Quand un des lutteurs les plus flippants de sa génération décide de passer maître dans l’art du combat en cage, il y a déjà de quoi lâcher quelques incontrôlables petites perlouzes dans le legging. Mais lorsqu’on y ajoute des capacités physiques quasi surnaturelles, une aptitude à tricher aussi dénuée de trac que celle d’un candidat à la présidentielle et du trash talk d’un genre nouveau, alors on obtient un smoothie « Made in Cuba » absolument terrifiant.
Ce déluge universel de violence et de mauvaise foi est pourtant tenu éloigné du titre pour des raisons de business. Récit.
Né à Cuba il y a bientôt 40 printemps, Yoel aura pendant la première partie de sa carrière affolée les tapis de lutte comme rarement personne dans l’histoire de la discipline. Pour vous la faire courte, il a remporté au moins une médaille dans tous les plus grands tournois internationaux auxquels il a participé. Pendant son run de lutteur sous les couleurs cubaines il aura décroché la seconde place aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, sera devenu Champion du monde, triple Champion de la prestigieuse Westling World Cup et quintuple Champion Pan-American. On parle donc bien du gratin mondial. Dans son épopée, il se sera même permis de battre trois champions olympiques et cinq champions du monde différents. Mais alors qu’il approche de la trentaine, Romero commence à s’imaginer combattant de MMA.
La boxe anglaise étant une institution dans son pays, il a de bonnes bases (son frère est d’ailleurs Champion du monde en cruiserweight #DansLaFamille’DétailsQuiPèsent’JeDemandeLeFrère) et couplé à son monstrueux pedigree de lutteur, le monde lui tendait les bras.
Mais il y a un hic : ce rêve, s’il s’enracine à Cuba, sera forcé de n’en rester qu’un.
La Panthère décrète alors que le combat contre les fédérations est perdu d’avance, il décide de s’enfuir de Cuba. L’occasion ne tardera pas à se présenter : après un tournoi en Allemagne en 2007, il refuse de retourner chez lui avec le reste de l’équipe, déterminé à se bâtir un futur hors des frontières tenues alors par Fidel Castro. Mais sa désertion a un coût et pas des moindres : il abandonne derrière lui sa mère, son père et son unique enfant.
« C’est une blessure qui me fera souffrir à jamais » concédera-t-il.
Les premiers temps il continue de participer à des tournois de lutte dans des ligues allemandes. Dispensant des cours en parallèle, il met surtout en place les bases de son plan de domination mondiale : il se met au MMA.
Dès lors il ne perdra plus une seule seconde au rayon « niaiseries » pour un passage en caisse immédiat : il est drafté au Strikeforce moins de deux ans après ses débuts opérés dans de modestes shows en Allemagne et en Pologne. Son bilan jusque là ? Un jeu blanc de cinq KO pour cinq combats (dont deux abandons).
Tanké comme un Avengers sous créatine, il se présente sous le surnom de « Soldat de Dieu » (Soldier of God pour les puristes) et ne parle à l’époque pas un mot d’Anglais. Pour les observateurs c’est l’apparition d’une espèce inconnue, un vestige de la mégafaune paléolithique, une Créature dont certains murmurent qu’elle serait même antérieure au gangbang…
Pourtant pour son premier combat chez les gros manteaux il écope d’un vétéran massif, préparé et dur au mal ; Rafael « Feijao ». Ce dernier réussira à laisser passer la furie et après un combat titanesque arrivera à mettre KO notre Cubain en lui balançant l’équivalent d’un chalutier japonais sur le menton. Il faut au moins ça pour espérer se débarrasser du démon Cubain.
Serait-ce la mort de notre machine à tuer ? Pas si vite. Car lorsqu’il n’y a plus de place dans l’au-delà, les morts reviennent hanter la Terre.
Masterpiece.
Combattant jusqu’alors dans une catégorie inadaptée (-93kilos), il s’est rendu compte qu’il fallait qu’il s’adapte aux standards de poids du MMA (il combattait jusqu’alors à son poids quasi-naturel). Yoel décide alors de descendre d’une catégorie et d’aller jouer pour la première fois avec des mecs de son gabarit. Il évoluait en Light-Heavyweight jusqu’à présent, place à la caté d’en dessous dix kilos plus bas, chez les Middleweight (-84 kilos).
Le mort s’est remis sur pieds, et plus personne depuis n’a été en mesure d’arrêter le massacre.
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Juste après sa défaite il signait à l’UFC. Son bilan dans l’organisation Américaine tient plus du stand de tir que de la quête initiatique : 8 combats, 8 victoires et 6 KO.
Sur son passage, il broie les meilleurs combattants du monde comme des feuilles mortes ; il donnera une leçon de lutte à Chris Weidman (double Champion Universitaire des Etats-Unis, Ancien Champion UFC) avant de l’envoyer sur la Voie lactée par coup de genou sauté, dominera Lyoto Machida (ancien Champion UFC) debout avant de le pilonner jusqu’à l’inconscience au sol et il mettra même KO l’Universal Soldier Américain Tim Kennedy au terme d’un combat bibliquement chaotique.
C’est une déforestation pure, simple et méthodique de la faune Middleweight à l’UFC.
Ultra explosif, l’une des principales forces de Romero réside dans ses capacités athlétiques hors-norme. Il dispose d’une force Herculéenne développée par ses années de lutte et un patrimoine génétique de dos argenté, et est aussi agile sur ses pattes qu’un léopard. Le rendu à l’image est confondant de fluidité pour un mec bientôt quadragénaire.
Travaillant surtout en single-shots, ce que lui permet sa rapidité et ses rushs aussi soudains que dévastateurs, il sait qu’il peut à tous moments se reposer sur sa lutte. Son aisance dans la cage s’en fait sentir : il n’hésite pas à prendre toutes sortes de risques.
Parce que lorsqu’on touche à la discipline multimillénaire qu’est la lutte, vous l’imaginez, c’est véritablement là que commence le festival « Sons, Lumières et Maltraitances ». Ses double-legs (mise au sol en saisissant les deux jambes), power-doubles (idem, mais en force à base de tête dans le plexus), balayages ou encore anckle-picks (quand il va chercher votre talon pour jouer au tourniquet avec) sont un récital et la technique est tellement parfaite que personne n’est réellement en mesure de résister aux assauts répétés du Cubain. S’il veut vous amener au sol, vous y serez dans la minute qui suit.
Pourtant, malgré cette Invincible armada le soldat de Dieu n’a toujours pas reçu son combat pour le titre. La faute à Georges St Pierre qui est récemment passé devant toute la queue en Middleweight pour un title-shot « Express » au nom du tout puissant dollar, la faute probablement un peu au fait qu’il soit Cubain et que ça ferait mauvais genre pour le public Américain mais aussi peut-être parce qu’il traîne une (très) sale réputation.
Considéré par la majorité des autres combattants comme ayant tendance à « interpréter les règles à sa façon », le camarade Yoel ne s’est pas fait que des amis dans les cercles fermés de l’UFC. En cause ? Entre les rounds il s’aspergerait de fluides divers (eau, vaseline) pour glisser comme une savonnette (néanmoins prudeeence rien n’a été formellement prouvé…), il n’hésite pas à rester assis sur son tabouret un peu trop longtemps pour récupérer quelques précieuses secondes au milieu de la tempête (le fameux « StoolGate » contre Kennedy), quand ce ne sont pas des fautes évidentes comme le fait de s’agripper à la cage pour ne pas être amené au sol.
Hors de l’octogone, il a également récemment été suspendu 6 mois pour « tainted supplements ». Ce que ça veut dire c’est que dans les suppléments alimentaires qu’il prenait, certains contenaient des substances illégales au regard du règlement de l’UFC, mais que ces substances n’étaient pas marquées dans les ingrédients sur la boîte et donc que techniquement il n’avait aucun moyen de savoir. Prudence donc, il est peut-être totalement innocent dans cette histoire. Mais vous en conviendrez, l’ensemble de son œuvre renifle quand même un arrière-goût de cramé.
« Qui me parle ? Excusez-moi, mais vous êtes qui ? »
Malgré tout, ça n’a pas empêché notre bison Cubain de trash-talker comme un Irlandais chauffé à la bibine.
Toujours en quête de son combat pour le titre, il s’en est récemment pris au Champion actuel Michael Bisping, lançant rien de moins qu’une campagne de financement participatif pour les frais hospitaliers qui allaient suivre le massacre de l’Anglais entre ses mains. Oui, c’est absolument terrifiant.
Mais jamais le dernier à rigoler non plus, il a également eu son mot à dire lorsque le Champion, réputé bon buveur et ayant quasiment perdu un œil dans son combat contre Belfort, est parti pour quelques jours en Thaïlande. Il lui a alors conseillé de ne pas « passer trop de temps bourré là-bas, parce qu’avec ses yeux + la boisson, il pourrait ne plus arriver à distinguer un homme d’une femme ».
Oui, cet homme est un cauchemar.
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