRtY

Car Iverson c’était aussi ça, le thug incarné. Un style hip-hop en baggy qui obligera David Stern à mettre en place le Dress Code. Incarnation du joueur de basketball superstar, hautain et bad-boy, ça ne pouvait plus durer pour le patron de la ligue. Aujourd’hui loin des parquets, on se dit qu’Iverson aurait du aller beaucoup plus haut. Avec des moyennes en carrière de 26.7 points, 6.2 passes, 3.7 rebonds et 2.2 interceptions, vous pouvez nous trouver durs ; pas du tout. Il a tout de même ces stats avec deux dernières saisons d’une tristesse abyssale pour un joueur de son rang : 18 points en 2008-2009 puis 13 points pour sa dernière saison de seulement 28 matchs. Il n’aura malheureusement jamais été suffisamment entouré à Philly pour vraiment pouvoir aller chercher le syndrome (syndrome Cavs période LeBron numéro 1). À Denver, le mayonnaise ne prendra jamais véritablement et à 31 ans, il était de toute façon un peu tard…

La fin de carrière, dans de nombreux sports c’est ce qui fait basculer les classements au niveau des « All-time greats ». C’est ce qui fait qu’un Bjorn Borg ou qu’un Jordan est tout en haut alors qu’un Anderson Silva ou un Mike Tyson sera « oublié » malgré une carrière titanesque. Tout comme Iverson, Shaquille O’Neal aura très mal négocié sa fin de carrière et peut-être même sa carrière tout court. On parle ici d’un mec qui aurait pu/du être le plus grand pivot/joueur de l’histoire de la ligue. 23.4 points, 13.9 rebonds, 3.5 blocs pour sa saison rookie, ça vous pose un phénomène. Malheureusement, par manque de challenge sans doute et de motivation sûrement, O’Neal ne travaillera jamais à fond. En effet, son physique monstrueux de 2m16 et 147 kilos, lui permettait de marcher sur ses adversaires en sortant de la sieste. Mangeant n’importe comment, jouant les guests dans de nombreux films et sortant des albums de rap le mec arrivait quand même à être All-Star et tourner avec un gros double-double.

Après un premier run au Magic d’Orlando avec une Finale perdue face aux invincibles Bulls, il rejoindra les Lakers. Le tout pour une signature record à l’époque de 121 millions de dollars sur sept ans. Pendant 8 saisons, O’Neal dominera la ligue comme jamais. Trop grand, trop rapide et surtout beaucoup trop puissant pour les autres pivots, il formait avec Kobe Bryant un duo de feu. 3 fois MVP des Finales lors du three-peat des Lakers, seul Kobe contestait la toute-puissance du Shaq. Forcément quand on ne fout rien et qu’on est la première option offensive ça énerve le mamba. Lors de la saison 1999-2000, O’Neal obtiendra son seul trophée de MVP, à un vote d’être élu à l’unanimité.

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Sa dernière saison chez les Lakers, celle de la superteam, marquera le début de l’inexorable déclin du Shaq. Régulièrement touché par les blessures depuis son arrivée dans la ligue (hygiène de vie douteuse épisode 327), celles-ci ne le lâcheront plus. Les Lakers choisiront de conserver Kobe Bryant plutôt que le pivot qui filera au Heat. À South Beach, il remportera le premier titre de la franchise dans un rôle de lieutenant de luxe de D-Wade. Sur ces playoffs, il posera les moyennes suivantes : 18.4 points, 9.8 rebonds et 1.5 bloc. On parle quand même d’un mec de 34 piges. Oui, ça fait de beaux restes.

https://youtu.be/MDSFPvmA75o

Il ira ensuite à Phoenix puis à Cleveland pour enfin finir assez tristement chez les Celtics. Malgré son âge avancé et son physique foireux, les signatures du Shaq chez ces différents contenders faisaient à chaque fois l’événement. Rejoignant Nash et le Stoud à Phoenix, LeBron aux Cavs puis le quatuor Rondo-Garnett-Pierce-Allen aux Celtics, ces tentatives de cinquième bague seront vaines. Pourquoi cinq ? Aux yeux de Shaquille O’Neal, le seul compétiteur digne de ce nom pour lui était Tim Duncan : « Si Duncan a une cinquième bague, certains journalistes diront qu’il était le meilleur, je ne peux pas laisser passer ça ». Le premier juin 2011, il annonçait sa retraite après 19 saisons dans la ligue. En juin 2014, les San Antonio Spurs et Tim Duncan étaient champions pour la cinquième fois.

Deux fins de carrière en eau de boudin donc pour deux joueurs grandissimes qui n’auront jamais atteint les sommets vers lesquels leur incroyable talent devait les mener. Deux carrières gigantesques sur et en dehors des terrains qui auraient mérité encore plus.

Allen Iverson et Shaquille O’Neal feront leur entrée au Hall of Fame ce vendredi. Mérité.

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